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Compte rendu réunion GEPEM (GD 77) du 21/09/2011 à partir des échanges sur l’invariant n°9 : il nous faut motiver le travail

 Compte rendu réunion GEPEM (GD 77) du 21/09/2011 à partir des échanges sur l’invariant n°9 :

 

Nous avons en effet programmé un travail sur cette question lors de nos deux première réunions.

Il nous faut motiver le travail : pquoi ? comment ?

 

La discussion a porté sur l’invariant n°9 : Il nous faut motiver le travail : pquoi ? comment ?

 

L’idée qu’il faut donner du sens aux apprentissages a tout de suite était émise.

Dans la PF, mieux vaut être « auteur » et non pas « acteur » de ses apprentissages car en étant auteur, les enfants sont à l’origine de leurs projets (cf Nvel Educ sur « L’enf auteur »).

 

« Il faut donner du sens aux apprentissages » est une phrase qui est beaucoup utilisée. Mais utilisée sans être comprise.

Donner du sens signifie que l’apprentissage d’une notion doit avoir une signification pour les enfants. Cet apprentissage doit répondre à quelque chose dont ils ont besoin. Il doit résonner chez eux.

 

Arrêtons de plaquer les programmes et les programmations.

Il nous faut partir de ce dont l’enfant a besoin. Il sera alors motivé.

Nous devons le mettre en situation de prendre des initiatives. Nous devons nous permettre une souplesse dans la classe pour susciter la curiosité et répondre à celle-ci.

 

La difficulté est, qu’en parallèle, il faut respecter les programmes. Et ceux-ci vont souvent à l’encontre des réels besoins des enfants.

Et, souvent, pour donner du sens, nous nous retrouvons à créer une situation, un besoin artificiel que les enf n’ont pas.

Mais il n’est pas non plus facile d’attendre que les besoins émergent de l’enfant.

Ce problème est surtout prégnant au cycle 3.

Cette question se pose moins avec les petits car les besoins apparaîssent comme plus tangibles. Dès que quelque chose ne leur convient pas, la sanction est immédiate.

 

Une autre question qui se pose dans cette recherche du sens est comment ne pas mettre en difficulté les enfants par rapport au collège ?

Il faut faire entre l’idéal de chacun et la réalité du terrain.

 

Les outils de la PF sont là pour favoriser la motivation.

 

Le « sens » que l’on donne aux apprentissage peut aussi être considéré comme un objet scolaire.

Il faut alors motiver la posture de travail.

Les enfants qui fonctionnent en classe ont un appétit pour le travail et un goût pour la recherche.

Ce ne sont pas les apprentissages qu’il faut habiller pour les rendre motivant.

Il faut donner le goût par les activités et alors les enfants trouveront du sens à ce qu’ils font.

 

On retrouve ici la dialectique travail/jeu de Freinet.

Or tout est travail/apprentissage pour les enfants. Ex : poser des opérations et jouer à la dînette.

 

Cette dichotomie entre les loisirs et travail se retrouve également à l’échelle de la société.

Notre challenge est de montrer que le travail n’est pas quelque chose de négatif.

Si l’enfant trouve du plaisir alors il sera motivé.

 

Cette question du travail vécu comme une charge est présente également chez les enseignants.

 

 (compte rendu rédigé par Marie Vanbeveren)

la motivation des élèves (par Christelle Hannon)

J'ai la naïveté de croire que si je suis motivée par ce que je propose, ils sont motivés.
MAIS il est gros le mais, je l'avoue tous ne me suivent pas.
Je pense qu'il est nécessaire que les élèves comprennent qu'ils peuvent s'approprier la classe.

Quand j'ai présenté la chanson de l'alphabet de Philippe Katerine (il chante l'alphabet à l'envers), une élève a dit que nous ne pouvions pas la chanter car nous n'avons pas l'affichage de l'alphabet ( je n'y avais pas pensé, j'ai cherché longtemps un prétexte pour fabriquer l'abécédaire de la classe). Je leur propose donc de faire l'affichage de l'alphabet et leur demande de réfléchir à comment ils voulaient le faire et quelques élèves ont dit "Maîtresse c'est toi qui donne le travail à faire".
Et là, cette phrase m'a donné la confirmation qu'il fallait que je continue à leur donner la possibilité de proposer des activités qui sont dans leur préoccupation et que c'était à moi de me débrouiller pour faire un lien avec les compétences à acquérir en fin de GS.
L'idéal serait que j'organise les activités qu'avec leurs projets.

Alors pour que les projets des élèves aient une place dans la classe je propose LE CONSEIL toutes les semaines le vendredi.
Deux élèves s'inscrivent pour dire ce qu'ils aiment dans la classe.
Deux élèves s'inscrivent pour dire ce qui dérange dans la classe et proposent une solution.
Deux élèves s'inscrivent pour proposer une activité ou une discussion à la classe. On parlemente pour savoir si c'est possible et propose les modalités de réalisation.

Je fais tant bien que mal le lien avec les apprentissages et pour certaines décisions aucun lien ne sera fait.
Le problème que je rencontre chaque année avec ce conseil est le manque de temps pour réaliser toutes les propositions et des difficultés à faire une progression avec les notions des propositions.
Une autre constatation est que les propositions sont souvent faites par les gamins qui sont déjà élèves. D'autres suivent. Certains sont ailleurs !!!!

Christelle HANNON
Ecole Maternelle MEHUL
PANTIN

la motivation se crée selon différents facteurs

En quoi la question du manque de motivation n’est-elle pas seulement inhérente aux (choix des) activités ou projets que nous proposons (ou favorisons) ?

Je pense que pour chaque enfant, la motivation se crée selon différents facteurs.

a) Il y a les facteurs externes à l’enfant (ceux sur lesquels nous discutons jusque-là)

Les projets que nous mettons en place en partant plus ou moins des préoccupations des enfants, le climat que nous favorisons dans la classe avec la présence de certains temps institutionnels (le conseil…) et la présence de chaque enfant avec ce qu’il est induisent des dynamiques plus ou fortes et dont la perception du sens donné au travail peut varié.

b) Mais, il y a aussi des facteurs internes.

Tous les élèves ne peuvent pas toujours en effet trouver l’énergie nécessaire pour se motiver quel que soit les activités. Alors que d’autres, au contraire, vont créer un élan qui leur donneront un appétit scolaire énorme. En effet, chaque enfant arrive à l’école avec des bagages bien différents. Les élèves se construisent en effet, entre autre, autour de :

- leur histoire personnelle des enfants (je pense par exemple à un petit garçon de 5 ans qui n’a jamais vu son père et qui prend conscience progressivement que son père n’a jamais voulu le reconnaître avec tout ce que cela implique…) ;

- leur vécu quotidien (les conditions de vie, de santé, d’hygiène…) ;

- ou encore leur personnalité.

c) Enfin, il y a aussi la synergie entre ces deux séries de facteurs.

En effet, les liens qui relient (je dirais même entremêlent) ces différents facteurs rendent la question de la motivation encore plus complexe à appréhender. Cela nous rappelle alors que des moments institutionnels sont importants à différents niveaux (sans bien sûr jamais jouer aux « apprentis sorciers » avec les éléments externes à l’école) :

- le conseil des élèves peut aider à démêler les choses ensemble, à rendre les choses plus lisibles pour les enfants ;

- les rencontres avec les parents peuvent aider à mettre des paroles sur certains points et peuvent parfois permettre d’y voir plus clair ;

- l’accompagnement des familles autour de la question de la parentalité ;

- les temps d’analyse de pratiques professionnelles auxquelles nous pouvons participer comme enseignant.

La motivation des élèves n’est donc pas linéaire. Il ne suffit pas seulement de motiver nos activités. Un élève peut marquer un manque de motivation profond un jour donné en réaction à un malaise personnel (en lien avec une problématique familiale ou simplement avec un souci qu’il a eu le matin avec ses copains) et non par manque d’intérêt par rapport à l’activité. D’ailleurs, son attention sera souvent différente un autre jour (et vice versa !).

Il n’est pas vrai de dire non plus que seul des facteurs externes au choix du travail proposé expliquent tout. Une réflexion sur le sens de ce que nous donnons à faire est aussi importante.

Enfin, de part toute la complexité de la question de la motivation, il me semble important d’externaliser cette question de la classe à un moment donné pour avoir le recul nécessaire, en participant notamment à des temps d'analyse de pratiques professionnelles.

Mehdi DRICI

PS/GS à Provins (77)

suite réflexion (par Christelle Hannon)

En effet, il faut prendre en compte tous ces facteurs.
Je suis très sensible au caractère des enfants, il est important qu'il existe dans le groupe et qu'il ait le temps de s'installer dans le groupe !
L'enfant a le temps mais est-ce que l'élève en a vraiment ?

Quand je propose aux enfants de choisir leur atelier du jour, cela leur permet peut-être de s'organiser selon leur état psychique et d'attiser leur curiosité.
Le matin, je propose quatre ateliers (dans différents domaines) et les élèves s'inscrivent à un des ateliers.
Les contraintes sont de passer par les quatre ateliers dans la semaine et d'être 6 ou 7 par ateliers
L'idée est que l'enfant peut choisir son atelier en fonction de ce qu'il est ce jour.
Le positif également est qu'ils sont plus attentifs aux consignes car ils doivent faire un choix. (Différence observée entre les ateliers par groupe de couleurs et les ateliers au choix.)

Mais le fait de demander aux enfants de faire un choix, ne suis-je pas en train de mettre en insécurité certains ?
Ecouter les quatre consignes pour faire un choix, n'est-ce pas utopique ?
Comment les enfants font leur choix. (par copinerie, par la tâche, par l'histoire que raconte l'atelier, par repérage du lien avec le projet de la classe...) ?
Par la contrainte du nombre d'enfants dans chaque atelier, quelques enfants n'ont pas vraiment le choix. Est-ce un choix déguisé ?

Encore beaucoup de question !!!

Bonne journée

Christelle HANNON
Ecole Maternelle MEHUL
PANTIN