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Variations sur un cheval

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Août 1997

 

 

 

L’organisation est une priorité et un impératif de la pédagogie Freinet. Il faut s’efforcer de vaincre les difficultés matérielles.
La classe est installée en ateliers permanents ou rapidement mis en place débordant jusque dans un large couloir. Une armoire sans porte recèle toutes sortes de matériaux (peinture, pastel, encre, sanguine, fusain…), un meuble à tiroirs contient différents formats de papiers et de cartons, une caisse est pleine de tissus, plastiques, fils laines…
Les spectacles de théâtre donnés en public contribuent à alimenter tous ces ateliers d’expression.

Les enfants sont autorisés à fréquenter librement les ateliers pendant leur temps de travail personnel, à condition de respecter leur contrat de travail de la semaine. Ils y vont également après s’être inscrits sur un tableau à cet effet à n’importe quel moment d’interclasse.

Les travaux sont montrés au groupe régulièrement. Des échanges s’instaurent alors faisant appel à la sensibilité pour les uns, à des connaissances artistiques pour d’autres. Ils entrainent souvent de nombreuses questions qui font expliciter les dessins, favorisant ainsi le cheminement de la pensée créatrice, dans une ambiance d’accueil et d’amitié.

 

Marion a beaucoup dessiné (et peint). Elle sait représenter tout ce que son regard peut voir et tout ce que son esprit peut imaginer. Elle peut mobiliser avec rapidité toutes les aptitudes de sa personnalité à l’instant où celles-ci sont sollicitées, et tout son être pour faire le mieux possible de qu’elle invente.

 

 

Elle m’a confié plus tard : « J’ai voulu dessiner les chevaux sous toutes les formes possibles. Quand je n’avais plus d’idées, parfois je sortais faire des croquis d’après nature. »
Confrontation avec le réel, coup de crayon sur un bloc, saisir simplement mais en tenant compte de ce que l’on voit.
« Ou bien j’allais dans la bibliothèque et je feuilletais les BD. Ce qui m’inspirait aussi, c’est les projections de diapositives de tableaux ou les visites dans les musées, par exemple j’ai été fascinée par le surréalisme. On en a beaucoup parlé avec mes camarades. »
Les tableaux de maîtres viennent en complémentarité au travail d’expression des enfants tout comme les textes d’auteurs peuvent enrichir leurs écrits.

Mais ce que m’a aussi confié Marion : « Quand je suis entrée au collège, j’ai vite cessé de dessiner. Je n’avais plus envie : on nous imposait trop de choses, tout le temps. »


Les conditions scolaires préjudiciables à la création personnelle jouent le rôle d’éteignoir.

Les sujets imposés ne la laissent plus disposer de sa liberté.

 

 

  

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