Silhouettes du monde

Silhouettes du monde

C'est un travail sur le thème des enfants du monde que je propose au groupe de vingt-trois enfants que j'encadre avec Mathieu, aide-éducateur.

Dans un premier temps, nous faisons des recherches sur l’historique de la Convention. Nous prenons le temps de comprendre chaque article, de jouer à un jeu de sept familles sur les droits des enfants (édité par Amnesty international), de réfléchir sur différentes illustrations, images de costumes prises dans des livres de la BCD ou sur internet que j’ai apportées. Nous lisons des albums : Liberté de Paul Eluard et Claude Goiran (Ed. Père Castor Flammarion), Le mot sans lequel rien n’existe de Claude Clément et Sylvie Montmoulinex (Ed. du Sorbier), L’ombre de la princesse de P. Thiès et C. Merlin (Ed. Syros jeunesse).

Les enfants, par groupe de deux ou trois, choisissent un droit et se posent la question de sa représentation plastique. Comment montrer qu'ils ne pensent pas qu’à eux mais à tous les enfants de la Terre ?

Bien que je leur propose de dessiner des enfants du monde, les enfants, quant à eux, ont l’idée de travailler à partir de leur propre ombre. Je leur demande alors de faire en sorte que leurs silhouettes soient en taille réelle et leur explique la technique de l’ombre, facile à réaliser à plusieurs. Je pensais que nous dessinerions les silhouettes et que les costumes apparaitraient lors de l’étape "peinture" mais un enfant propose de s’habiller avant de faire les ombres.

Aussitôt, nous faisons un inventaire de ce que nous pourrons apporter dès le lendemain. Les enfants ont déjà en tête l’idée d’un personnage. Robes, chapeaux, pantalons, foulards etc. Tout est possible ! A chaque étape, tout ajustement et/ou modification est discuté en grand groupe. Par deux ou trois, parmi tous les vêtements rapportés, ils choisissent les costumes et accessoires qui détermineront les pays retenus, s'habillent et posent. Le projecteur dessine l’ombre sur une grande feuille de papier. Les éléments du costume sont modifiés ou non selon les remarques du groupe. Quand l’ombre satisfait tout le groupe, Mathieu dessine la silhouette.

Les enfants la découpent en double et peignent ensuite les deux formes à l’acrylique : sur le recto, ils reproduisent "leur costume", sur le verso monochrome, ils écrivent l'article choisi.

Je couds les deux silhouettes entre elles à la machine à coudre. Nous les présentons sur des bâtons fixés dans du plâtre coulé dans des grandes boites de conserve. 

Dans notre école, une présentation a lieu dans le hall chaque vendredi de 16h à 16h45 : les enfants des sept classes sont assis, des chaises sont installées pour les parents présents, les marches centrales du hall servent de scène. C’est lors de ce moment que nous pouvons dire si le travail réalisé a eu du sens pour les enfants. Ainsi pour cet atelier, ils savent expliquer ce qu’ils voulaient démontrer, à savoir que cette Convention s’adresse à presque tous les pays du monde, qu’elle n’est pas toujours respectée, qu’il est important de la relire régulièrement et de la partager.

Je m'étais fixé pour objectif que les enfants aient connaissance de la Convention internationale des droits de l’enfant et qu’ils découvrent plus précisément ces droits : il est atteint !