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Agir sur le paysage

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Décembre 1996

 

 

De la marque individuelle vers le collectif comme somme des individualités

 

 

Sur un carton ondulé de grand format mis au sol, chaque élève dessine le contour de son voisin allongé puis découpe la silhouette.

Les silhouettes ainsi obtenues, aux mouvements très différents, sont bombées sur plusieurs endroits d’un terrain boisé à l’extérieur du village : murs de pierre, murs et intérieur d’un cabanon, ou au sol sur un tapis de lierre.

 

 

 


Ces bombages laissent ainsi la trace, l’empreinte des élèves. La classe est ainsi remise en situation dans un milieu ouvert. Cette intervention dévoile la dimension de chacun par rapport à ce qui l’entoure. La notion de profondeur de champ devient évidente surtout après avoir vu les photographies prises en fin de séance. Il y a un aller-retour du réel à l’image.

  

 

 

Le travail se poursuit par la création d’un personnage grandeur nature adossé à un arbre, réalisé avec des éléments végétaux, des branchages, etc., ainsi que par la création d’un univers tissé à la hauteur des élèves. Les enfants recréent dans le paysage un environnement à leurs dimensions : ficelles, épissures, branchages qui donnent l’ossature de ce qui deviendra un "homme primitif", fait de toiles d’araignées, de signes abstraits… le parcours, résultat d’accumulation de pierres, de branches mortes et de mousse demeurera abstrait.
Cet aller-retour du formel/informel amènera les élèves à l’écriture des Arborigines, histoire poétique où l’on sent très bien le plaisir des enfants à remonter dans le temps, à s’investir dans l’imaginaire qui les ancre dans leurs racines.

  Enfin, le travail continue par une création plus abstraite, un peu rigide de figures géométriques :

à l’aide d’une binette l’élève trace au sol un
carré, un triangle, un cercle dans lequel la
terre est mise à nu. Ces espaces ont la
dimension moyenne d’un enfant : 1,20 m de
côté ou de diamètre. On laisse parfois dans
ces espaces vides un élément végétal vivant,
puis on les remplit d’une accumulation de bois mort, de pierres, de mousse.

 

 

Les figures géométriques obtenues sont froides et statiques. Certaines vont évoluer par la pousse des semences de blé ou de lentilles ; d’autres seront laissées à l’abandon et la nature reprendra sa place. Même si cet exercice a été difficile, il a renvoyé l’élève du vivant à l’artificiel. La qualité évolutive et éphémère de son travail peut être rattachée à celle de l’agriculteur.

 

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