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Son désir est de rencontrer l’héroïne de «Buffy contre les vampires», de l’aimer.
Aurélien ne saisit pas la différence entre la fiction et la réalité ; il est accro de cette série télévisée.
Aurélien ne s’aime pas ; il n’est pas aimé non plus.
Il a été filmé devant un écran de télévision qui passe «Buffy contre les vampires». Son monologue s’adresse à l’héroïne de cette série :
« J’aimerais te rencontrer en vrai mais tu n’es qu’une image.
J’aime pas tu tout que tu sois sur un écran.
Quand je regarde ton feuilleton je n’entends plus rien, pourtant autour de moi, y a mes parents, ma sœur. Ce qui me fascine chez toi, c’est que tu es une tueuse. Les masques de vampires sont bien faits. Tu es contre le mal. Moi, j’aimerais bien être comme toi : tuer les gens qui me font du mal. Par exemple, quand je suis en atelier, on me taquine, on me prend mes affaires, ça a le chic de m’énerver, j’aimerais taper ! Je l’ai déjà fait l’année dernière, mais ça s’est fini à l’infirmerie ! J’aimerais être célèbre comme toi, être connu et avoir beaucoup d’argent.
Etre aimé, ça fait du bien ! »
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Un cousin de Damien est mort dans un accident de mobylette ; son désir était de le ressusciter.
Damien voulait qu’il y ait vraiment quelqu’un dans le lit. Le travail a consisté à décortiquer sa douleur, ce moment où il faut réaliser la mort. Longtemps Damien a oscillé entre l’envie de le ressusciter et de faire le deuil de ce cousin.
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Son idée : devenir maître-chien.
Beaucoup de transformations : Alexandre a passé un après-midi à refuser d’être filmé : nous avons retravaillé son idée jusqu’à ce que Ludovic l’aide à sortir de cette impasse. Accompagnés de Ludovic, nous sommes allés tourner au karting. Alexandre est l’exemple même de celui qui a eu besoin d’accessoires, besoin d’éléments de son univers pour réussir à accepter l’idée de ce petit film
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Ce fut un travail très riche en enseignement pour eux et pour nous. L’enthousiasme est né ainsi. Le projet a permis de faire se rencontrer des élèves vivant jusqu’alors dans l’indifférence des uns et des autres. De plus, les productions en français ont énormément changé : chaque élève s’implique davantage.
Enfin, on a réussi à se parler, à se dire bonjour, au revoir, à ne pas fuir la classe dès que la sonnerie retentit, à avoir des liens les uns avec les autres.
On pouvait passer à côté de ces 14 élèves, on a réussi à se regarder…
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sommaire n° 98 L'autre, image de soi
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