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logo blog Le temps de l’enfant, ça se respecte !

Cinq jours de classe contre quatre depuis 2007, ce sera le nouveau rythme hebdomadaire en primaire, dès septembre 2013. C’est l’annonce du nouveau ministre, jeudi 17 mai, tout juste après sa nomination. 
Dés cet été, une concertation est prévue, elle devrait aborder une diminution de deux semaines des vacances d'été et une réorganisation de la journée en lien avec les collectivités territoriales.  

 La semaine et les rythmes scolaires sont de nouveau en débat. 

A en croire les inspecteurs généraux, les enseignants, les parents, les chercheurs, les associations dans différents rapports, la semaine de quatre jours fatigue les élèves. De plus, avec la réduction de deux heures du temps d’enseignement, le temps manque aux enseignants pour terminer le programme. L'histoire, les sciences, les pratiques artistiques en paient le prix… Les deux heures d’aide personnalisée allongent la journée des enfants désignés pour leurs difficultés. Le temps de concertation des enseignants  et celui du dialogue avec les parents se réduisent, voire disparaissent.  

Pour qui, pour quoi l’organisation actuelle ?
 
La suppression de l’école le samedi et le découpage des vacances pendant l’année scolaire répondent tout simplement au temps organisé par le système économique. Une organisation qui satisfait surtout une partie privilégiée de la population. Celle qui peut proposer des sorties culturelles, des week-ends dans des résidences secondaires et des séjours touristiques à chaque congé scolaire. En effet, ce sont souvent les mêmes familles qui remplissent les hôtels et locations en décembre, février, mars ou avril (ce qu’on ne distingue pas dans les statistiques).  
Et pour ceux qui ne partent pas, il y a le centre de loisirs, la maison avec la télévision ou la rue.
Les zones de vacances actuelles certes étalent les départs, mais surtout optimisent les taux d’occupation des hôtels et locations avec peu de temps mort pour les entreprises du loisir et du tourisme. Les semaines d’enneigement sont ainsi découpées : du 18 décembre 2011 au 6 mai 2012, il y aura eu dix semaines de congés scolaires sur vingt semaines !
Ce qui provoque pour le trimestre concerné de nombreuses coupures irrégulières avec des temps de reprise qui brisent le rythme et réduisent d’autant les temps d’apprentissages, renforçant encore les inégalités scolaires.
En alignant le temps scolaire sur le temps de travail des parents, se pose également le problème de l’ouverture de l’école aux familles. L’abandon du samedi matin a généré un appauvrissement des relations école-parents. Il suffit de se rappeler la richesse de l’« heure des parents » du samedi matin dans de nombreuses classes Freinet où les enfants présentaient leurs œuvres, aboutissement du travail de la semaine.
L’enfant comme « objet » de l’école, des parents et des marchés spécifiques est bien au centre des attentions, mais l’enfant comme « sujet » et être unique en construction est loin d’être au cœur des réflexions sur le temps et l’espace accordés !  
Le sera-t-il enfin dans les concertations de l’été 2012 ?  

Une autre façon de voir est possible !

Heureusement beaucoup d’enseignants, d'éducateurs, de parents placent le temps de l’enfant au centre de leur réflexion. Ce temps peut être respecté quand les deux dimensions, année et journée scolaires, sont réfléchies en cohérence. 
 
L’année scolaire est en elle-même un découpage artificiel : respecter le rythme de l’enfant, c’est aussi penser à sa progression sur plusieurs années.
La politique abandonnée et peu appliquée des cycles avait cette ambition : l’enfant aurait pu avancer dans ses apprentissages à son rythme soit avec le même enseignant soit au sein d’une équipe, à la fin du cycle il aurait pu profiter d’une année supplémentaire si besoin.
La réalité a été et est toujours bien différente, le même rythme est imposé à tous, si les plus rapides ont le temps de lever les yeux, les autres suivent essoufflés. Et pour certains, plus possible de respirer et c’est l’abandon avec la double peine : tout recommencer l’année suivante sans qu’il soit tenu compte de leurs progrès.
Cet état de fait pousse les enseignants Freinet à préférer les classes uniques ou à doubles niveaux. Donner un peu de temps au temps ! Lorsque c’est possible, ces enseignants fondent une véritable équipe et c’est alors toute l’école qui prend en compte le temps de l’enfant et offre un continuum tant pour les apprentissages que pour la socialisation, le fameux « vivre ensemble »…
 
La journée scolaire, déjà bien malmenée, se surcharge encore plus pour certains élèves, les « essoufflés », les « en difficulté ». Entre le temps de l’aide personnalisée et celui des devoirs du soir, que reste-t-il ?
Cette journée scolaire ignore les autres temps éducatifs qui vivent dans son espace ou autour de lui : les garderies, l’interclasse du midi, le centre de loisirs. Elle pourrait être pensée et travaillée dans une véritable implication des personnes dans des projets coopératifs, dans un partenariat entre animateurs, éducateurs et équipes enseignantes.
Elle pourrait articuler les moments scolaires et périscolaires pour que le partage du temps ne morcelle pas l’accès aux savoirs : les savoirs fondamentaux d’un côté et les savoirs artistiques, sportifs… de l’autre.
Pour éviter cette séparation, différents temps peuvent s’étendre, se compléter tant à l’école que hors l’école. Ils se tisseraient et vivraient ensemble selon les différentes situations et projets.
Les temps de réception : l’écoute, la lecture, les apprentissages, le cinéma, le théâtre…
Les temps de tâtonnement où l’on cherche et recherche, où l’on s’efforce de trouver seul ou en coopérant avec les autres.
Les temps de dialogue, de relation à l’autre : les moments de parole, de débats, d’échanges et de partages, de projets, de communication, le « vivre ensemble ».
Les temps d’expression : plastique, musicale, poétique, corporelle, théâtrale…
Les temps de création : plastique, musicale, poétique, littéraire, corporelle…

La concertation de l’été est attendue !
 
La réflexion est urgente si l’on veut amorcer des pratiques différentes dès 2013. Mais on ne part pas de rien, des collectifs, des associations, des spécialistes ont participé à la Conférence nationale sur les rythmes scolaires initiée par le précédent ministre. Son « Rapport de synthèse des auditions, des débats en académie et des échanges et sur internet » est paru en janvier 2011. Il est consultable sur le site du Ministère :
 
On y trouve la contribution du CAPE (Collectif des Associations Partenaires de l’École publique) qu’on peut consulter sur le site de l’ICEM : http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/11648.
 
Là encore les mouvements pédagogiques et l'Education populaire ont toute leur place dans cette concertation pour que le temps de l'enfant soit vraiment pris en compte et qu'on ne s'arrête pas à un simple toilettage des rythmes scolaires.

 

 
Le 19 mai 2012
 
 

 

Laisser le mercredi libre

Le mercredi sans école, c'est aussi bien pratique pour la répartition du temps des parents qui peuvent prendre leur journée et s'occuper de leurs enfants.
Décompresser de la cour d'école où tous les enfants se comparent et s'exitent.

Si cours du samedi, c'est fini pour les départs en Week-end du vendredi apm avec l'utilisation des RTT.
Que les enseignements ne pensent pas organisation du travail de l'enfant non plus que pour eux.
Pas forcément que pour "les pauvres" ou en obligation contre "les riches" dits favorisés? Par qui et pourquoi?

Pourquoi ne pas réduire à 1 mois purement et simplement le mois des vacances d'été? voir avec un mois variable selon des choix regionaux, ou par zone? cela se fait bien en Allemagne selon les Land.

En faisant mercredi et jeudi il y avait surement le souhait de repondre à tout et peut être pas assez à la fatigue de l'enfant, mais peut-être aussi est-ce du à un programme trop chargé, avec un manque sur la base de l'essentiel savoir lire, écrire et compter, le reste c'est s'épanouir, dans son corps et dans sa tête et apprendre à s'interesser pour avoir la soif d'apprendre plus.

je suis grand-père non enseignant, laissez-moi du temps avec mes petits-enfants.
Gérard