Par Michèle Comte le 28/08/11 - 15:13
Atelier des Mardi 23 et Jeudi 25.08.2011
Jonathan Lévy, formateur anglais en éducation présente un projet de l’UNESCO autour de Janusz Korczak. Comment actualiser la problématique de l’enfant auteur selon Janusz Korczak ?
Janusz Korczak, pédagogue polonais 1878-1942, de formation médicale puis pédiatre.
Quelques éléments clés de ce pédagogue : contemporain de Célestin Freinet, le premier vingtième siècle, jusqu’à la fin tragique durant la seconde guerre mondiale. Orphelinat avait été transféré dans le ghetto. Déporté avec les enfants à Treblinka.
S’est intéressé aux enfants des rues, aux enfants défavorisés.
Capacité de comprendre l’enfant, proximité.
Son premier livre : L’enfant des rues, le deuxième : L’enfant de salon.
1928, Le droit de l’enfant au respect, précurseur des droits des enfants, jusqu’à la convention internationale votée en 1989.
Il crée deux orphelinats à Varsovie. Il a fait tout pour extirper chaque enfant de son identité factuelle, notamment l’étiquette d’enfant délinquant.
Son grand livre, Comment aimer un enfant ? est centré sur le respect de l’enfant, et de son respect propre.
Médecin de formation, écrivain par passion, pédagogue par vocation, psychologue par nécessité.
Il crée un tribunal géré par les enfants pour les enfants, avec un système de sanctions et de pardons. Qui le sanctionna lui-même plusieurs fois. Il initia aussi un parlement des enfants, un journal des enfants : La petite revue.
JK interroge notre perception des enfants. Pas une méthodologie comme Freinet ou Montessori. Plus une affaire de position ou de posture pédagogique. « Le plus indiscutable des droits de l’enfant est celui qui lui permet d’exprimer librement ses idées et de prendre une part active au débat qui intéresse son développement ».
« L’enfant ne devient pas un homme, il en est déjà un ». Une école fondée sur la démocratie et les droits de l’enfant.
La prévention de la violence : des batailles organisées un temps après l’émotion / 24h : Différemment
Le mouvement Korczak aujourd’hui vise à adapter et actualiser sa vision.
L’écart demeure en 2011 entre les discours juridico-politiques et les réalités vécues des enfants, 22 ans après la déclaration des droits de l’enfant.
Le droit de l’enfant au respect date de 1928, comprend certains droits qui ont disparu, le droit de se bagarrer, le droit au secret, le droit d’être pris au sérieux dès son premier âge. Importance de l’autodétermination, de l’identité de l’enfant. Une plage-temps où l’enfant peut être auteur de sa propre identité, au-delà des projections d’images et cloisonnements identitaires.
Pour une pédagogie des droits de l’enfant. Jonathan Lévy poursuit un projet avec l’UNESCO.
La convention des droits de l’enfant est difficile à transmettre aux enfants.
Work in progress, travail en cours : une pédagogie globale pour l’enfant citoyen. Un regard positif sur les potentiels des enfants et de la jeunesse. Développement durable, transformation sociétal plutôt que croissance.
Développer une formation pédagogique à la portée des enfants. Insister sur le patrimoine pédagogique, jusqu’à l’approche child-to-child, jusque- là centrée sur la santé et l’hygiène et portée par les ONG.
Programme en trois phases :
- Apprendre les droits de l’enfant et du citoyen par les jeux, par des ateliers…
- Apprendre la pédagogie aux enfants, à se faire enseignants…
- Création d’un projet
Séminaire de deux jours possible pour les éducateurs et les enseignants.
Actualiser l’approche de JK pour les enfants : prendre pour point de départ des cas des Simpson…
Ou pour point de départ un fait divers pour initier un tribunal d’enfants…
L’approche child-to-child : respecte les points de vue de l’enfant, facilite la compréhension sur la problématique de son développement, elle inclut des activités pertinentes et amusantes, elle encourage l’enfant à se faire enseignant…
Un atelier pour les enfants, mis en pratique pendant l’atelier du Congrès de Villeneuve d’Ascq : un jeu de société sur les droits internationaux de l’enfant.
Cas de l’article 16, « tu as le droit à la protection de la vie privée ». Partir d’un cas particulier et construire une histoire.
Une quinzaine d’enfants se mettent d’accord sur les principes de jeu, l’espace de jeu… puis se partagent en plusieurs groupes un temps donné pour élaborer les cartes. Rapidement, certains enfants se font médiateurs, d’autres acteurs, dans une écoute imposée…