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Couleur

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Avril 2004

 

 

 

 Tâtonnement des enfants

 

Les enfants se mettent au travail avec au doigt leurs bandelettes. Ceux qui ont déjà travaillé dans cet atelier ou qui se laissent vite emporter dans leurs tâtonnements ont le droit d’utiliser un gros pinceau plat. Je vois les enfants étonnés par les couleurs qu’ils obtiennent, ils échangent parfois leurs “recettes”. Comme les palettes sont différentes : bleu Céruléen, bleu roi, rouge vermillon, carmin, rose tyrien, jaune d’or, jaune citron, une multitude de couleurs apparaît. J’insiste sur le mouillé des couleurs pour avoir de la lumière.
Après un quart d’heure pour ce premier contact, tout le monde suspend son travail et on regarde ensemble, on commente, on se questionne sur ces premiers résultats. C’est une sorte de nouvelle glane collective.
A la fin de la séance les peintures restent en place, je les ramasse le lendemain matin.

Au début de la séance suivante, nous prenons un moment pour la lecture libre des posters affichés. Puis nous installons au sol les travaux en cours pour un échange collectif, pour que chacun dise rapidement où il en est, ce qu’il pense faire, ou dit s’il est en panne. Il peut obtenir des avis ou des conseils du groupe.
On discute aussi des ressemblances entre les productions, des sensations, des sentiments nés de la pratique. Un enfant peut demander de l’aide pour poursuivre, un autre peut emprunter une idée. On peut éventuellement se référer aux productions exposées.
On utilise des expressions imagées, rodées par la pratique, pour nommer ce que l’on perçoit, on peut par exemple parler d’équilibre des couleurs en ayant en tête l’image de la balance: “ce côté est plus lourd, avec une couleur qui appuierait là, ça redresserait, il y aurait le même poids d’un côté et de l’autre, ça risque de ne pas aller avec cet endroit”.

Les enfants se remettent au travail, je suis à leur disposition pour répondre à leurs demandes. Un enfant dit “je ne sais pas comment faire le ciel”. Nous avons donc regardé les reproductions pour trouver la solution: dans Le Mariage de la vierge, Le Pérugin avait fait un ciel dégradé qui convenait pour la peinture de l’enfant.
Je passe d’un élève à l’autre en proposant mes remarques : “Je trouve cette partie un peu lourde”; “Tes taches de couleurs sont effilochées, pas très bien écrites”; “Pense à prendre de l’eau pour avoir de la lumière” ; “Veux-tu que je t’aide pour laver et effacer ce qui ne te convient plus?” ; “Je pense que tu commences à fatiguer, c’est normal, tu peux te reposer ou aller voir les autres”; “Cette couleur est très belle, j’aime cette partie du travail”…
J’interviens très peu dans leurs intentions de travail. Les enfants m’étonnent délicieusement par la variété, la richesse de leur production et les évolutions propres à chacun.

 




 

 

 

 

 

 

Dans la classe, il y a des documents, affiches, publicités, etc. qui peuvent servir de déclencheurs d’idées.

Un élève a abstrait le dessin figuratif de l’affiche du festival d’Angoulême et cela bien avant l’âge généralement admis de l’abstraction.


    sommaire n° 111 - L'atelier de peinture  
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Travail de Timothée et conclusion