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Pédagogie sociale en dehors de l'école.

Atelier du Mercredi 24 et du Jeudi 25.08.2011
Laurent Ott est éducateur spécialisé, puis enseignant dans l'éducation nationale, docteur en philosophie, enfin formateur d'éducateurs et chargé de recherche.Cherchant à apporter des éléments concrets à la pédagogie sociale, il est par ailleurs, responsable d'une association (Intermed Robinson) permettant aux acteurs d'une cité de prendre contact avec leur milieu par des activités de rue.
 
Méthodologie de l'intervention :
Sur la base de présentations de diaporamas présentant les modalités d'interventions de l'association Intermed Robinson, un débat ouvert permet à chacun d'échanger ses expériences et de proposer ses interrogations à l'exercice du groupe. Une analyse des outils nécessaires et des obstacles rencontrés est également proposée.
 
Qui est touché par l'association ?
Un constat : beaucoup d'enfants ne bénéficient pas ou peu de structures éducatives ou péri-éducatives. Des enfants « décrocheurs » que la société a en fait « décrocher ».
La structure est ouverte à tous les enfants qui se présentent. Avec la gratuité comme principe.
Le but : ne pas répondre à un ordre de mission précis.
 
Y a-t-il de la disparition de matériel ?
Dans le travail de rue, on est dans le don. Il est normal de permettre de s'approprier le matériel. Le seul élément régulateur fiable, c'est la confrontation à la réalité. Il est important d'exposer aux enfants les contraintes matérielles et financières.
 
Comment êtes-vous perçus dans la cité ?
Les ateliers de rue sont plus difficiles qu'en classe (car on n'est pas dans un espace clos), il est imprévisible. Ceci dit, nous ne sommes pas issus de l'école, donc on ne rencontre pas de réaction prédéfinies de la part des parents lorsqu'on les rencontre. Nous occupons un espace (le trottoir, le sol) qui ne fait partie d'aucun territoire déjà occupé par une communauté de la cité (police, jeunes, barbus...). Nous sommes témoin de la rue (poursuites, échanges...) mais nous n'y prenons pas part. Notre présence « au ras du sol » nous permet de nous abstraire des sphères d'influence des collectivités déjà établies de la cité.
 
Et la parentalité ?
On a privé des gens du pouvoir de produire. Devenir parent devient donc l'unique identité. Être enfant, n'est-ce pas aussi avoir des parents qui ont une place dans la production ?
On essaye de ne pas éteindre chez les parents le désir de se former, d'apprendre : on intervient avec la volonté de réconciliation.
Il se passe des expériences différentes en France mais il y a un constat commun : une incompréhension entre les personnes et le discours de l'école. Beaucoup de parents prétendument démissionnaires disent : « L'avenir de nos enfants nous intéresse, c'est pas parce qu'on ne franchis pas le seuil de l'école qu'on ne se soucis pas de leur scolarité ».
Il est fondamental de ne pas avoir de parents seuls, de leur permettre de sortir de leur appartements. La plupart des enfants s'est sortent bien si et seulement si ils ont des parents socialisés.
Les problématiques que nous avons pour réintroduire de la citoyenneté : le logement, l'accès à l'institution, l'accès aux loisirs.
 
Les enfants se sont-ils appropriés le quartier après plusieurs années de fonctionnement ?
La boucle n'est pas encore complètement bouclés dans la mesure ou on n'a pas eu des enfants des personnes touchées par l'association (car pas encore suffisamment d'années d'existence), par contre, des anciens présents y amènent leurs petits frères. Ce qui est sûr, c'est que cela a été important pour toutes les personnes qui y ont participé.
 
Comment ça se passe concrètement au départ ?
Être présent, ça prend du temps. Les pires situations de solitudes, ce sont les enfants rurbains. Mais en milieu rural, la problématique est différente : il faut suivre les enfants pour découvrir leur environnement (avec découverte préalable -rencontre avec des acteurs de l'environnement- et retour -film-). L'objectif est d'élargir l'environnement progressivement.
 
Quelles sont vos relations avec les travailleurs sociaux ?
Il y a parfois des malentendus. Il n'y a pas de protocole, c'est une liberté qu'ils envient.