Raccourci vers le contenu principal de la page

Cabanes

Dans :  Arts › Arts plastiques › Techniques pédagogiques › 
Février 2004

 

 

Une nouvelle entrée dans les apprentissages
Notre déclaration insistait sur l'intérêt du français et du mathématiques et sur leurs implications ! De nombreux garçons ont été intéressés : ceux qui avaient envie de sortir des sujets scolaires, mais aussi de vrais rêveurs...
Après un brainstorming, les pistes de travail ont émergé en plusieurs directions.

Français

- Nous avons étudié des textes d'auteurs : Daniel Defoe, Michel Tournier, Victor Hugo, Arthur Conan Doyle, Louis Pergaud, Italo Calvino dont nous avons analysé les descriptions de cabanes.
- Nous avons réalisé des illustrations graphiques. Il n'est pas facile d'étudier la description avec nos élèves. Dessiner ce qu'on lit, c'est s'obliger à reconstruire le cheminement de la pensée de l'auteur en train de donner forme à sa cabane. De « bons élèves » se sont fait piéger parce qu’ils ont confondu l’image de la cabane dans le film La Guerre des Boutons d’Yves Robert, qui n'a rien à voir avec celle décrite par Louis Pergaud dans son livre. Un groupe beaucoup moins « à l’aise », tant en français qu'en Arts Plastiques a fait apparaître les cabanes préhistoriques du Chien des Baskerville avec beaucoup de véracité.
- Nous sommes entrés en production d’écrits. Différents types de textes étaient proposés : récits plus ou moins imaginaires, témoignages d'expériences vécues, enquêtes sur les cabanes de pierre de nos vignes beaujolaises : les cabornes ou cadoles.
Un des groupes a rencontré un ingénieur retraité, qui s'occupe du recensement et du sauvetage de cadoles en Bas-Beaujolais. Nous avons parlé patrimoine, modes de vie ; examiné les relevés très techniques, ainsi que les croquis à l'encre et les photos qui constituent le dossier de chaque cadole étudiée.
Les enfants ont soudain fait des rapprochements intéressants avec tel muret ou telle cabane de vigne en danger près de chez eux...

Le chien des Baskerville, A. Conan Doyle

« Que pensez-vous de ces cailloux ?
Toute la pente était couverte de pierres grises disposées en une vingtaine de cercles irréguliers.
- Des enclos à moutons, je suppose ?
- Non. Ce sont les maisons de nos dignes ancêtres, L'homme préhistorique vivait en colonies sur la lande, et comme, depuis lors personne ne l'a habitée, nous trouvons ses petites installations telles qu'il les a laissées. Ce sont ses wigwams sans toit. On peut même voir son foyer et sa couche si l'on a la curiosité d'y pénétrer.
- Mais c'est une vraie ville. Quand a-t-elle été habitée ?
- Par l 'homme néolithique. Pas de date.
- Que faisait-il ?
- Il faisait paître ses troupeaux sur les pentes que vous voyez, et il apprenait à creuser pour trouver du fer, quand le glaive de bronze a commencé à affirmer sa supériorité sur la hache de pierre. Regardez la grande tranchée dans le flanc de l'autre colline. C’est l'une de ses traces, et, vous trouverez des tas de choses passionnantes sur la lande, docteur Watson !

 

 

 

 

Notre cabane

Je me souviens, j'allais à ma cabane en descendant une pente très raide et très ronceuse. Alors on prenait une grande cisaille pour dégager un chemin. Une fois ce travail accompli, on accrochait une corde de rappel à un arbre pour descendre car on ne pouvait pas aller plus loin sans sécurité. Arrivés en bas du talus, on prenait un sentier menant à notre cabane. Celle-ci était construite autour du tronc d'un très grand noyer, elle reposait sur les branches de l'arbre.
Notre abri était constitué de simples planches. On pouvait y accéder grâce à un escalier tordu, fait de planches clouées au tronc. Il y avait une entrée sans porte et des ouvertures sans fenêtres. Nous nous y rendions tous les samedis après-midi pour y faire de temps à autres des batailles de pistolets à billes contre les habitants des cabanes voisines.
Mais un triste jour, à la rentrée des vacances, nous avons trouvé notre cabane détruite, planches et branches pendantes : ce triste spectacle nous faisait mal au cœur. Le vent avait vraiment tout ravagé, même l'arbre avait perdu beaucoup de ses grosses branches, ce qui rendait la reconstruction de la cabane totalement impossible. Nous n'avions pas seulement perdu une simple cabane mais notre lieu de jeu, de discussion et de détente.

Alexis et Florent

 

Mathématiques

L'intervention des mathématiques dans ce projet touchait deux parties du programme du niveau 5e :
- l'étude des solides, plus exactement les prismes droits et les cylindres droits,
- l'utilité de la notion d'échelle et la manipulation du calcul correspondant.
Après une étude générale de ces solides, les enfants avaient pour première tâche de tracer un patron de la maquette de la cabane qu'ils avaient imaginée, de la dessiner en ébauche, puis en perspective cavalière. La consigne était de n'utiliser que des prismes et des cylindres droits.
La deuxième étape a été de choisir l'échelle adéquate pour que ce patron, fidèle aux mesures de la future maquette, puisse être dessiné sur une feuille de format A3 ou A4.
Outre la difficulté mathématique proprement dite, les élèves se sont heurtés à deux véritables problèmes : celui du passage de la représentation en trois dimensions au dessin, puis celui de l'éclatement en patron.

Réalisation des maquettes

 

On a commencé les maquettes. A priori, cela ne devait pas être le plus difficile pour les enfants. Mais on a manqué de place et d’outillage. Et quel bruit ! On travaillait dans une salle de français sans un outil : on a fonctionné avec les miens. Marteaux et scies sur des tables de cours, j'ai souvent frémi - à tort ! Les protections proposées ont été bien respectées. Une autre difficulté était de connaître les 27 enfants issus de classes différentes, présents deux heures par semaine pendant onze séances. Entre eux non plus, ils n’ont pas eu le temps d’apprendre à bien se connaître.

Rêve de cabane

Je rêve d'une cabane rectangulaire, grande, lumineuse; je serais abandonnée sur une île déserte et je trouverais cette cabane intacte : elle serait face à la mer. Le toit serait fait en feuilles de palmiers tressées et les murs en tiges de bambous horizontales. Sa plateforme porteuse serait suspendue à quatre immenses manguiers, comme des maisons sur pilotis, avec une grande échelle pour pouvoir atteindre la porte d'entrée.
A gauche dans le coin, un fauteuil, et juste à côté un panier, pour y mettre des fruits exotiques ramassés dans l'arbre grâce à un balcon ; au centre de la pièce, un tonneau et des tabourets qui serviraient de table et de chaises.
Dans l'angle au fond, un placard pour la nourriture ; et par-dessus tout ça, le tic-tac d'une horloge.

Bénédicte


sommaire CréAtions 110 
début de l'article  page suivante