ATD Quart Monde - Les ateliers pour l'école

du 11 au 13 novembre 2011 à l'ENS de Lyon

A l'initiative d'ATD Quart Monde avec le comité inter-partenarial (syndicats, fédérations de parents et mouvements pédagogiques)

Premières impressions après ces trois jours.

Communiqué de presse - conclusions d'ATD Quart Monde

ATD Quart Monde

Nous étions 400 venus de toute la France.

Ce n'était pas un colloque
Ce n'était pas une suite de conférences
Ce n'était pas non plus une juxtaposition d'ateliers avec présentations magistrales suivies de débats.

Alors ? Qu'est-ce que c'était ?

C'était une multitude de tables rondes (avec pour les ténors de la parole, un temps contraint court)
- Trois experts : Xavier Nau (Conseil économique Social et Environnemental), Philippe Meirieu, Catherine Perotin (Responsable du centre Alain Savary (IFE qui remplace l'INRP)
- Des présentations des projets, des résultats de recherches-actions, des universités populaires...avec toutes les composantes d'ATD : parents pauvres (les militants d'ATD), les parents solidaires, les  enseignants, les allés d'ATD, les volontaires permanents, les jeunes. La forme est réfléchie pour que chacun en toute sécurité s'exprime malgré ses difficultés de parole ou de lecture...
- Des politiques et institutionnels : Philippe Da Costa (président de la section de l'éducation, de la culture et de la communication du CESE), Yves Fournel (adjoint au Maire de Lyon et président des villes éducatrices) et l'IA Rhones-Alpes,
- Des personnalités : Albert Jacquart et Eugen Brandt (Président du mouvement international d'ATD Quart Monde
- Le comité inter-partenarial (syndicats, parents d'élèves, mouvement pédagogiques et ATD Quart Monde)
Tous les 2 ou 3 tables rondes, des moments étaient prévus pour mettre en activités les participants (se mettre par 4 pour échanger sur ce qu'on vient d'entendre et se mettre d'accord pour écrire 3 ressentis sur une feuille prévue).

C'étaient sept ateliers, un par proposition pour élaborer une plateforme à présenter aux citoyens et aux candidats à la présidentielle (doublés voir triplés pour certains pour qu'il y est un nombre correct pour le travail).
C'était pour chacun 8 heures de travail (et je peux dire intense travail). Cinq catégories de participants étaient représentées :
Parents ATD, parents solidaires, professionnels de l'école, autres (autour de l'école mais mobilisés par l'éducation) et les chercheurs. J'ai expérimenté une méthode de travail qui a permis l'expression individuelle et de groupe, l'écoute, l'élaboration orale et écrite, la controverse avec une animation bien cadrée (temps, éviter les implicites, l'explicitation du vocabulaire, la langue de bois...).
Sur le site, je mettrai les propositions élaborées dans les ateliers, mais elles sont encore en travail. Le comité inter-partenarial se réunit bientôt : le 24 novembre.

Nous étions 10 du mouvement Freinet ces 3 jours, le "Nous" utilisé dans la courte intervention que j'ai faite pour l'ICEM n'était donc pas qu'une simple forme de langage, c'était bien une parole collective.
Comme nous étions 12, nous avions 5 minutes maxi en tout (plutôt moins que plus) pour nous exprimer en 2 questions. Les mouvements pédagogiques, les parents ont respecté ce temps contraint mais les syndicats présents non... et pas toujours non plus les questions.
Nous avions eu les questions la veille au soir avec les comptes-rendus des ateliers. Voici cette courte intervention :

1) Que retenez-vous de ces rencontres pour vous et votre mouvement ?
Il est important pour nous nous d’entendre la parole des parents vivant la pauvreté. Bien sûr, nous sommes sensibilisés aux difficultés de nombreuses familles, mais rien ne peut remplacer cette rencontre directe avec des militants d’ATD. A nous, maintenant, de partager cette belle expérience avec les autres enseignants Freinet.
D’autre part, nous avons été impressionnés et très intéressés par la méthode de travail employée qui permet à tous de s’exprimer dans une égale dignité, et qui garantit une élaboration collective. Nous avons expérimenté la qualité de l’écoute, la sécurité de chacun et en même temps la possibilité de la controverse. Méthode qui résonnera sans aucun doute dans nos pratiques, en classe comme en formation.
L’ICEM – Pédagogie Freinet remercie le mouvement ATD de cette initiative et soutiendra la suite de la démarche dans l’espoir que la plateforme soit entendue.
2) Que retenez-vous de ces propositions pour la future plateforme ?
Nous partageons les visées de ces propositions qui formeront, bientôt, un ensemble cohérent indispensable pour aller vers une transformation globale de l’Ecole, telle que nous la pensons.

Beaucoup d'éléments de ces propositions rejoignent les fondements de la pédagogie Freinet et certains dispositifs envisagés existent déjà dans nos classes. Nous pensons notamment à tout ce qui favorise l’accueil de l’enfant dans toute sa globalité, le respect des rythmes de chacun, l’expression, la création sous toutes ses formes, la communication, la coopération, la mise en projet, la prise en compte des savoirs issus du quotidien des élèves…
Il est temps de donner un cadre à ces pratiques qui restent trop marginales dans l’école d’aujourd’hui.
Merci encore pour ces trois journées de travail !

Catherine Chabrun

Dossier de presse des Ateliers pour l'école