Origine et contexte
L’association L’Enfance de l’Art a été fondée en Décembre 1999 à Piolenc, commune de 4400 habitants dans le Nord du Vaucluse, souhaitant contribuer à la diminution du fossé qui existe entre l’art contemporain et la population en milieu rural. Mais elle se veut avant tout un relais entre la création contemporaine et les enfants.
Les membres sont d’origines socio-professionnelles diverses. Et c’est un atout pour une action culturelle. Les actions de l’association montrent clairement que des énergies humaines et financières conséquentes ont été mobilisées pour bâtir de réels projets de diffusion de l’art contemporain en milieu rural.
Le véritable enjeu de cette association est de laisser des “ traces ” dans le village en créant et en développant des animations pour les enfants autour de l’art contemporain. L’éducation artistique et l’éveil à la création apparaît comme un véritable enjeu social dans le monde rural où l’exclusion est un véritable problème.
N’est-il pas difficile d’associer l’Art contemporain, souvent savant et complexe, et l’enfance ?
Voici la réponse d’Emma Dutour , responsable de l’association: "Je n’aborde pas l’art contemporain comme une entité culturelle, mais plutôt sous l’angle de la curiosité, de l’éveil à une prise de conscience de ses propres capacités à créer... L’art contemporain interroge. Il est source de questionnement, d’étonnement continuel. Il y a une sorte de réciprocité naturelle entre cette interrogation et la curiosité des enfants, leur désir de comprendre et de s’approprier le monde. Par ailleurs, je pense que l’éveil artistique, la création sont un véritable enjeu social et je refuse que tout ne se passe qu’en ville ! ”
|
|
Voilà des gamins qui vivent en zone rurale, qui auront été confrontés à des expositions d’art contemporain et seront capables d’aborder un domaine généralement perçu comme réservé à une certaine élite, ou à des citadins.
Je tiens à dire que l’art, la création, sont de formidables outils de développement personnel : former son sens artistique, son esprit critique, développer sa curiosité et découvrir, développer sa propre capacité à créer en s’enrichissant culturellement. L’enfant est au cœur de nos priorités et grâce à lui, nous touchons un autre public dans un sens très élargi. La notion de public devient fondamentale pour L’enfance de l’Art, car nous souhaitons qu’à Piolenc se croisent et se mêlent la voix des créateurs et celle des habitants .
Face à une nouvelle exposition, je dis aux enfants : “ On se laisse surprendre et quand on aura fait le tour de la surprise, on s’assoit au milieu des œuvres et on commence à parler. Mais il faut d’abord se laisser aller à la surprise, souvenez-vous de la première fois où vous êtes allés à la mer, au cinéma… ”
|
|
|
Leur comportement évolue dans le temps, ils apprennent peu à peu à aborder les œuvres, à prendre en compte les matières… Ils remarquent les affiches de l’exposition dans la rue… ils savent tous présenter une œuvre : son titre, l’artiste, la technique. Et surtout, ils sont de formidables vecteurs culturels : ils en parlent autour d’eux, invitent famille et amis à y retourner. Grâce à eux, des obstacles sont franchis. Il y a une liberté autour des œuvres à laquelle je tiens par dessus tout. Cette liberté permet ensuite aux enfants d’entrer dans une galerie ou dans un musée sans complexe et avec leur propre désir.
Les actions " L’enfance de L’art" ont été mises en œuvres grâce au concours du Conseil Général du Vaucluse, de la Bibliothèque départementale de prêt du Vaucluse et de la municipalité de Piolenc, qui a notamment mis a la disposition de l association la chapelle des Pénitents, ouvrage du XVème siècle.
|
Terres et traces avec Thierry Savini
Le 8 mars 2000, c’est la journée de la femme ! Et on sait depuis toujours que celles-ci naissent dans des roses ! Carole Challeau, artiste, membre fondateur de l’association a organisé un atelier autour du thème de la femme-fleur : les enfants ont réalisé des têtes de femmes en pâte à papier qu’ils ont ensuite plantées dans des fleurs. Puis, nous sommes allés planter ces fleurs dans le jardin de retraite avec l’autorisation de son directeur. Les personnes âgées nous ont accueillis avec un goûter et nous avons vécu un véritable moment d‘échange entre les deux générations. Et bien sûr, nous n’avions pas oublié “ l’homme-chou ” !
|
|
|
|
|
Vers sommaire
CréAtions n° 99 |
Début de l’article |
Les expos,
l’école et les autres |
|