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Suite de conférence Bertrand Daunay : L'enfant ou l'élève auteur, approches didactiques

Atelier du Mercredi 24.08.2011
Il s'est dit beaucoup de choses dans cette atelier. La prise de notes essaye de retranscrire l'essentiel de l'échange.
 
I 1 : Quel est le lien entre la notion d'auteur développée par Nicolas Go et celle de la conférence ?
BD : Notre travail est de chercher sur des concepts, on se pose des questions sur des concepts. Les conceptions ordinaires rencontrent toujours des contradictions. Si finalement on réfléchit aux mots qu’on emploie, on progresse. Le concept d’auteur ne peut fonctionner que d’un point de vue d’un lecteur aléatoire. N Go parlait du point de vue philosophique qui institue l'auteur comme expression de soi.
Ce n’est pas ses névroses qui font accéder quelqu’un au statut d’auteur.
L’enfant ne s’exprime pas en étant auteur car il n'y a pas oubli de sa personne.
I 2 :Est-ce que l’enfant est vraiment auteur en classe, est-ce qu’on fait comme si, au sens où, en pédagogie Freinet, on place d'emblée en situation d'être auteur. Néanmoins, il ne serait pas auteur au sens de l'écrivain, du mathématicien, du sculpteur...
BD : C'est la reconnaissance par les autres qui fait accéder au statut d'auteur (ex de l'art brut). C'est par tout le travail de révision et de diffusion du texte que l'on institue une communauté littéraire, au sens où la littérature est une institution. L'apprentissage pour les élèves peut être que la littérature ça fonctionne comme ça.
I 3 :Question de la pérennité de l’enfant-auteur en classe ?
I 4 :En classe, une fois le texte produit, présenté, lu, comment le groupe classe et l'enseignant questionnent-ils ce texte ? Par exemple, les références (l'intertextualité), les thèmes, les effets de styles...
I 5 : Le maître a besoin d'un minimum d'expertise pour interroger les textes ?Quelles sont les connaissances nécessaires/possibles/souhaitables en littérature ?Comment passer du langage des enfants au texte littéraire ?
BD : Freinet n’a pas vraiment répondu. Freinet n'avait pas vraiment cette expertise. Il n'a pas interrogé la notion de littérature et était dans un schéma classique du texte beau qui dit l'Humanité. C'est plus complexe.
On peut voir la littérature comme une norme excluante.
I 6 : Aujourd'hui, les mots peuvent être pris comme un matériau.
Comment faire le lien avec l’universel avec un texte d’enfant ?
BD : Fait-il l’expérience de l’universel ? C'est moi qui reconstruit l'universel quand je lis Racine. Prendre l’idée plutôt du patrimoine universel : les références littéraires sont issues d'une histoire, et dépendent des valeurs de la société actuelle : par exemple, en France, on se réfère essentiellement aux auteurs français, un peu européens, rares pour l'Afrique, l'Asie. Qu’est ce l’Humain ?Cela dépend de l’organisation de la société ?
I 7 : Certains élèves ont un niveau de langage très pauvre.
BD : Du point de vue de la politique, des inégalités sociales ? Il faut toujours penser en tension. Je ne peux considérer qu’on ne prenne pas en compte les habitudes langagières des enfants et en même temps on ne peut pas en rester là ; et du coup on dévalorise la langue des enfants. De fait, l'école (parce que la société) institue une hiérarchie des langages.
I 8 : Comment enseigne-t-on à des enfants qui ne maîtrisent pas le langage ?
BD : La question de l'efficacité du texte libre ne peut se poser que dans une globalité de la pédagogie Freinet dans la classe.
I 9 : Comment savoir si l’enfant se rend compte qu’il fait de la littérature ?
BD : Eprouver la littérature, ce n'est pas s'enfermer dans c'est beau, ça m'a fait frisonner. Les élèves rencontrent différents critères qui permettent de sélectionner un texte.
 

CR K. Alibert, D. Thorel, T. Perou