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Dossier : Démarrer en Pédagogie Freinet au Second Degré : en audiovisuel

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Avril 1980
EN AUDIOVISUEL
Avertissement : cet article rédigé en 1980 est techniquement daté : qui a encore le moyen d'utiliser un magnétophone à bandes ? Pour qui saura dépasser cette limite, reste un article riche d'observations pédagogiques et de démarches toujours pertinentes : au lecteur de transposer... NDLR 2002
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PLAN
1) Article de G. Bellot :
a) Conditions spécifiques
L'enseignant aux mains nues :
- choisir autre chose
- audio de consommation
- audio de création malgré des moyens limités
minicassettes
diapos dessinées
Enseignant dans un établissement normal
- magnétos à bandes
- montage.
b) Bibliothèque de travail sonore {B.T.S.)
c) La photo
d) L'interdisciplinarité
e) Conclusion
2) Expérience de G. Barrier.
3) Avant de partir...
4) Quelques défauts
 
Chaque enseignant a des conditions bien spécifiques.
 
A) Examinons tout d'abord un établissement particulièrement démuni en moyens audiovisuels.
Que peut faire l'enseignant aux mains nues ?
1) Il peut choisir une autre technique.
2) Il peut faire de l'audiovisuel de consommation amélioré.
• Etablir un programme hebdomadaire de télé élaboré avec les enfants et affiché en classe.
• Discuter d'une émission de télé qui sort de l'ordinaire.
• Regarder et travailler sur une émission idéale qui coïnciderait avec son emploi du temps.
Cela peut avoir le mérite du changement mais est-il bien nécessaire de remplacer un prof par un autre ?
Est-il bien souhaitable d'organiser exceptionnellement une séance de défoulement télévisuelle ?
On peut aussi utiliser la radiovision ou le cinéma, le labo de langues ou les disques, sans qu'il y ait modification profonde de la relation éducative fondamentale maître/élève.
Et dans quelle mesure, comme les manuels scolaires, les moyens audiovisuels ne masquent-ils pas les véritables objectifs de l'éducation ? - suffit-il d'informer pour former ?
 
3) L'audiovisuel du pauvre doit quand même être au service de l'action et de la création de l'enfant.
a) Minicassettes :
Les adolescents ont les pleines oreilles de chaînes Hifi, du son (convenable) de la télé, de musique cassettisée.
Ils possèdent tous des minicassettes.
Ils peuvent apporter des réalisations spontanées ou sollicitées par le prof {bruits de la ville, d'animaux, petites interviews réalisées à la maison).
Mais les ados n'aiment pas donner les premiers. On les a trompés tant de fois.
Des correspondants, un copain aidant, un enregistrement des années précédentes, peuvent créer l'occasion d'une écoute originale, le haut-parleur d'un tourne-disque {neuf ou usagé) peuvent améliorer l'audition.
Ce ne sera jamais excellent {pas de montages possibles, bruits divers) mais cela peut faire entrer un souffle d'air pur dans la classe. On attendra d'être plus riches pour faire mieux.
 
b) Diapos dessinées :
Il faut un appareil de projection, du calque, des cache-diapos ordinaires, ou mieux 4 x 4 {dimensions intérieures) dont le creux est plus grand.
Les ados pourront dessiner, écrire avec du feutre, de l'encre et voir leurs réalisations envahir le mur de la classe ou de l'écran.
 
B) Dans un établissement ordinaire où même ceux qui ne sont pas linguistes ont accès au matériel audiovisuel, on trouve des magnétos à bandes :
les “Tandberg” sont préférés aux “Grundig” parce que plus solides. Les minicassettes arrivent.
Très souvent ce matériel est livré sans micro ou avec des micros incorporés. Ils sont là pour rediffuser mais pas pour enregistrer, pour donner la parole à l'énfant.
Faire enregistrer avec un bon micro est une nécessité, car il faut penser que les micros livrés avec magnéto ne valent rien et sont donnés en prime.
Il faut se rappeler qu'un enregistrement est fait pour être écouté par d'autres et qu'un mauvais enregistrement donne autant de travail qu'un excellent.
Nos classes sont toujours mal sonorisées et les différences d'accents gênent toujours les correspondants.
Le minicassette servira à faire entrer la vie dans la classe. Il suffira de repiquer l'enregistrement sur le magnétophone à bandes tout en conservant les moments essentiels.
Les conditions d'écoute, elles aussi, seront améliorées. Les câbles de raccordement sont généralement livrés avec les magnétophones, mais il faut les vérifier car ils changent suivant les appareils {donner des caractéristiques au technicien du coin ; il est, normalement, au courant ; il suffira de ne pas le perdre).
 
MONTAGE DE LA BANDE
La mise en ordre des séquences, la recherche de la concision par l'efficacité de la communication est la suite indispensable à tout enregistrement.
Beaucoup pratiquent le repiquage {ne prendre sur un deuxième magnéto qu'une partie de ce que dit l'enregistrement originel). On lui préfère le coupage de la bande, standard, c'est-à-dire épaisse, sur une copie de préférence pour éviter des désastres : c'est plus précis et plus formateur. N'est-ce pas le meilleur moyen de s'approprier ce qu'a dit autrui ? Choisir l'essentiel, ramener deux heures d'interview à cinq ou six minutes, ordonner tout en respectant la parole d'autrui... Quel programme !
Prendre un morceau de bande, c'est une idée que l'on déplace physiquement : c'est un travail concret et vivant sur le plan.
Tout cela ressemble étrangement à une dissertation.
Mais l'adolescent qui aura pratiqué les techniques audiovisuelles pour s'exprimer et communiquer, saura les démystifier. Il pourra alors mieux tirer partie des médias et lorsqu'il écoutera radio, télé ou cinéma, il comprendra mieux comment trop souvent on le manipule.
Il pourra résister plus intelligemment et efficacement à leur pouvoir inducteur .
Ce travail peut se faire dans la classe pendant les heures d'ateliers à condition d'avoir des écouteurs qui permettent à une petite équipe de s'isoler pour écouter : script, débroussaillage, choix, montage.
Y a-t-il beaucoup d'autres moyens de se mieux former, de s'émanciper des autres ?
Le prof ne doit pas avoir peur de conseiller, de donner un coup de pouce, au début, car un montage est un travail difficile.
Si une telle réalisation n'est pas écoutée par la classe parce qu'inaudible, les jeunes se décourageront.
On doit favoriser les tâtonnements mais éviter les échecs retentissants qui n'ont rien à voir avec la formation.
Cette envie de création, ce désir de s'emparer de nouveaux moyens pour se mieux construire, se développera chez l'adolescent au contact des documents audiovisuels de l'I.C.E.M. déjà existants.
 
Bibliothèque de travail sonore : B.T.Son
Disques (bientôt cassettes), diapos, livret.
Les B.T.Son forment un ensemble encyclopédique audiovisuel qui apporte des éléments “inédits” VIVANTS, pouvant compléter ceux que présente la bibliothèque de travail -imprimée et les suppléments...
Mais il s'agit de documents sonores (voix, bruits, musiques, ambiances) avec lesquels s'harmonise l'IMAGE projetable.
Un livret écrit reprend l'intégralité de l'interview et ouvre des pistes de recherches, apporte des compléments.
Il ne s'agit pas d'une leçon, d'un recueil didactique et encore moins d'un spectacle à bon marché. Il s'agit d'un outil de documentation, de formation et de culture qui met en présence des enfants, des personnes connues ou inconnues qui acceptent de parler simplement de leurs connaissances, de leur vie (bergers, pêcheurs, garde-forestiers, Rostand, Rosnay, Tazieff, guerre de 14, la vie en banlieue...).
Cette année, un nouveau volet, peu connu et délicat, s'ouvre avec les nouvelles formations : problèmes des civilisations agro-pastorales ; pays en voie de développement ; relations pays pauvres, pays riches, avec la participation d'ethnologues, d'économistes, qui formulent des opinions originales qui remettent en cause pas mal d'idées reçues.
Le B. T .Sonore est un multi-support qui permet à l'adolescent de s'approprier la connaissance avec le monde écrit, sonore, visuel, de son choix et où il se sent le plus à l'aise.
Chaque enseignant utilisera la méthode qui lui conviendra le mieux : conférence d'élèves, présentation des diapos et étude de l'image, c'est à la mode, écoute du son, synthèse son-image.
Les documents partent des idées ou des travaux des enfants qui en surveillent toutes les étapes de telle sorte qu'ils leur donnent envie de