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Mai 2004

 


CréAtions n° 112 - Travailler ensemble
publié en mai/juin 2004 - Editions PEMF

Classe de 4°, Collège d’Andernos les Bains (Gironde) - Enseignants : Dominique Brochet (Arts Plastiques),  Philippe Geneste (Français)

 

Portrait et autoportrait

Une expérience pédagogique interdisciplinaire sur l’identité

 

Début d’année : en français, les élèves lisent à la classe un acrostiche d’identité comme ils exposent une feuille peinte de leur couleur préférée en arts plastiques. En parallèle dans les deux cours, les élèves vont travailler sur le portrait littéraire (lecture, étude et production) et sur l’œuvre d’Edouardo Ponce, graveur sur bois, présentée dans la revue Plein Chant de janvier-mars 1984 (toujours disponible à Plein Chant 16120 Bassac). Tous les élèves ont donc en main le livre et les gravures. En arts plastiques, les élèves sont invités à retravailler une gravure de leur choix à partir de leur couleur préférée. Les élèves savent que l’autoportrait écrit et le portrait subjectivé créés par eux-mêmes à partir de la gravure de leur choix de Ponce, vont être envoyés dans le réseau “On S’affiche, Pédagogie Freinet”, et proposés à la revue Créations.
Ce travail achevé, nous avons en cours commun demandé aux élèves d’écrire un article court de présentation de l’œuvre d’Edouardo Ponce. Ce travail réflexif est aussi un moyen de réinvestir l’ensemble des savoirs et connaissances mobilisés autour de cette séquence interdisciplinaire. C’est à partir de ces textes qu’a été écrite, par les enseignants, la synthèse que vous lirez en fin d’article (n’est-ce pas une autre forme d’évaluation du travail interdisciplinaire, une évaluation productive et réflexive ?).

 

Lolita Darracq

 

 

Céline Ducellier
 

Lorsque j’ai de la colère en moi, je pense toujours au noir et rouge car je ressens toujours un peu de vengeance sur les personnes qui m’entourent ; mais je sais très bien que je ne leur ferai pas de mal. En effet, je n’ai pas la force d’exprimer ce que je ressens.
Avant j’habitais juste à côté d’une forêt mais plus je grandissais, plus les arbres tombaient à cause des tempêtes ou des maisons qui devaient être bâties. C’est dommage car lorsque j’étais petite, je rêvais de construire ma maison dans les arbres.
Mais maintenant c’est un nouveau quartier qui est à côté de chez moi. Il reste toujours un arbre, esseulé, placé juste devant la fenêtre de ma chambre. Ca me fait souvent plaisir de le voir quand je suis toute seule, parce qu’il est là depuis que je suis toute petite et, lui, il n’est pas parti. Il est resté dans mon jardin.

Joana Ruiz

Je suis le rouge, je suis le noir
Dans cet escalier sans fin, je représente la froideur
et le désespoir que je ressens au plus profond de moi
Sans issue
Sans personne à qui parler sauf à la tristesse
et au malheur que chacun a en soi
A la coupure de la vie
Et toucher de près à la mort sans en avoir vraiment envie,
comme si mon destin était déjà tracé, déjà vécu
Ne plus avoir d’espoir.

Joanna Ruiz

Bastien Clays

 

Stéphanie Gaurin

Je suis vive, j’ai besoin de bouger, de me défouler. Je suis très nerveuse. J’ai les cheveux longs et marrons. J’adore les couleurs vives comme l’orange, le vert, le jaune...
J’aime beaucoup l’été.
J’adore le feu, je trouve ça magnifique ; j’adore regarder le feu vivre, virevolter ses couleurs.
Et j’aime aussi regarder les étoiles. Je déteste la mort. J’ai les yeux marrons.
J’adore être entourée par mes amis, ma famille. J’aime énormément danser. Je participe à un club ; lors des galas, j’ai le trac ; c’est à ce moment-là que j’ai besoin de voir une amie ou un ami.
J’aime beaucoup les poupées de porcelaine, mais j’ai horreur d’en voir une cassée.
Si je pouvais, je brûlerais la mort.

 

 

Alexandra Dubaud

 

 

Eva Berger
 
Je suis grande parce que je mesure un mètre soixante quinze. Ma chevelure est blonde aux reflets dorés. Je suis un peu forte par rapport aux autres filles. J’ai de grands et beaux yeux verts qui voient loin. Ma bouche est pulpeuse, mon nez, légèrement gros. Mes mains fines ont de longs ongles dont je prends soin. J’ai deux trous à chaque oreille.
Mon personnage est noir parce qu’à certains moments de ma vie, je me suis sentie triste et déçue de tout. En même temps, je suis vert pâle, couleur de ma féminité, pâleur de ma coquetterie. Le vert foncé du silence marque mes paroles. La gaîté et la joie qui sont en moi me colorient en jaune et entourent ma vie.

 
       
 

Charlotte Fin

Je suis très joyeuse quand il y a de beaux jours. Parfois je peux être pareillement triste si je me dispute avec mes parents ou mes amis. Je suis très énergique, je bouillonne de chaleur et de vivacité. Parfois je me sens si triste que j’ai l’impression d’être emprisonnée dans ma propre douleur. J’ai une impression étrange, celle d’être complètement contrôlée par la deuxième personne qu’il y a en moi. Je trouve que les flammes me représentent bien. Je suis une personne ouverte qui parle à tout le monde sans trop de complexe. Les mauvais jours, mes flammes rouges deviennent noires et meurent.
Ma taille est quand même plus petite que celle des flammes. Elle est d’un mètre soixante. Je suis ingambe et sportive ; je ne suis pas aussi belle que les flammes quand leurs couleurs se mélangent mais je suis aussi souple que les flammes et l’obscurité qui se propagent.
Je suis blonde comme le soleil, les yeux bleus et verts comme la mer méditerranée. Ma mine est trompeuse ; je ne suis pas ange. Je suis nerveuse et très sensible à la moindre réflexion, comme les flammes le sont à la moindre étincelle.

 
Damien Denis

L’homme a les mains au milieu du corps, comme quelqu’un de mort. A l’intérieur du cercueil, l’homme est blanc, la couleur du paradis. L’extérieur du cercueil est noir comme en enfer. Quant à moi, je voudrais aller au paradis.

Julien Delmœre

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