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Août 1997

 

 CréAtions 77 - L'enfant et son paysage - publié en juillet-août 1997

Pascal Simonet -  François Goalec

Pascal Simonet 

… L’art moderne et contemporain a systématiquement ouvert la réflexion sur le paysage : mise en cause de l’espace perspectif, présentation d’objets naturels ou fabriqués comme œuvre ou comme éléments de l’œuvre, utilisation des rythmes saisonniers, de ceux du déplacement , des éléments du réel comme outils ou colorants, ou comme objets constituant l’œuvre, jusqu’à la présentation de pans entiers du paysage urbain, et le travail directement sur le paysage naturel ou urbain par marquage, transformation, oblitération enveloppement.

Il troque ainsi son statut d’objet et se transforme en support, prise en compte (ou écho) des transformations géographiques, politiques, scientifiques, techniques de notre présence au monde, médiation sur la relation entre matériologies et rêves d’espaces, exploration d’un nouveau type de rapport à l’univers dans la recherche systématique d’une émotion spatiale issue d’un simple traitement des matières, des colorants, des supports, des densités…

Pascal Simonet s’inscrit dans ces interrogations. La seule présentation des moyens plastiques dont il use pour donner forme à cette interrogation sur le paysage pourrait être significative des recherches actuelles pour les supports, par exemple l’usage de matériaux traditionnels comme la toile ou le papier voisine avec l’introduction de supports nouveaux comme le plexiglas, ou inédits comme le béton.

… Le paysage n’existe pas en soi. Il n’existe pas des paysages que les peintres n’auraient plus qu’à représenter, qu’ils figureraient, ou dans lesquels ils iraient puiser de l’inspiration. Le monde, en effet, n’est pas le réservoir de la peinture. Le paysage est le résultat d’un travail, d’une réflexion, d’une construction ; c’est en ce sens que la peinture nous apprend à voir non pas parce que le peintre voit dans la réalité des aspects que nous ne voyons pas, mais parce qu’il construit le regard, c’est-à-dire la façon dont nous allons percevoir le monde, ce que nous y reconnaîtrons, comment nous le composerons, ce qui nous y effraiera, ce que nous y aimerons.


 

 

 

Raphaël Monticelli, Nice, mars 1997 - Photos François Goalec

sommaire n° 77