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Dossier : Démarrer en Pédagogie Freinet au Second Degré : en audiovisuel

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Avril 1980
EN AUDIOVISUEL
Avertissement : cet article rédigé en 1980 est techniquement daté : qui a encore le moyen d'utiliser un magnétophone à bandes ? Pour qui saura dépasser cette limite, reste un article riche d'observations pédagogiques et de démarches toujours pertinentes : au lecteur de transposer... NDLR 2002
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PLAN
1) Article de G. Bellot :
a) Conditions spécifiques
L'enseignant aux mains nues :
- choisir autre chose
- audio de consommation
- audio de création malgré des moyens limités
minicassettes
diapos dessinées
Enseignant dans un établissement normal
- magnétos à bandes
- montage.
b) Bibliothèque de travail sonore {B.T.S.)
c) La photo
d) L'interdisciplinarité
e) Conclusion
2) Expérience de G. Barrier.
3) Avant de partir...
4) Quelques défauts
 
Chaque enseignant a des conditions bien spécifiques.
 
A) Examinons tout d'abord un établissement particulièrement démuni en moyens audiovisuels.
Que peut faire l'enseignant aux mains nues ?
1) Il peut choisir une autre technique.
2) Il peut faire de l'audiovisuel de consommation amélioré.
• Etablir un programme hebdomadaire de télé élaboré avec les enfants et affiché en classe.
• Discuter d'une émission de télé qui sort de l'ordinaire.
• Regarder et travailler sur une émission idéale qui coïnciderait avec son emploi du temps.
Cela peut avoir le mérite du changement mais est-il bien nécessaire de remplacer un prof par un autre ?
Est-il bien souhaitable d'organiser exceptionnellement une séance de défoulement télévisuelle ?
On peut aussi utiliser la radiovision ou le cinéma, le labo de langues ou les disques, sans qu'il y ait modification profonde de la relation éducative fondamentale maître/élève.
Et dans quelle mesure, comme les manuels scolaires, les moyens audiovisuels ne masquent-ils pas les véritables objectifs de l'éducation ? - suffit-il d'informer pour former ?
 
3) L'audiovisuel du pauvre doit quand même être au service de l'action et de la création de l'enfant.
a) Minicassettes :
Les adolescents ont les pleines oreilles de chaînes Hifi, du son (convenable) de la télé, de musique cassettisée.
Ils possèdent tous des minicassettes.
Ils peuvent apporter des réalisations spontanées ou sollicitées par le prof {bruits de la ville, d'animaux, petites interviews réalisées à la maison).
Mais les ados n'aiment pas donner les premiers. On les a trompés tant de fois.
Des correspondants, un copain aidant, un enregistrement des années précédentes, peuvent créer l'occasion d'une écoute originale, le haut-parleur d'un tourne-disque {neuf ou usagé) peuvent améliorer l'audition.
Ce ne sera jamais excellent {pas de montages possibles, bruits divers) mais cela peut faire entrer un souffle d'air pur dans la classe. On attendra d'être plus riches pour faire mieux.
 
b) Diapos dessinées :
Il faut un appareil de projection, du calque, des cache-diapos ordinaires, ou mieux 4 x 4 {dimensions intérieures) dont le creux est plus grand.
Les ados pourront dessiner, écrire avec du feutre, de l'encre et voir leurs réalisations envahir le mur de la classe ou de l'écran.
 
B) Dans un établissement ordinaire où même ceux qui ne sont pas linguistes ont accès au matériel audiovisuel, on trouve des magnétos à bandes :
les “Tandberg” sont préférés aux “Grundig” parce que plus solides. Les minicassettes arrivent.
Très souvent ce matériel est livré sans micro ou avec des micros incorporés. Ils sont là pour rediffuser mais pas pour enregistrer, pour donner la parole à l'énfant.
Faire enregistrer avec un bon micro est une nécessité, car il faut penser que les micros livrés avec magnéto ne valent rien et sont donnés en prime.
Il faut se rappeler qu'un enregistrement est fait pour être écouté par d'autres et qu'un mauvais enregistrement donne autant de travail qu'un excellent.
Nos classes sont toujours mal sonorisées et les différences d'accents gênent toujours les correspondants.
Le minicassette servira à faire entrer la vie dans la classe. Il suffira de repiquer l'enregistrement sur le magnétophone à bandes tout en conservant les moments essentiels.
Les conditions d'écoute, elles aussi, seront améliorées. Les câbles de raccordement sont généralement livrés avec les magnétophones, mais il faut les vérifier car ils changent suivant les appareils {donner des caractéristiques au technicien du coin ; il est, normalement, au courant ; il suffira de ne pas le perdre).
 
MONTAGE DE LA BANDE
La mise en ordre des séquences, la recherche de la concision par l'efficacité de la communication est la suite indispensable à tout enregistrement.
Beaucoup pratiquent le repiquage {ne prendre sur un deuxième magnéto qu'une partie de ce que dit l'enregistrement originel). On lui préfère le coupage de la bande, standard, c'est-à-dire épaisse, sur une copie de préférence pour éviter des désastres : c'est plus précis et plus formateur. N'est-ce pas le meilleur moyen de s'approprier ce qu'a dit autrui ? Choisir l'essentiel, ramener deux heures d'interview à cinq ou six minutes, ordonner tout en respectant la parole d'autrui... Quel programme !
Prendre un morceau de bande, c'est une idée que l'on déplace physiquement : c'est un travail concret et vivant sur le plan.
Tout cela ressemble étrangement à une dissertation.
Mais l'adolescent qui aura pratiqué les techniques audiovisuelles pour s'exprimer et communiquer, saura les démystifier. Il pourra alors mieux tirer partie des médias et lorsqu'il écoutera radio, télé ou cinéma, il comprendra mieux comment trop souvent on le manipule.
Il pourra résister plus intelligemment et efficacement à leur pouvoir inducteur .
Ce travail peut se faire dans la classe pendant les heures d'ateliers à condition d'avoir des écouteurs qui permettent à une petite équipe de s'isoler pour écouter : script, débroussaillage, choix, montage.
Y a-t-il beaucoup d'autres moyens de se mieux former, de s'émanciper des autres ?
Le prof ne doit pas avoir peur de conseiller, de donner un coup de pouce, au début, car un montage est un travail difficile.
Si une telle réalisation n'est pas écoutée par la classe parce qu'inaudible, les jeunes se décourageront.
On doit favoriser les tâtonnements mais éviter les échecs retentissants qui n'ont rien à voir avec la formation.
Cette envie de création, ce désir de s'emparer de nouveaux moyens pour se mieux construire, se développera chez l'adolescent au contact des documents audiovisuels de l'I.C.E.M. déjà existants.
 
Bibliothèque de travail sonore : B.T.Son
Disques (bientôt cassettes), diapos, livret.
Les B.T.Son forment un ensemble encyclopédique audiovisuel qui apporte des éléments “inédits” VIVANTS, pouvant compléter ceux que présente la bibliothèque de travail -imprimée et les suppléments...
Mais il s'agit de documents sonores (voix, bruits, musiques, ambiances) avec lesquels s'harmonise l'IMAGE projetable.
Un livret écrit reprend l'intégralité de l'interview et ouvre des pistes de recherches, apporte des compléments.
Il ne s'agit pas d'une leçon, d'un recueil didactique et encore moins d'un spectacle à bon marché. Il s'agit d'un outil de documentation, de formation et de culture qui met en présence des enfants, des personnes connues ou inconnues qui acceptent de parler simplement de leurs connaissances, de leur vie (bergers, pêcheurs, garde-forestiers, Rostand, Rosnay, Tazieff, guerre de 14, la vie en banlieue...).
Cette année, un nouveau volet, peu connu et délicat, s'ouvre avec les nouvelles formations : problèmes des civilisations agro-pastorales ; pays en voie de développement ; relations pays pauvres, pays riches, avec la participation d'ethnologues, d'économistes, qui formulent des opinions originales qui remettent en cause pas mal d'idées reçues.
Le B. T .Sonore est un multi-support qui permet à l'adolescent de s'approprier la connaissance avec le monde écrit, sonore, visuel, de son choix et où il se sent le plus à l'aise.
Chaque enseignant utilisera la méthode qui lui conviendra le mieux : conférence d'élèves, présentation des diapos et étude de l'image, c'est à la mode, écoute du son, synthèse son-image.
Les documents partent des idées ou des travaux des enfants qui en surveillent toutes les étapes de telle sorte qu'ils leur donnent envie de réaliser leurs montages diapos-son.
 
PHOTOS
Nous en arrivons à la technique de la photo.
 
a) Diapositives noir et blanc
Cette technique est facile, rapide, bon marché. Il suffit d'un minimum de matériel et il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste de la photo (voir en annexe).
L'ado peut illustrer sa bande-son avec ses diapos...
Il peut illustrer son exposé par des illustrations visibles par tous qu'il a choisies et développées lui-même et qu'il aura dû ordonner (importance de construire son travail avec des éléments concrets).
 
b) La photo
C'est volontairement que nous la laissons de côté. C'est souvent une activité possible dans le cadre d'un club : elle s'intègre plus difficilement dans l'activité de la classe quotidienne.
Développées au labo de l'établissement, ou chez le photographe, (mais c'est cher), elles peuvent illustrer un panneau ou le journal scolaire.
 
c) Appareils à développement instantané genre Polaroïd.
Les résultats sont onéreux et de qualité médiocre, mais, en enquête, ils peuvent présenter un intérêt : l'enfant peut écrire au dos avec un feutre, le nom de ce qu'il a vu immédiatement (monument, animal, arbres...).
Ils peuvent servir à apprendre certaines techniques : cadrage, (la tête coupée se voit tout de suite)...
A partir du moment où les élèves et un prof maîtrisent la technique, ils peuvent regarder autour d'eux.
 
Les moyens audiovisuels et l'interdisciplinarité
Trop souvent on ne sait pas trop que faire et comment faire ensemble, avec les autres.
Les moyens audiovisuels peuvent permettre de rompre cet isolement. Un exemple au C.E.S. Jules Verne, au Pontet.
Mes élèves avaient lu, en décembre, le poème du troubadour, Wace, sur une révolte paysanne (livre de 5e Magnard).
En histoire, on leur parlait de jacqueries... Le C.E.S. est construit près d'un château du XIVe siècle abritant une bergerie et un parc splendide. Les promoteurs s'en emparaient pour y construire des lotissements de luxe. Il était temps d'y faire quelque chose ; ce fut un diaporama.
Les enfants ont réécrit l'histoire à leur façon et l'ont adaptée à notre paysage, à nos conditions matérielles...
Ils ont élaboré les costumes, les armes, en dessin.
Ils les ont réalisés en éducation manuelle et technique.
Ils ont pris contact avec beaucoup de gens et fouillé les greniers.
Ils ont cherché des morceaux de musique moyenâgeux avec le prof de musique.
Ils ont créé les moments intenses, (exécutions, moments de gaieté) avec les instruments que possédait le collègue...
Un jour, il neigea : il fallut partir tout de suite prendre des diapos couleurs des paysans sous la neige... (février).
En mai, preneurs de son, photographes, acteurs, étaient à leurs postes... Quelle fête !...
Les diapos couleurs étaient développées pendant le cours d'E.M.T. (plus délicat, plus long et plus cher que le noir et blanc mais c'est possible), le collègue travaille en ateliers.
En français, ils montaient la bande son, ils ordonnaient les diapos... Il suffisait de les coordonner.
Trois élèves, fort discrets jusque là, prirent les choses en mains. Ils s'enfermèrent dans une salle voisine avec les 100 diapos et les 15 minutes de son, de 8 h à midi et de 14 h à 16 h. De temps en temps, je jetais un coup d'œil, inquiet : le montage avançait doucement. Je n'aurais jamais cru que cela soit possible, mais à 16 h ils nous appelaient et nous présentaient le diaporama terminé. Le lendemain nous le passions aux autres classes... La synchro manuelle était bonne, l'équipe prof-élèves satisfaite. On pourrait continuer... Depuis la création de la C.E.L. (cinémathèque enseignement laïc), depuis que Freinet utilisait la caméra Pathé-Baby, il faudrait énumérer toutes les découvertes anonymes des camarades pour simplifier ce qu'il est de bon ton de compliquer ailleurs.
Il serait nécessaire de montrer tous les travaux, de présenter toutes les productions de la commission audiovisuelle qui organise chaque année son stage de réflexion, de formation et de production, autour de Gilbert Paris et de Pierre Guérin qui a pu écrire :
“L'audiovisuel est la clé qui ouvre aux enfants, à la fois, la possibilité de dominer la technique et de recevoir au mieux les informations lorsqu'ils sont spectateurs.
Mises au service de l'expression de l'enfant, en nourrissant des activités réelles et riches, rattachées à des situations vécues, les techniques audiovisuelles permettent alors ainsi une authentique formation adaptée au monde futur”.
Pour toutes questions concernant le matériel, la documentation ou la production, les stages :
Techniques Audiovisuelles B.P. 14 10300 Sainte-SAvine
BIBLIOGRAPHIE
La Brèche, numéros 12 - 15 - 18/19 - 28/29 - 33/34
L'Educateur numéro 5, novembre 79.
Dossier pédagogique : utilisation de la B. T. Sonore S.B.T. “Comment photographier”.
et le
 
EXPERIENCE DE G. BARRIER
 
Nous disposons aujourd'hui de machines à encre, à alcool, offset, imprimerie, etc.
Qu'y a-t-il de nouveau pour autant ?
Rien dans le principe qui consiste à adapter cette technicité au besoin de communication et d'expression de l'enfant.
L'imprimerie existait dans les catalogues de matériel scolaire, avant Freinet {matériel CINUP je crois me souvenir). Mais la démarche pédagogique était décidée par les adultes qui font entrer l'enfant de plain pied dans le patrimoine culturel linguistique. Freinet, lui, nous apprend qu'il faut au contraire, consulter l'enfant dans sa possibilité d'expression et l'aider à rejoindre le fonds commun.
 
Il en va de même pour l'audiovisuel.
Les différentes machines à enregistrer les sons ou les vues et à les reproduire, sont fiables, à la portée de tous. Il en existe de simples et rustiques. Il nous reste à faire l'adaptation : apprendre à consulter l'enfant, à l'aider à maîtriser ces outils d'expression.
Ceci suppose une double démarche :
1) Une réflexion, une analyse quant à l'attitude des pédagogues et des jeunes devant l'outil et la possibilité de création qu'il confère.
2) Et puis une recherche de la technique de la photographie et de l'enregistrement des sons adaptée à cette entreprise, à la portée des classes.
Je vais donc relater mon expérience de ce premier trimestre 79-80, pour un début d'analyse quant à notre attitude devant l'outil et la possibilité de création.
Mais il est évident qu'il faudrait élargir cette analyse sur bien d'autres expériences. Je vous invite à entrer dans la recherche.
Je rappelle brièvement mes conditions de travail. Je suis au collège professeur de français et sciences humaines, mais ne fais cette année que l'histoire et la géo, dans quatre 6e, deux 5e et une 4e - donc trois heures hebdomadaires par classe.
Je mets à la libre disposition des élèves dans un attaché-case, un magnéto mini K 7 - un appareil photo Cosmic Symbol et le petit matériel {pellicules, cassettes, caches pour diapos, colleuse, ciseaux etc.) et dans une armoire, deux cuvettes et le petit matériel nécessaire au développement des diapos. Nous n'utilisons pas de laboratoire, tout se passe sur une table de la classe, en plein jour et dans le cadre horaire du collège, bien entendu. Je reviendrai sur la technique dans le deuxième chapitre.
A la libre disposition, ai-je dit ?
En vérité la première liberté est celle du contrat proposé par l'enfant.
Voici la reproduction d'un premier contrat qui me fut remis spontanément ; il est assez curieux et porte à réfléchir :
Caen, le 30 octobre 1979
Pour Monsieur Barrier
Nous avons conclu un marché pour mardi 30 octobre au mardi 6 novembre 79. Voilà donc :
M. Barrier me prête l'appareil photo et moi, je le lui rapporte avec des photos qui serviront à la classe de 6e A.
Voici mon sujet : les vieux murs dans le quartier et la cabane de Patricia.
Je m'appelle : Geneviève Dallier.
adresse : 5 rue Ghandi - 14300 Caen Guérin.
Classe : 6e A.
Collège : Guillaume de Normandie.
Signature de M. Barrier :                                               la mienne :
P.S. : Je le rendrai le mardi 6 novembre (après congé).
 
Et la reproduction de cet autre :
Monsieur Barrier
Pouvez-vous nous prêter l'appareil photo pour rapporter des photos de deux usines : Moulinex et Citroën ?
Patricia Anquetil - Sandrine Briffault
 
Celui-ci aura demandé un entretien en classe pour complément d'information et prise de date. Il s'agit des extérieurs des usines telles qu'elles apparaissent aux yeux des enfants dans le quartier. Mais l'entretien fait apparaître qu'il y a possibilité d'enregistrer les ouvriers ou cadres qui sont les parents ou voisins. Donc, le contrat s'élargit.
Le contrat étant mis en place {compte tenu qu'il n'y a qu'un appareil pour les sept classes), l'autre liberté est celle de la prise de vue, de la prise de son, c'e~t-à-dire la liberté du contact et de la communication, contact souvent accepté avec curiosité, parfois refusé brutalement. Ceci se passe très souvent en “devoirs du soir”, en dehors des heures de cours, dans le cadre d'une prospection du milieu dans les heures où on le fréquente habituellement.
Je consulte donc ce milieu à travers les enfants, comme ils le consultent eux-mêmes à leur initiative. C'est bien là que se situe mon tâtonnement, mon analyse en cours. Le reste n'est que technique aux solutions trouvées.
Lorsqu'ils reviennent en classe, il leur faut une heure pour développer leurs diapos sur une table pendant que je fais le cours à l'ensemble de la classe.
A la séance suivante, ils disposent des diapos séchées et encadrées aussi bien que de la bande enregistrée pour procéder au montage, c'est-à-dire à l'expression, à la création de “Ce” qu'ils vont relater à la classe {aux autres classes). Communication souhaitée par la classe et obligatoire, puisqu'en général, c'est un ou deux ou trois élèves qui ont fait leur enquête.
En ce qui concerne les “vues” il s'agit, le plus souvent, jusqu'à présent d'un commentaire oral organisé après avoir classé les vues dans un ordre qui suit leur logique {travail de préparation en classe ou à l'extérieur).
En ce qui concerne le “son” il s'agit du montage par sélection des séquences, coupage de la bande et synthèse par collage.
La technique est impérative peut-être - mais je laisse là encore, la liberté de la présentation.
 
Voici soumis à votre curiosité, la liste des sujets choisis :
Octobre
Le haras de Varabille - 6e D Delphine
La station préhistorique de Marie-Joly - 6e D Pierre, Joel, Christophe, François.
 
Novembre
Vieilles pierres et cabane - 6e A Geneviève, Patricia.
Comment on s'habille - 5e A Cyriaque, Frédéric.
Château de Caen et musée - 6e D Joël.
Les bénédictines et le chocolat - 6e D Christophe, Pierre, Joël, François, Dominique.
Eglise Saint-Jean
Le port de Caen et la péniche de FR3 - 6e B Frank, Pierre.
Décembre
Le manoir de Cormelles - 6e A Alain et Fabrice.
Chez moi, ma chambre - 6e A Eric.
Citroën et Moulinex - 6e A Sandrine et Patricia.
 
Je ferai maintenant une description rapide de la technique utilisée : outils et procédés.
 
A) Vues
J'utilise un Cosmic Symbol pour sa simplicité, sa solidité, son prix modique {120 F). Il permet les trois mises au point : distance, sensibilité de la pellicule couplée au diaphragme, cinq ouvertures possibles - vitesse : de la pause jusqu'à 1/250e.
La difficulté : les enfants sont à l'extérieur, en liberté avec l'appareil. Pourront-ils régler au mieux ? Comment faire l' apprentissage préalable de la sensibilité à la lumière ambiante ?
J'utilise des pellicules à 7 F {20 poses).
Une housse de produit à développer d'environ 40 F qui permet de traiter 15 à 20 films de 20 poses.
Et pour développer, une cuve qui se charge en plein jour et deux cuvettes contenant l'eau nécessaire - cinq bidons à 2,50 F contenant les cinq produits, thermomètre, compte-minutes.
 
 
table
 
 
                  4                           3                       1
 
                                                                                  2
 
 
 
            7                                5              6
                                                                             8
 
1. Bain-marie à 20° en cuvette.
2. 5 bidons à produits.
3. Cuvette d'eau de rinçage à 20°.
4. Attaché-case avec affichette sous le couvercle pour la marche à suivre.
5. Cuve à développer .
6. Pot à eau gradué.
7. Compte-minutes.
8. Seau-poubelle.
9. Serpillière de protection.
 
J'utilise des caches plastiques qu'on charge et décharge à volonté (0, 10 F l'un).
 
B) Son
J'utilise un mini K 7 amélioré d'un micro de meilleur rendement {voir commission audiovisuelle). Un appareillage solide qui passe de mains en mains depuis plusieurs années sans incident.
Et l'appareil à bande du collège pour recopier et monter - les enceintes du collège pour l'écoute collective.
J'insiste ici sur la nécessaire adaptation d'un matériel pour atteindre à la simplicité et à l'efficacité, tout en permettant le tâtonnement nécessaire. Et puis j'arrête, car il existe une meilleure façon de dominer les multiples connaissances sans lesquelles on ne sort pas de la médiocrité, cela consiste à suivre un des stages de dix jours en été, organisés par le groupe audiovisuel. Là on avance à pas de géant.
 
Pour conclure :
Les circonstances, c'est-à-dire mon travail en sciences humaines a peut-être orienté ma recherche, mais j'imagine que j'aurais pu utiliser et chercher dans le domaine de la langue française ou autre matière. Enfin, je vous passe la main.
G. Barrier
Pour plus de détails sur le développement des photos, les prises de vues... voir l'article dans L'Educateur, n° 5 du 30.11.79.
 
Annexe I
Secteur audiovisuel I.C.E.M.-C.E.L.
 
AVANT DE PARTIR EN REPORTAGE
Le magnétophone :
- Secteur : avez-vous une bonne longueur de fil pour atteindre la prise de courant et vous isoler des bruits ambiants (frigo...).
- Piles : mettez des piles neuves et essayées. Elles ne vous laisseront pas tomber en pleine prise de son.
- Avez-vous la bobine vide indispensable, assez de bande ?
- Avez-vous procédé au nettoyage des têtes magnétiques et des galets presseurs et du cabestan avec un coton tige imbibé d'alcool ?
 
La prise de son :
Savez-vous “tenir” un micro ?
• en vous plaçant assez près de la personne qui parle; si vous enregistrez de trop loin, l'enregistrement sera peu intelligible pour les auditeurs, et vous perdrez votre temps... et celui de l'interviewé
• placez le micro à 30-40 cm de la personne qui parle, ayez ce courage. Approchez-vous plus près si le milieu est bruyant.
• N'utilisez pas de TELECOMMANDE : censure a priori, bruits de clacs au démarrages, débuts de phrases qui manquent systématiquement etc.
• EVITEZ DE PRODUIRE DES BRUITS qui n'existent pas dans le local: bruits de doigts, de bagues sur le micro, frottement du câble du micro sur les vêtements...
• Tenir le micro sans se crisper avec un tour de câble autour du doigt : sécurité et amortissement des bruits transmis par le câble.
• RELAXEZ votre interlocuteur après 2 à 3 minutes d'enregistrement en écoutant ce qui a été fait: le temps de rebobiner et d'écouter, il se détendra, verra que ce n'est pas si terrible... et surtout, vous aurez l'oreille ouverte afin de constater si tout va bien, si le son est clair, sans bruits parasites. Sinon, évitez de continuer, de reprendre la suite dans les mêmes conditions.
Changez de local ou mettez-vous plus près encore. Agissez pour rectifier et obtenir une bonne prise de son.
• NE PAS OUBLIER D'ENREGISTRER UNE OU DEUX MINUTES DE “SILENCE” dans les conditions de l'enregistrement: vous en aurez peut-être besoin lors du montage.
 
Si vous avez le choix entre plusieurs types de matériel pour effectuer un enregistrement, choisissez celui qui fait démer la bande le plus vite et qui a le meilleur micro et qui n'a que deux pistes.
 

Annexe Il             
Son : défauts repérés à l'écoute - causes et remèdes
EFFETS
CAUSES
REMEDES
1) Son trop faible à l'écoute et souffle.
Enregistrement avec un niveau trop faible (sous modulation)
Si l'appareil n'est pas à enregistrement automatique, surveillez la modulation au vu-mètre.
 Importance des essais préalables.
2) Son déformé et trop fort.
Enregistrement avec un niveau trop fort (sur modulation).
3) Enregistrement peu compréhensible.
Micro trop éloigné de la personne qui s'exprime.
Placer le micro entre 30 et 50 cm de la bouche de la personne qui s'exprime
4 • Bruits extérieurs gênants à l'écoute.
• Mauvaise audition de ce qu'on voulait enregistrer.
• Grosse réverbération, effet d'écho.               
Micro trop loin. Murs, plafond, sol, fenêtres du local trop réverbérants.
changer de local.               
5) • accentuation des syllabes sifflantes ss - ch  
• Explosion des consonnes PBK   
• Bruits de bouche.
Micro trop près.
Une écoute après 2 ou 3 minutes d'enregistrement permet de mieux placer le micro.
6) • Bruits graves intenses par rafales.*
Action du vent directement sur la membrane du micro.
Bonnette anti-vent, recherche d'un lieu abrité du vent.
7) Claquements secs.*
Bruits de bagues, bruits de doigts sur le micro.
• Enlevez la bague,            
• Tenir le micro fermement mais sans crispation.
* Ces bruits ne sont pas audibles pendant l'enregistrement mais sont très intenses sur la bande.
8) Enregistrements sourds, sans aigus.
• Têtes magnétiques encrassées.
• Réglage défectueux de la tête d'enregistrement lecture de l'appareil qui enregistre ou de celle de l'appareil qui lit.
• Examen et nettoyage des têtes.
• Faire régler les appareils par un technicien
9) Audition masquée par des bruits extérieurs imprévisibles.
Le micro enregistre tout alors que nous pouvons faire abstraction de ce qui ne nous intéresse pas directement.
Vigilance au moment de la prise de son. Faire reprendre la     phrase lors de l'enregistrement.
10) Ronflements divers.
• Secteur électrique, autre appareil électrique fonctionnant à proximité
• Eclairage fluorescent.
• Essayer de changer le sens de la prise de courant.
• Ecoute très attentive des                premières minutes de l'enregistrement.
11) Entrée trop brutale, première phrase tronquée.
• Utilisation de la télécommande.
• Oubli qu'en début de cassette, il y aune amorce assez longue.
• Mettre le magnétophone en route, vérifier le réglage, ne pas se servir de la télécommande.             
12) Enregistrement tronqué.
Arret du magnétophone avant la fin de la dernlere phrase.
• Laisser défiler la bande                quelques instants avant d'arrêter.
• Surveiller la fin de la bobine de la cassette.              
• Reposer la dernière question au début de la bobine suivante.          
13) Effacement d'une petite partie de l'enregistrement.
Fausse manreuvre en manipulant.
Pas de remèdes - ne pas s'énerver.