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Décembre 2000

 

 

 

CréAtions n°94 -Les lieux, les autres et moi
publié en
novembre/décembre 2000 

CM1-CM2, Ecole Jacque Prévert, Mably (Loire), classe de Michel Vernet

6ème et 5ème, Collège Louis Aragon, Mably (Loire)

 

La peinture murale des mablyrots

 

Origine du projet

La commune de Mably (riveraine de Roanne) est jumelée avec le village de Pô au Burkina Faso.
Ce projet est mis en place :
- afin de marquer cette liaison par des traces concrètes, en plus de la coopération qui existe et s'installe de plus en plus entre les deux communautés.
- afin de permettre aux jeunes de Mably de comprendre, connaître une communauté africaine avec laquelle ils vont tisser des liens par une action "semblable" à la leur, dans leur cadre de vie, même si la signification diffère forcément du fait des différences de civilisation. Les maisons de Pô, dans la province de Nahouri au Burkina, sont peinte, "décorées" de fresques géométriques.
Quelle est leur raison d'être? leur signification réelle?
En tout cas, elles se livrent au regard, déjà comme trace esthétique, et font image dans l'environnement, le cadre visuel de chacun.

Le collège Louis Aragon, à Mably

 

Le village de Tiébélé, au Burkina Faso


Motivation

Quelques photos rapportées de Pô par les Mablyrots voyageurs émissaires ont déclenché le projet.
C'est d'abord l'aspect purement esthétique, décoratif, qui retient l'attention puis la raison et la signification deviennent questions.
Quelques recherches permettent de comprendre que ce ne sont pas de simples figures géométriques juxtaposées mais que ce sont les symboles des objets de la vie quotidienne des habitants du village:
- nuit étoilée/ nuit noire;
- soleil;
- guitare, tam-tam;
- canaris, serpents, boas;
- pattes de biches;
- herbe;
- noix de karité.
 
Ce sont des figures symboliques traditionnelles au Burkina Faso. Ce qui est difficile à comprendre par les enfants d'une société o l'on consomme l'instant et l'objet présents sans connaître la valeur symbolique et historique des choses, des instants et des gestes.
             
 

Réalisation de la peinture murale

Tout d'abord, les enfants recherchent des éléments picturaux de même type que ceux observés mais lus adaptés à notre société:

- nos animaux;

- nos arbres;

-nos traditions (maques de Mardi gras);

- notre climat (neige, pluie);

mais aussi en liaison avec l'Afrique (éléphants, etc.).

L'organisation spatiale a le même aspect: frises, algorithmes.

Les dessins étant trop détaillés, les enfants essaient de les styliser pour ne garder que des formes symboliques significatives. Certaines représentations picturales sont finalement retenues, les gabarits confectionnés, les couleurs choisies et des projets réalisés sur papier.

 
 
La peinture du fond est prise en charge par les employés municipaux. Il faut organiser le travail de tous les concepteurs et réalisateurs concernés. Les motifs sont reproduits sur tout le mur avec une rigueur mathématique, à l'aide de gabarits, puis mis en peinture.
Comme dans le village de Pô, l'organisation spatiale met en oeuvre frises, alternances, algorithmes.
 


Un lien visuel permanent

Peindre le mur extérieur de l'école visible d'une route à grande circulation à la manière des Burkinabés permet à chaque "passant" de s'interroger ou de se souvenir, d'avoir en fait un lien visuel avec cette région du monde qui entretient avec les habitants de Mably des relations suivies;

- relations coopératives:

*un grand marché africain réalisé un week-end, en présence d'une délégation de Pô, qui permet d'investir dans des travaux à Pô l'argent ainsi récolté;

*des échanges de correspondance entre les écoles;

*des parrainages scolaires (financiers et culturels) mis en place entre les familles.

- relations culturelles:

*comme la rencontre entre un joaillier de Saint Jean Saint Maurice et un bronzier de Pô qui s'est concrétisée par l'installation d'une oeuvre sur l'espace public, devant le mur peint.

 


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