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Sculptures à la déchetterie

Mars 2006
détournement

 

Troisième dimension et « The less is more », objectifs artistiques

 

- Mise en valeur du déchet en découvrant que ces objets, destinés à être jetés, peuvent, de par leurs formes, leurs couleurs, leurs textures et leurs propriétés physiques, avoir une valeur esthétique. Cette démarche de récupération créative est d’ailleurs une constante dans mes ateliers : faire avec peu de moyens, mais surtout faire avec les moyens du bord en se disant : «Je possède tels et tels objets, que vais-je en faire ? Comment les optimiser, les mettre en valeur ou les détourner pour arriver à mon but?». Principe du Less is more.

- Une initiation à la troisième dimension, par l’assemblage d’objets, pour créer un volume et par la mise en situation de ce volume dans l’espace, avec les questionnements qui en découlent : «Comment le voit-on ? Comment peut-on donner à voir ce volume ? Comment se déplace-t-on autour de lui ?»
Le second souvenir marquant que je garde de ces ateliers se situe à ce niveau. J’ai constaté une réelle difficulté chez bon nombre d’enfants à se détacher du concret, à se jeter dans l’abstraction, pour ne voir dans leur création individuelle qu’une expérimentation sur l’assemblage et l’association de volumes, de formes, de couleurs… Je me rappelle très bien de ce petit garçon de six ans me racontant pendant deux séances la construction et l’histoire de sa fusée intergalactique ! Et de cette question d’autres enfants : « Mais ça doit représenter quoi ? »

Entre ces deux séances consacrées à l’expérimentation et à la découverte, chaque classe a poursuivi la recherche. Il était temps de passer à la mise en pratique sur le site de la déchetterie. La phase de création et de mise en œuvre fut extraordinairement intense : les idées fusaient de la part de tous les enfants. Il n’a d’ailleurs pas été toujours facile de concilier les individualités fortes au sein des groupes. C’est la découverte d’objets volumineux dans les bennes qui a déterminé la thématique de chaque sculpture, accentuée et enrichie par le choix d’éléments plus petits : il s’agissait de se souvenir du travail de « similitude/différence » mis en évidence lors de l’expérimentation en classe.
- Asticotum, la chenille des bennes est issue de la découverte d’un ensemble de modules en plastique gris articulés, évoquant le corps d’une chenille.
- La salle de gym d’en fer est une sculpture née de la forme ronde. Un tambour de machine à laver et un vélo d’enfant en sont le point de départ.
- Un vieux radiateur et du carrelage allaient donner lieu à la construction de L’électro-Palace, la maison aux quatre vents.
- Un réfrigérateur allait devenir Le théâtre Ordimuse, où se racontent de petites saynètes à chacun des étages.

Dans certains travaux, les sons ont été très présents : suspension d’éléments légers et sonores, sons produits par le mouvement du tambour de la machine à laver, entraîné par une roue de vélo activée par un enfant pédalant depuis une chaise.
Les envies des enfants étaient complexes, et pour les satisfaire, l’aide et les compétences des parents nous ont été précieuses. Mes deux seuls regrets seront de ne pas avoir eu le temps de faire des photos des expérimentations en classe. Trop prise par la séance, je n’arrive jamais à le faire ! Enfin de ne pas avoir pris le temps de voir la place de ces ateliers dans l’ensemble des réalisations de l’année.

 

Electro Palace,
la maison aux quatre vents


Nous avons été inspirés par les lignes verticales et horizontales du radiateur et de la palette. Dans notre installation, le matériau bois contraste avec le métal du radiateur et avec le plastique du bidon. Nous avons décidé ensuite de peindre le radiateur en rouge pour créer une tâche de couleur en opposition avec le bleu du bidon. Ces deux volumes colorés, compacts et opaques, contrastent avec les lignes de cette installation très aérienne ; nous avons accroché les petits tableaux transparents préparés en classe et sur lesquels sont peints des graphismes et des éléments de la nature que les vents feront bouger. Enrouler, traverser, emboîter, entasser, casser, suspendre, coller, nouer, attacher, que de gestes pour fabriquer cette étrange maison ! La famille des petits artistes s’y est installée pour faire la cuisine, étendre le linge et regarder les Minikeums… ! Si vous voulez y pénétrer à votre tour, cherchez le petit objet bleu qui servira de sonnette en le frottant contre le radiateur.

Manon, Laura, Fiona, Sandra, Marie, Laurette, Tiphaine, Laëtitia, Justine, Camille, Claudia

 

Le théâtre Ordimuse


Un couple de déchets a emménagé dans un frigo. Mais pourquoi «Ordimuse» ? On va vous expliquer : «Ordi» veut dire «non ordinaire» et «muse» veut dire «musique». M. Déchet raffole de musique et Mme Déchet raffole de théâtre. C’est pourquoi M. a installé à l’extérieur une multitude d’instruments pour satisfaire ses oreilles et Mme a aménagé à l’intérieur un théâtre pour satisfaire ses yeux. De temps en temps, ils organisent une partie d’échecs avec leurs voisins. Pour les convier, ils soufflent dans la corne de brume. Après la partie, une comédie musicale est organisée. Pour assembler le frigo et les autres éléments, nous avons dû les transpercer, les accrocher, les coller, clouer et trouer. Le frigo, gros, épais et immobile, contraste avec les petits éléments mobiles.

Guillaume, Mathieu, Boris, Chloé, Romain, Stéphane, Nelly

Asticotum, la chenille des bennes

Nous avons emboîté des tuyaux et nous nous sommes aperçus que nous pouvions les faire zigzaguer. Ensuite nous les avons perforés. Ca nous a donné l’idée d’une chenille. Nous avons collé un bidon et nous avons mis deux boîtes de conserve pour faire les yeux. Asticotum la chenille sort de son trou pour rechercher une proie. La caméra qu’elle porte sur sa tête lui permet d’espionner les humains. Son territoire se termine par un portail sur lequel trois alarmes sont installées. A l’approche d’un intrus, le lampadaire s’allume et sonne. Dès qu’Asticotum attrape ses proies, elle les emprisonne dans le filet qui se trouve derrière son trou. Ainsi, elle fait ses provisions pour l’hiver. Notre installation se base sur des éléments verticaux accompagnés d’éléments horizontaux. La chenille est oblongue, mince, rigide et arrondie. Pour créer son corps, nous avons perforé, emboîté puis collé les éléments en plastique.

Maxime, Jessica, Victor, Grégory, Thibaut, Marine, Elodie, Sonia, Clément, Michel, Raphaël

 

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