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Petit labyrinthe intérieur
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L'entrée du labyrinthe
Le labyrinthe désigne dans la mythologie grecque une série complexe de galeries construites par Dédale pour enfermer le Minotaure. Par extension, un labyrinthe est un tracé sinueux, muni ou non d’embranchements, d’impasses et de fausses pistes, destiné à perdre ou à ralentir celui qui cherche à s’y déplacer.
En tant qu’art-thérapeute, le mythe du labyrinthe me paraît un support propice à générer chez les enfants dans le cadre d’un atelier d’expression toutes sortes de questions existentielles et imaginaires. Le labyrinthe représente l’Homme face à son univers, perdu, ne sachant d’où il vient, où il est, où il va, et cherchant à sortir de cet état en posant des questions sur sa condition humaine.
Serge Boimare* a montré que les mythes pouvaient aider les enfants à métaphoriser leurs craintes face aux apprentissages et à la vie. Les figures mythiques jouent alors le rôle d’un espace identificatoire contenant permettant de faire levier vers autre chose. L’inscription culturelle des émotions, des pulsions ou des fantasmes aliénants permet à l’enfant de leur trouver des représentations plus distanciées et permet à la pensée via l’écriture de mettre en mots ce qui, auparavant, était trop massif, trop envahissant.
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Les enfants ont suivi un chemin d’écriture qui ne fut pas tracé à l’avance. Il n’y a pas de chemin pour créer. Il n’y a pas de chemin pour écrire. Le chemin se fait en marchant, en écrivant. Les enfants ont pris le risque de ne pas savoir quoi écrire, ni comment écrire mais ils ont écrit… Sur l’amour si difficile à décrire, sur leurs sensations, sur leurs souvenirs partageables, sur leurs secrets indicibles, sur les portes qui ferment et celles qu’on voudrait enlever, sur leurs peurs et leurs rêves…
Les enfants, qui n’ont pas pu écrire, ont joué des scènes qui n’avaient pas de chemin non plus… A partir de trois fois rien, un mot, une brindille, une ritournelle, un tissu brillant, ces enfants ont écrit et joué en apprenant qu’ils avaient besoin de l’autre pour cela… L’autre pour jouer, l’autre pour être lu et entendu…
Ainsi, notre première piste d’écriture est celle du labyrinthe : parler du labyrinthe de Dédale et du Minotaure, lire des textes sur les labyrinthes, fermer les rideaux, écouter une musique qui fait peur, s’allonger dans la pénombre, écouter les bruits du silence et écrire en s’appuyant sur le déclencheur suivant « J’entre dans un labyrinthe… »
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Le couloir de la nuit
Le jardin intérieur
Le salon d'amour
La pièce des secrets
Le boudoir de moi
La cour des géants
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*Serge Boimare, L’enfant et la peur d’apprendre, Paris, Dunod, 1999.
Ecriture, dessins, collages, peintures.
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