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Variations sur un cheval

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Août 1997

 

    

 

     « Pour être efficiente, toute éducation doit tenir compte des tendances profondes de l’être.»
      Elise Freinet

 

L’éducation doit préserver toutes les potentialités des enfants qui ne se découvrent que dans leurs démarches spontanées.
Là où la spontanéité est contrariée, il y a incohérence dans la vie des individus. Cette spontanéité trop souvent assimilée à l’antre de l’ignorance, au règne de l’obscurantisme, alors que dans le peuple, elle est synonyme de sincérité, est le jaillissement du « dedans » et la démarche fondamentale de la vie.

 

Le respect des élans profonds de la personnalité, rencontré dans la tradition éducative des peuples asiatiques, est illustré par cette éducation de la spontanéité vers des pratiques d’apaisement, de détente intérieure totale qui permettent une concentration authentiquement personnelle.

Cependant, l’école traditionnelle « étayée par les examens et les compétitions sur programmes imposés » s’escrime à faire entrer dans les mémoires rétives, la somme des connaissances exigées, étouffant la spontanéité au lieu de l’éduquer.

Comment s’étonner alors que la vie, anormalement tenue en laisse, reprenne ses droits dans des actes de spontanéité excessive, tapageuse, incohérente, illustrée par ces scènes de violence de plus en plus fréquentes et répandues.

« Si l’école traditionnelle transmet des connaissances, elle échoue totalement sur le plan émotionnel.» Bruno Bettelheim

Or, il y a un processus de vie, d’enrichissement dans lequel nous devons intégrer les formes diverses et complexes de l’expression des enfants, c’est le tâtonnement expérimental cher à Freinet. Il est la clé de tout apprentissage, de toute culture personnelle, en tant que pratique à même la vie, à même le milieu.

L’éducation n’est pas reproduction mais une « modification » permanente dans laquelle les enfants sont sujets et acteurs de leur devenir.
Toute éducation doit ouvrir les enfants à une dimension politique de leurs actes pour en faire des citoyens conscients et responsables de la démocratie moderne de demain.

Freinet a défini son éducation du travail dans un contexte social et un milieu aidant. Grâce à la communication et à la discussion, nos enfants prennent conscience de leurs possibilités. Ils affermissent leur confiance en eux-mêmes, mais ils sont aussi éveillés aux problèmes sociaux du groupe et capables de développer l’esprit coopératif et la justice au sein de la classe.

Mais, former des enfants à penser par eux-mêmes, à coopérer, à s’administrer coopérativement, à travailler pour la communauté, à remplir leurs devoirs et à défendre leurs droits, ne peut se concevoir sans une organisation rationnelle, obéissant à des lois, à des règles élaborées par le Conseil de coopérative et qui peuvent être transformées, adaptées aux besoins nouveaux qui surgissent.

 

« Il nous faut mettre à l’honneur la discipline nouvelle de la liberté et de la démocratie.» Célestin Freinet

 

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