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Dossier violence

Juin 1981
VOUS AVEZ DIT : “VIOLENCE” ?
 
Le module philo a constamment traité ce thème - et pour cause! - Mais précisément, j'éprouve le besoin de me “recentrer” en fonction du sujet choisi et de joindre ma voix à ce chant du cygne de notre revue, pour livrer en vrac quelques notes évidentes mais belles, si “les plus désespérés sont les chants les plus beaux”...
Roger
 
Nous sommes entrés dans l'ère de la violence comme dans celle du scandale. Peu à peu tend à s'imposer à nous l'idée que la violence existe, qu'elle est un fait ambiant comme l'atmosphère. Violence des armes, des coups, des bulldozers, du sexe; violence des images, des slogans, de la propagande et de l'économique, de la publicité ; violence pernicieuse du pouvoir, violence du pouvoir, violence de l'administration et de la loi. Or nul n'est violent innocemment ; la violence n'est pas un simple fait ; elle ne germe pas au hasard sur un terrain indifférent, mais elle a une cause et un objet précis.
 
Contraindre, capter, réduire, annihiler, s'approprier ou mystifier : sous toutes ses formes, la violence est volonté de puissance et l'exercice, conscient ou inconscient, de cette volonté de puissance, est son but et sa raison d'être. Elle apparaît généralement face à un obstacle : l'existence, ou mieux, la conscience d'autrui. Et alors se déclenche l'engrenage : la violence détermine des réactions violentes, et les terroristes sont parfois les fils de la violence avant d'en être la cause. (Faut-il rappeler que l'envahisseur allemand appelait “terroristes” les résistants ! Il existe des formes de violence désespérées).
 
Dans tout cela, rien de nouveau, bien sûr, puisque c'est notre ambiance quotidienne ; mais précisément, il me semble que notre époque illustre ces réflexions de manière exemplaire. On ne peut indéfiniment tolérer la contrainte, ni la mystification : l'une et l'autre portent en elles à terme, le germe de leur destruction. Faut-il voir là des propos pessimistes ? (optimistes ?), inquiétants ? dan gereux ? Qu'on m'excuse : c'est la faute à Rousseau, dont ces lignes écrites en 1762 ont pris de la patine: “Vous vous fiez à l'ordre actuel de la société sans songer que cet ordre est sujet à des révolutions inévitables et qu'il vous est impossible de prévoir ni de prévenir celle qui peut regarder vos enfants. (...) Nous approchons de l'état de crise et du siècle des révolutions. (...) Tout ce qu'ont fait les hommes, les hommes peuvent le détruire”... (Emile -livre Troisième).
Roger SEBERT
VIOLENCE
 
Dans la cour de récré, on avait exigé de son copain un franc. Ce n'est pas une grosse somme, c'est vrai. Mais on ne peut pas admettre de céder comme ça, même pour un franc. Il a encouragé son copain à résister. Le lendemain on l'attendait, on se battait. Il a reçu plusieurs coups de ciseaux. Il a été très grièvement blessé. On a parlé de nous dans le Dauphiné Libéré, à la radio et même à la télé. Voilà pour les faits, à peu près.
 
Maintenant va venir le temps des déclarations, le temps des explications, le temps des revendications :
Nos enfants sont en danger ? Personne n'est là pour les surveiller.
- Il n'y a plus de respect, plus d'autorité.
- Le grillage élevé cet été est inefficace, les éléments étrangers peuvent toujours s'infiltrer, exigeons qu'il soit électrifié, à la rigueur des policiers vérificateurs d'identité, à l'entrée.
- Il faut interdire les cuters et les ciseaux.
- Il nous faut des moyens, des postes et des locaux.
 
Il y aura une part de vérité dans ce fatras qui sera dit et revendiqué et cependant j'aurai peine à m'y associer. Je ne connais pas personnellement les protagonistes, mais je suis dans cet établissement depuis onze ans et je connais un peu leurs frères, leurs semblables, mes élèves. Si je sais la violence, la petite délinquance, la vantardise ou la lâcheté, je sais surtout la pudeur et la tendresse parfois sous la carapace de la minette ou du loulou. Je sais la solidarité, je sais la fraternité de ceux qui n'ont pas trop de chance. Je sais un peu les contradictions d'un adolescent écartelé.
 
Je ne pourrai me résoudre à ce que l'affaire soit classée avec l'arrestation du violent. Je ne peux penser que la paix sera assurée par la présence d'uniformes au portail d'entrée.
 
Je sais qu'on n'est pas violent comme ça, mais que cette violence (que je n'excuse pas) n'est qu'une réponse, dans un registre jugé naturel car celui auquel on est soi-même le plus souvent confronté. Le violent aux ciseaux est empêché de nuire dans l'immédiat, c'est sans doute ce qu'il faut commencer par faire. Et les auteurs de la violence initiale seront-ils aussi empêchés de récidiver ?
 
- Le technocrate irresponsable qui a choisi de faire édifier des établissements où devraient vivre 2 500 personnes, ne nous a-t-il pas infligé sa violence, et pour longtemps encore ?
- Les architectes fous qui ont fait joujou avec ce projet ne nous imposent-ils pas par la violence leurs idées déconnectées ?
- Et ceux qui tolèrent ou planifient les conditions de vie, de travail, de logement ?
- Et ceux qui ont le pouvoir et acceptent que les jeunes entrent dans la vie active (comme on dit) par la porte de l'A.N.P.E. et du chômage ?
- Et ceux qui déversent la violence, car elle se vend bien, en quadrichromie pour les bandes dessinées des petits, en décibels pour les adolescents, en papier imprimé, en ciné, en télé pour les plus grands ?
 - Et ceux qui nous font violence pour nous imposer des conditions de travail à la mesure de leurs plans, de leurs chiffres, jamais à la mesure des jeunes, de la vie ?
- Et ceux qui attendent que tout soit possible pour commencer à faire ce qui est aujourd'hui possible ?
Tous ceux-Ià (et quelques autres) pourront bien doctement condamner la violence.
Michel MELLAN
 
NON ! IL NE SUFFIT PAS DE COMPRENDRE LA VIOLENCE
 
Moi, la violence, je la vis quotidiennement, souvent mal, et avec, de temps à autres, des réactions vives et maladroites, parce que je me sens impuissant. Impuissant parce que seul et qu'en dépit de tout, je refuse d'accepter cette violence.
Je ne supporte plus l'espèce de lâcheté des adultes qui fait que s'institutionnalisent au sein des classes des rapports de force qui conduisent au racket mais aussi à des formes beaucoup plus insidieuses, beaucoup plus larvées de violence qui sont la négation même de toute démarche visant à rendre aux notions d'autonomie, de projet, de vie collective, leur sens véritable.
Les C.P.A. recevaient leurs correspondants de Cavaillon. Petite fête prévue le soir, avec repas sur la pelouse... sont arrivés une douzaine de loulous du canton, alléchés par les minettes vauclusiennes et décidés à participer aux festivités. Une majorité de la classe n'était pas d'accord pour accepter ces squatters, mais ils avaient été rameutés par deux élèves désireux peut-être de régler leurs comptes avec l'institution, désireux d'imposer leur volonté en jouant à la fois sur le libéralisme de l'équipe (on sait bien qu'ils n'appelleront pas les flics...) et sur la crainte qu'ils peuvent inspirer. On a dû discuter près de deux heures... S'ils ont repassé le portail, si les deux ou trois irréductibles venus effectuer une deuxième tentative vers 10 h se sont laissés “raisonner”, j'avoue que je me suis demandé ce soir-là jusqu'à quand nous allions pouvoir maîtriser la situation, empêcher ceux des adultes qui ne pensent pas comme nous d'user de manières “plus expéditives”, à leur goût, jusqu'à quand ne pas faire appel aux gendarmes !
... Je crois qu'il y a des moments où accepter la violence, c'est se condamner au silence, à mort. Il y a des moments où le dialogue ne suffit plus, où il faut reconnaître ce que j'appellerais la “vertu éducative de la répression ”.
Il y a des moments où je cogne d'abord pour pouvoir expliquer ensuite, où j'éjecte de la “mêlée spontanée” qui s'est formée à l'arrivée du car, deux ou trois de ses membres parce que c'est le seul moyen d'action qui reste: au moment de la sortie, à l'arrêt des cars scolaires, un élève de C.P .A. se fait casser la gueule par surprise (les coups lui arrivent par derrière) par un ancien élève (18 ans) venu régler les comptes d'un de ses copains, jeune roquet malveillant à qui sa faible constitution interdit tout affrontement physique. Lèvre ouverte, points de suture, le directeur-adjoint chargé des problèmes d'assurance fera vainement appel aux témoins... PERSONNE N' A RIEN VU ! soit...
Toujours à l'arrêt du car, un “habitué” des sorties du collège, 20 ans, traverse les rangs, interpelle un élève de 3e... seule l'intervention du directeur-adjoint et des surveillants évitera à celui-ci la “trempe” promise, mais il ne pourra pas prendre le car ! Il faudra, le lendemain, une après-midi de discussion avec l'agresseur pour que celui-ci accepte de revenir sur son projet initial : “casser la gueule à X”. Motif ? “Il m'a piqué ma nana !”, la vérité s'avèrera un peu différente. C'est la “nana” en question qui l'a “largué” et le chevalier-servant qu'on voudrait démolir n'est que le deuxième ou troisième successeur... et les autres élèves, pendant l'algarade ? Etonnés, craintifs ou secrètement émerveillés, ils étaient au spectacle !
 
Je crois que, laisser passer ce non-respect des règles de vie collective, beaucoup excuser au nom des conditions de vie, du système, etc., ce n'est pas fournir aux adolescents des éléments positifs d'éducation, de construction de leur personnalité.
Je prétends que le collège n'est pas toujours un bagne, que parfois, beaucoup y est fait pour donner aux adolescents des conditions de vie et de travail agréables et satisfaisantes, que leur parole y est souvent écoutée... que l'école est encore un îlot privilégié par rapport à ce qui les attend demain... que ce qui est “à TOUS” n'est pas “à personne”, que jouer “au con” n'est pas gratuit et que ça se paie !
Voilà pourquoi je dis “NON”.
NON au racket.
NON aux gars qui se mettent à trois pour coincer une fille et l'embrasser.
NON aux “terreurs” qui jouent les gros bras en 5e ou 3e (peut-être qu'ils sont mal à l'aise dans leur peau, mais ils ne m'amusent plus !).
NON à la “fauche”.
NON aux ciseaux ostensiblement montrés (ciseaux ou crans d'arrêt) parce que la violence individuelle n'est qu'une soupape qui conforte la violence institutionnelle qui nous opprime tous !
Parce que c'est seulement à travers ce NON qu'on pourra aider les adolescents... d'abord à réfléchir, puis à prendre conscience... Parce que c'est le prix à payer pour construire un autre type de collège, avec un autre type de rapports humains.                                                                                                                                                          
 Claude CHARBONNIER
 
Un homme regarde
la vie comme elle est.
Il s'interroge.
Il se demande.
Que va-t-il devenir ?
Dans ce monde sans avenir.
La seule issue “MOURIR”.
Ça ne va pas ? Non !
Ou tenter de survivre.
Pourquoi pas essayer de vivre.
Vivre pour qui ?
Pour lui, toi, vous et nous.
vivre avec lui pour nous, et aussi pour une autre génération. Est-ce possible ?
Cela dépend des hommes tu crois pas ?
Peut-on changer en une génération tout ce que des siècles d'humanité débile a détruit.
Si tout le monde voulait changer quelque chose, cela irait plus vite que tu ne crois mais auront-ils tous envie d'aller du même côté. y a-t-il une solution ?
Les hommes ne seront jamais d'accord. Avant de changer le monde, il faudrait changer la mentalité. Il faut s'occuper de l'éducation, c'est la seule issue pour nous !
L.E.P. Bineau Neuilly-sur-Seine
 
 
QUIPROQUO ET CULPABILITE
 
Ce qui m'a toujours manqué, c'est du temps pour observer mes élèves sans être moi-même dans l'arène, du temps, pour les comprendre...
 
Un journaliste, qui venait de vivre avec moi, une heure pénible en 4e, me demandait : “ Comment vivez-vous cela ?
- Comment ? Je “gueule” parfois, certes, mais je veux trouver le contact et je ne me considère pas comme battue, même après une heure pareille, et pour plusieurs raisons :
- La houle qui parfois emporte violemment mes “administrés” jusqu'au combat physique, vient de bien plus loin que cette classe où le hasard nous a rassemblés.
- L 'hostilité ou le manque d'intérêt ne me sont pas adressés à moi, mais au moment (fin de journée, suite ou préalable à une “interro”) ou à la matière qui leur est masquée par des soucis personnels et présents...
- Enfin, mon approche étant différente et souvent à contre-courant de ce dont ils ont l'habitude, il me faut plusieurs mois pour qu'ils s'aperçoivent que ma démarche est volontairement différente de celle des autres et ce n'est qu'à ce moment, qu'on peut vraiment travailler. Aujourd'hui encore, les tensions sont parfois telles que la parole ne peut être entendue, le débat est inopérant et même impossible. Alors ?.. Alors, comme je n'ai pas vocation pour m'immoler, je m'abrite derrière mon statut de prof et je tire de mon sac un “polycopié” toujours en réserve ou quelque questionnaire sur lequel les passions vont s'amortir un moment et je peux alors les regarder, voir le trajet des murmures étouffés et des messages et, quelquefois, comprendre, ce qui me permet d'être plus efficace, quelquefois...
 
Cette semaine, en classe de 5e, les élèves présentent au tableau des machines qu'ils ont inventées. “Chrystèle, pourquoi ton guidon est-il escamotable ?” Rougeur, fou-rire, gêne, la petite ne sait où se mettre. Tu sais ce que ça veut dire “escamoter” ? - Non!  et elle finit par nous expliquer que, pour elle, c'était une chose honteuse, sale, d'où son trouble. Il arrive qu'une heure entière se passe à répondre à des questionnements aussi inattendus.
 
(ça se passait l'année dernière, en classe de 4e. La violence était toujours là ; on ne pouvait s'en passer.
C'était plutôt du côté des filles qu'on était ennuyé. Les garçons étaient plus nombreux que nous, alors... on se faisait injurier, moquer... pourtant on ne les agressait pas. Ils ne pouvaient pas rester un moment sans nous lancer des mots violents et vexants à la figure, ce qui nous faisait très mal en nous-mêmes. Certaines leur ripostaient, leur rendaient la pareille, mais à quoi bon, ils se sentaient supérieurs à nous et, des fois, il pouvait arriver qu'ils nous frappent. Maintenant encore, ils continuent à essayer de nous ridiculiser et je me demande comment on pourrait s'en sortir”.
Dominique
 
“Je vais vous dire comment ça s'est passé: Lila, Valérie et moi, nous étions en train de parler avec Kamel et d'autres garçons quand quelqu'un me tape par derrière.
Je me retourne mais je ne vois personne; je continue à parler en guettant et j'ai vu Reinoso qui allait me frapper. Au début, je lui ai dit d'arrêter, puis comme il continuait “mes nerfs ont commencé à craquer” et j'ai voulu lui rendre la monnaie de sa pièce mais il s'est sauvé. Alors je suis montée et comme je le voyais ricaner, pour me venger, je lui ai pris son classeur dans son cartable”.
Zorha
 
Ne pas comprendre puis ne plus oser poser de questions... être bousculé puis prendre l'habitude de la bousculade... travailler avec un fond sonore de radio puis prendre l'habitude de ne plus écouter la parole... inquiétante litanie de comportements qui deviennent une seconde nature! C'est ainsi que le texte de Mylène m'avait sur l'instant désarmée :
 
“ Un soir que je rentrais, fatiguée et énervée, toute ma famille était assise dans la salle à manger et me regardait, comme si j'étais une inconnue. “Qu'est-ce qui se passe, qu'ai-je fait ?”. Mon père me dit: “ C'est maintenant que tu rentres ? ”... mes deux grands frères : “ Où étais-tu ? Avec qui ?” ma mère n'osait rien dire, elle me fit signe d'aller dans ma chambre. Mais avant, mon père me frappa, me frappa et même me jeta plusieurs injures à la figure. Je partis dans ma chambre en me disant qu'il n'avait pas le droit de me frapper ainsi. Je me demandais pourquoi il était si violent avec moi qui étais sa seule fille! Le lendemain, mon père avait oublié et me donna de l'argent en me recommandant de ne pas rentrer trop tard. Ce soir, je rentrai très tôt, mais mon grand frère était énervé après mes parents, car on lui avait dit que c'était un fainéant, un bon à rien (depuis un an et demi qu'il est sans travail).
Mes parents l'avaient provoqué et lui est un grand nerveux. Je regardais donc mon grand frère qui, comme une bête furieuse, faisait tomber tous les objets qui étaient devant lui. Il nous poussait et criait, alors je me suis mise à crier aussi: “ J'en ai marre, on dirait que la foudre est tombée sur la maison... !”. Mon grand frère a beaucoup pleuré, puis il s'est calmé. Et chez moi, on a tout oublié”.
Mylène
 
Les rappels à l'ordre, les “coups de gueule” (même s'ils durcissent nos artères) n'ont plus de poids sur ces enfants-Ià. Alors je les emmène ou je me laisse emmener au cinéma, je tâche de leur faire lire certains livres et chemin faisant, j'essaye de meubler leur désert verbal, de trouver avec eux des synonymes à “énervé”... C'est long, c'est lent, ce n'est pas spectaculaire et c'est parfois épuisant car il faut aller de plus en plus loin chercher les racines de vie, assez loin pour que la parole ne soit plus masquée par les banalités protectrices “<Tu ne vas pas raconter ta vie”) ou par les grossièretés d'usage. De toutes façons, nous cheminons ensemble et, même si cela ne se voit pas, il y a toujours quelque parole qui se faufile à travers les épines et puis, enfin, je ne puis faire plus, je ne puis être tout à la fois le prof, la mère, le chef du gouvernement, l'économiste, le gendarme... et, surtout, leur volonté !
Fernande LANDA
 
OPINIONS DE SINGES
 
LE SINGE
 
Quand je suis apprivoisé
Je vous fais bien rigoler
Quand je suis apprivoisé
Vous devez bien vous amuser.
Quand je suis apprivoisé,
Je fais rire et pleurer.
Quand je suis en liberté,
Je suis libre de sauter.
Quand je suis en liberté,
Je suis seul, je peux crier.
Quand je suis en liberté,
Je suis content de m'amuser.
 
Florence 5e Bagnolet
 
GORILLE SANS FAMILLE
 
Un gorille est là debout qui tourne en rêvant :
Il n'a plus de parents,
Il est sale,
Il est laid.
Un gorille est là debout comme une statue mobile :
Ses yeux sont ronds.
Il rêve,
Mais, plus personne ne le regarde,
Personne ne lui donne à manger ;
Il pousse des hurlements de colère.
Un gorille est là debout qui tourne en rêvant :
Il n'a plus que la mort comme libération.
Depuis douze ans, il tourne constamment :
Il est devenu fou.
 
Olivier    4e Sainte-Maure de Touraine