Pistes de réflexion proposées
par le chantier CréAtions de l’ICEM
L’organisation spatiale, temporelle et matérielle nous semble fondamentale pour une pratique artistique qui favorise à la fois la libre expression, la construction des apprentissages et le développement de l’autonomie. Cette organisation est liée au type de démarche que l’on veut mettre en place, elle conditionne le déroulement même de l’activité.
Cela suppose de questionner l’espace dont on dispose : Où placer les différents espaces de travail ? Comment prévoir l’espace de circulation ?
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Cela suppose aussi de questionner le temps : Comment établir un emploi du temps qui prenne en compte l’installation, la réalisation, le rangement, les échanges, projets, les rythmes des enfants ? Comment l’adapter en fonction des cycles ?
Comment favoriser le libre accès au matériel ? Comment le disposer, le ranger ?
Comment rendre les enfants acteurs au sein de cette organisation ? |
L'espace
Différencier espaces de travail, de séchage, de stockage, de documentation, de présentation, etc.
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Privilégier les tables légères et modulables. |
Offrir une diversité de plans de travail : incliné, vertical, horizontal sur table ou au sol.
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Prévoir pour l’espace de séchage : un support « sèche-dessins », ou un fil à linge avec pinces, boîtes à chaussures pour les productions en volume etc. |
Prévoir un espace de rangement pour les productions de chaque enfant, par exemple : portfolio personnalisé. |
Prévoir un « libre-service » d’outils et de matériaux rangés par catégories: table centrale, meuble à casiers sur roulettes …ce qui permet à l’enfant d’être autonome.
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Diversifier matériaux et matières
Pour une découverte riche et sensible, ne pas négliger la terre, la pâte à modeler (même chez les grands), la pâte à papier, les tissus, les éléments naturels. |
Privilégier les ressources infinies de la récupération : conserver toutes les chutes de papier, journée récupération de cartons (3ème mercredi de mars : voir site…). |
Pour une pratique quotidienne, résister aux offres « alléchantes » des représentants, les matériaux et outils de base permettent souvent davantage de créativité que d’autres plus «sophistiqués» utiliser des matériaux ordinaires permet un réinvestissement à la maison. |
Le temps
Aménager son emploi du temps, par exemple en élémentaire 1 h 30 par quinzaine ou 3 h par mois…, banaliser des après-midi pour un projet spécifique. |
Mettre en place à la fois des ateliers d’expérimentation de techniques et des ateliers de création proprement dite (projet personnel, projet de classe, d’école, etc.). |
Prévoir des ateliers où la présence de l’adulte n’est pas nécessaire afin qu’il puisse accompagner l’enfant dans son projet personnel d’expression. |
Instaurer des rituels favorisant la « mise en route» et un climat d’écoute , d’entr’aide, par exemple :
-remonter les manches avant de mettre un tablier.
-prendre part à l’installation de l’atelier et à son rangement final. |

Les échanges
Les échanges sont à favoriser à différents moments de la démarche en établissant un réel climat de confiance : interdiction de la moquerie, accueil bienveillant de la parole de chacun.
- avant de se mettre au travail :
Comment se donner envie de faire, se mettre en projet ?
Comment se donner des idées? Débattre, lister les idées et les envies de chacun, constituer un référent commun qui puisse aider chacun , inciter à la recherche en précisant de nouveau aux enfants qu’ils peuvent se tromper, recommencer. |
- pendant l’atelier :
favoriser les «relances» en s’arrêtant, en regardant son travail et celui des autres, l’adulte veillant à privilégier la divergence, à favoriser l’entraide, la coopération: échanges de savoirs, de savoir-faire, etc.
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- après l’atelier :
proposer un temps de bilan collectif ou de petit groupe où chacun peut présenter ce qu’il a réalisé, faire part de sa démarche, dire ce qui a été facile ou difficile … dire ce qu’il a appris. Echanger pour faire le point sur ce qui a été fait, ce qui reste à faire, mutualiser les idées, les procédés … Prendre conscience de l’écart possible entre l’intention de départ et la réalisation … en tirer parti. |
D’autres moments privilégiés pour favoriser les échanges :
Une présentation aux autres classes, aux familles, aux correspondants.
Autour d’une œuvre, d’une exposition, de la découverte d’un musée, d’une rencontre avec un artiste.
Autour de questions : susciter ou organiser des débats : ex «le beau, le laid ».

Donner à voir
Les enfants peuvent décider de ce que deviendra leur production : la garder en classe , l’emporter à la maison, la montrer à d’autres …
Certaines productions (essais de techniques, recherches gestuelles, etc.) peuvent être « recadrées » par l’enfant qui choisit et détoure les fragments qui lui « plaisent » et/ou qui font sens comme autant de référents personnels d’une expérience.
Ces fragments peuvent être archivés : cahier de vie, portfolio personnel, affichage, répertoire commun à la classe librement consultable lors des ateliers.
- Pourquoi donner à voir? Quelles fonctions
donne-t-on à « l’accrochage »?
Ex : pour valoriser les enfants
pour mettre en évidence
la diversité des «réponses»
ou pour rendre explicite
une démarche pour ceux
qui n’ont pas expérimenté, etc.
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- Que donner à voir?
à quelle hauteur?
pour quel public?
Varier les modalités de présentation en prenant en compte l’espace : murs, sol, plafond, classe, couloir, école, espace extérieur … et les supports (grillages, branchages, filet, etc.)
Mettre à disposition des accessoires permettant de voir autrement (loupes, cadres, miroirs, prismes, filtres de couleur, etc.). |
- Rendre les enfants acteurs du projet de présentation
Par ex : confier à un petit groupe la présentation d’une série de productions puis après quelques temps nouvel « accrochage » des mêmes réalisations par un autre groupe.
- Privilégier des présentations modulables, éphémères…
- Veiller à ce que le travail de chacun soit présenté: par ex, attribuer à chaque enfant un cadre fixé au mur pour qu’il prenne en charge ce qu’il veut y présenter.
C’est la présentation qui donne ou accentue le sens : par exemple, dans le cadre d’un projet global autour d’un thème des réalisations apparemment hors sujet trouvent leur sens grâce à la mise en exposition. |
Réfléchir en équipe au niveau de l’école aux différentes modalités de présentation
Récupérer différents supports (porte-cartes postales, supports de magasin pour posters …)
Aller voir des expositions, en observer les scénographies …
Regarder avec curiosité le travail des étalagistes …
Envisager de constituer un musée de classe ou d’école à partir de collections, d’objets …
Penser à utiliser appareils photo numériques, caméras vidéo, pour des présentations de diaporamas ou de films, des réalisations de blogs ou pages de sites. |

L'ancrage culturel
Un ancrage culturel est nécessaire, il inscrit la pratique dans un champ artistique. Il offre des référents de différentes cultures et de différentes époques. Il permet à l’élève d’enrichir ses recherches pour nourrir son projet personnel et ce faisant, de se constituer une culture artistique.
Outils et rencontres pour l’ancrage :
Livres de la BCD : livres pour enfants et adultes, abonnements aux revues (CréAtions, Dada, etc.). |
Banque d’images qui s’enrichit chaque année (cartes postales, cartons d’invitation, petits calendriers, etc.) rangée dans des boîtes sélectionnées par artiste, mouvement artistique ou autre. |
Echanges dans la classe: boîte à surprise (apportée le matin par un enfant qui l’aura remplie avec un objet, une image, etc.) |
Rencontre d’artistes locaux. |
Partenariat
avec
des associations.
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Visite d’expositions et de musées. |
Stages de l’enseignant (IUFM, AGEEM, stage du secteur Arts et création de l’ICEM tous les deux ans, le prochain aura lieu en juillet 2008 dans la Nièvre). |
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L'ancrage culturel intervient aux différents moments du processus artistique, au début, au milieu et à la fin.
On peut entamer la séance par la présentation de quelque chose d’insolite, la lecture d’une histoire, pour que les enfants développent des images mentales : échauffement de l’imaginaire comme par exemple le travail d’association d’idées, la recherche de champs sémantiques et symboliques à partir d’un mot, etc. Souvent, on montre les images d’une manière prématurée, on livre la magie d’une histoire. Il s’agit d’avoir une approche multiple en nourrissant l’imaginaire avant de pratiquer.
Il nous semble important de combiner savoir et créativité, de tirer parti de la transversalité, en développant conjointement une approche rationnelle et une approche sensible, en créant des ponts entre les différents domaines d’apprentissage et les disciplines.
L’accès à la documentation devrait être libre dans l’école et/ou dans la classe.
On peut envisager le prêt d’une reproduction comme celui d’un livre.
Les supports doivent être variés et adaptés à la situation : banque d’image, albums, livres, revues, ordinateur, etc.

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