Raccourci vers le contenu principal de la page
Dans :  Arts › Arts plastiques › Arts › Techniques pédagogiques › 
Décembre 2000

 

 

CréAtions 94 - Les lieux, les autres et moi
publié en
novembre/décembre 2000 

Interview réalisé par Monique Godfroi

 

Georges Buchin

 

Interview réalisé par Monique Godfroi 

Georges Buchin : Ma démarche repose essentiellement sur une interrogation de notre devenir. Pour l’exprimer, j’ai choisi, par dérision, un des problèmes marquants de notre temps : l’envahissement des déchets. Dérision mais aussi récupération et régénérescence puisque mes œuvres trouvent leur consistance dans ces rebuts.

La création en général et dans tous les domaines est, à mon avis, une nécessité absolue pour l’homme, pour sa survie et contre l’ennui. Je regrette seulement que l’homme utilise son imagination un peu trop souvent pour se détruire.
 
Futurogrand Duc
M.G. Quelle est votre formation ?
 
G.B. : Ma vraie formation est la visite constante de tous les musées, de toutes les expositions. Depuis les grottes de Lascaux jusqu’aux expositions les plus contemporaines, sans oublier l’art brut, l’art singulier, etc. C’est au hasard d’une rencontre dans ces expositions que l’on trouve aussi parfois des sources d’inspiration.
 
M.G. : L’artiste peut-il vivre de son art ?
 

G.B. : Pour préserver ma liberté totale de créer, j’ai toujours assuré ma vie matérielle en additionnant quelques activités annexes proches : décoration, restauration de tableaux, galeriste, etc.

 


M.G.: Avant de réaliser une œuvre, avez-vous un projet personnel ? Y a-t-il décalage entre le projet et la réalisation ?

G.B. : Quelques vagues croquis aident à trouver quelques idées, mais sans contraintes. Alors je me lance dans le brouillard. Par exemple, pour une sculpture, je dépends des matériaux (et j’y tiens). Ils n’ont pas été prévus à l’avance et s’imposent à moi : ainsi, un haut-parleur de radio va devenir le morceau d’une tête d’animal que j’imagine post-historique, donc métamorphosé. Il va prendre les formes que lui imposera sa nourriture supposée, faite uniquement de déchets. L’œuvre terminée sera passée par une évolution permanente de mon imagination et par la contrainte de tel ou tel matériau. Elle ne prendra sa forme définitive qu’au tout dernier moment. Cela modifie complètement le projet-croquis du début et c’est bien mieux ainsi.
A mon avis, l’art commence lorsque l’artiste est dépassé par sa propre démarche.
 
Futuroptérix

 

 
M.G. : Quand pour vous une œuvre est-elle achevée ?
 
G.B. : L’œuvre est achevée lorsque je sens que tout rajout ne ferait que nuire au résultat. Il m’arrive de cacher une œuvre quelques mois et de la redécouvrir ensuite ; alors je sens qu’il faut modifier (ou pas) tel ou tel détail. Le mot « fini » ne veut surtout pas dire bien fignolé, mais expressivement satisfaisant.
 
 
 
Futuratortua

  

sommaire Créations n° 94  page suivante