Par Florence Saint-Luc le 11/08/09 - 11:34
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Secteur International de l'Icem |
Le secteur international de l'ICEM Texte de travail au sein du secteur international pour présenter les fondements, les objectifs, les actions en cours |
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Sommaire de la page La dimension internationale de la pédagogie Freinet
La dimension internationale de la pédagogie Freinet est importante depuis les origines : Freinet a beaucoup lu toutes sortes d’auteurs (de temps ou de lieux différents), et il a largement échangé avec des pédagogues (ou des chercheurs intéressés par le domaine de la pédagogie) de pays très variés, par écrit, ou par des visites ou des voyages. La FIMEM a été créée en 1957 par Célestin Freinet à la RIDEF de Nantes dans le but de représenter un interlocuteur face à l’UNESCO. Le poids de la France a été très important au début : primauté du français pendant les rencontres, même si l’esperanto a eu une réelle importance. Petit à petit, les mouvements Freinet étrangers ont pris une plus grande place, et l’anglais l’a supplanté, avec d’autres langues présentes suivant la localisation des rencontres internationales: allemand, espagnol, italien, bulgare…
Un responsable des relations internationales a toujours eu sa place au CA de l’ICEM, et des actions de solidarité et de correspondance ont existé de manière permanente, sans qu’une réelle coordination existe, avec une déperdition importante des informations pendant des années. Au cours de la Rencontre Internationale des Educateurs Freinet de Poitiers, en 1992, le secteur international est né de la nécessité de regrouper les actions de formation et de solidarité individuelles et éparses.
Structuration du Secteur International
Une évolution des relations internationales a fait passer d’une coordination de correspondants à un réseau de porteurs de projets ; pour ce faire, un cadre de travail a été proposé :
- aux personnes ou aux groupes se faisant connaître comme ayant des actions engagées vis-à-vis de tel pays ;
- aux volontaires pour répondre à des demandes venant de l'étranger ou pour construire des projets ;
- à ceux qui souhaitaient explorer les possibilités de formation dans un pays où la pédagogie Freinet n'était pas présente.
L’articulation est à réaliser entre les projets en cours et la mise en place d’un référent par pays, permettant de collecter les informations, d’assurer une veille, et de coordonner les actions.
Le secteur international entretient des relations avec une trentaine de pays. Certains ont un Mouvement Ecole Moderne, d'autres sont en cours de formation, quelques-uns en partenariat avec le secteur. En 2005 et 2007, avant les congrès de l’ICEM, à Paris et Valbonne, la formation européenne (regroupant en réalité des personnes des différents continents), a permis une initiation (ou un approfondissement) basé sur une co-formation à la pédagogie Freinet, pour des personnes issues de différents pays et en éprouvant le besoin.
Orientations et actions du secteur international Orientations
-aide ponctuelle à des collègues étrangers en difficulté: Notre mouvement pédagogique n'est pas une organisation humanitaire : elle n'en a pas la vocation ni les moyens. Toutefois, les enseignants laïcs qui la composent ont la volonté de ne pas oublier l'aspect solidaire de leur action.
-réponse aux demandes d'information: la curiosité pour la pédagogie Freinet est importante ; elle émane d'enseignants, de chercheurs, d'étudiants. Le secteur international y répond toujours de manière personnalisée soit par l'envoi de documents, soit par la mise en place de formation, soit en organisant un accueil dans des classes de collègues de pays :
-où existe un mouvement Freinet, mais souhaitant voir la réalité des classes Freinet en France, pays d’origine ;
-sans mouvement de l'Ecole Moderne.
- correspondance scolaire : l'enfant est au cœur de notre action internationale. Ce sont des dizaines de classes qui sont mises en relation chaque année et qui échangent leurs idées, leurs journaux en un mot leur culture. Pour certaines cela va jusqu'au voyage-échange. D'autres classes réalisent en commun des productions qui seront publiées et dont les bénéfices sont reversés à la classe ou l’école la plus pauvre.
- partenariat international : il peut naître de relations directes de gré à gré entre classes, entre écoles ou entre mouvements. Il accompagne très souvent la correspondance scolaire. Il vise à travers la solidarité en actes ou la coopération l’étude du milieu et la construction de nouvelles relations humaines. Il aboutit à la création d’outils, d’échanges. Transférer des pratiques éducatives propres à la pédagogie Freinet ne peut se faire sur le mode de la simple imitation : la mise en place suppose une réinvention, une re-création propre à chaque contexte et chaque personne.
- solidarité internationale : elle peut aller de la prise de position au soutien financier, à la participation à des mouvements collectifs de soutien et d’aide à des écoles, des enfants, des victimes, à des campagnes de solidarité internationale.
-participation aux rencontres nationales et internationales, articulation avec la FIMEM : les réunions du secteur ont lieu lors des rencontres nationales. Un projet de coopération internationale dans la formation à la pédagogie Freinet est en cours en Europe, en lien avec des pays d’autres continents. La participation du secteur lors de la prochaine Rencontre Internationale des Educateurs Freinet à Nantes en 2010 pourrait se traduire par une coopération avec le GD 44 sous une forme qui reste à définir.
- réalisation d’outils est en cours : pour 2009/2010 : une mallette et une brochure à paraître aux éditions ICEM sur la correspondance internationale.
- travail autour des droits de l’enfant est en cours en liaison avec la FIMEM et le secteur droits de l’enfant portant sur la participation démocratique des enfants dans les collectifs éducatifs.
- formation : mettre en place la formation à la pédagogie Freinet à l'étranger, c'est mettre en pratique les principes de la pédagogie Freinet appliqués à un public d'adultes :
*prise en compte de l’hétérogénéité des demandeurs et de leur identité personnelle, sociale, culturelle ;
* ouverture sur la vie, sur le milieu.
*théorisation de l’expérience
* prise en compte des relations affectives et de la dynamique des groupes pour l’émergence et le suivi des projets.
* validation à l’épreuve du réel dans des transferts.
*transformation par la découverte de l’altérité.
En ce sens, notre travail consiste :
* à nouer des contacts avec quelques personnes intéressées par des formes d'éducation nouvelle ou ayant entendu parler de Pédagogie Freinet ;
* à bâtir avec celles-ci des projets de formation à la pédagogie Freinet pour leurs collègues. Ces projets comportent plusieurs volets :
* stages d'initiation et d'approfondissement ;
* visites de classes ou d’écoles Freinet ;
* accueil de collègues lors de rencontres nationales : stages ou congrès.
La formation à la pédagogie active et coopérative se veut levier de changement : l’éducation de qualité pour tous a une visée d’émancipation. Elle s’appuie sur la création d’une équipe de formateurs locaux et d’une dynamique conduisant à la mise en place et l’animation d’un groupe, puis d’un mouvement de l’Ecole Moderne, sur une base coopérative et avec une capitalisation de l’expérience et du matériel. L’ensemble de ces démarches et leur mutualisation renforcent les mouvements. Les phases successives sont l’initiation, l’approfondissement, et la formation de formateurs.
Des mouvements de l’Ecole Moderne sont issus de synergies nés d’échanges internationaux, de volontés locales et d’actions de solidarité, de correspondance, de formation: Roumanie, Russie, Bulgarie, Sénégal, Bénin, Mali, Géorgie...
L’évolution économique et la politique internationale suscitent un accroissement de plus en plus important des actions partenariales.
Les objectifs actuels de travail du secteur :
- définir de manière plus précise et coopérative ses missions,
- communiquer pour que le travail soit plus visible et mieux compris.
- travailler avec les autres groupes, au sein de l’ICEM, du mouvement Freinet, avec les autres associations ou mouvements d’éducation populaire
Une réflexion est en cours sur la philosophie des échanges avec nos partenaires d’Afrique de l’Ouest. A l’image de la Coordination Africaine des Mouvements de l’Ecole Moderne, une Coordination Européenne des Mouvements d'Ecole Moderne pourrait être un instrument de travail. Celle-ci nous permettrait de mettre en place coopérativement des projets communs, et des actions de formation entre mouvements européens et de les renforcer en présentant des demandes de subventions aux institutions européennes (projets multilatéraux Coménius formation des enseignants, recherche d’appuis dans la recherche universitaire et dans la formation initiale). Des actions organisées conjointement par plusieurs mouvements de l’Ecole Moderne sont en cours d’élaboration.
Les membres du secteur ressentent la nécessité de se rencontrer afin de :
- partager leurs expériences ;
- définir les stratégies du secteur ;
- bâtir de nouveaux outils en particulier pour la correspondance ;
- échanger sur le thème de la formation ;
- développer les contacts institutionnels pour obtenir des subventions dans le cadre de financements de projets.
Nous subissons actuellement la mondialisation et l’oppression libérale technocratique de l’évaluation du rendement du travail… Développer les liens entre mouvements pourrait nous permettre de rebondir pour créer une réflexion sur les finalités de l’éducation et de la formation pour que la coopération internationale en ces domaines nous permette d’être un levier de changement, afin d’être des acteurs du monde éducatif, selon les modèles d’une économie sociale, des praticiens-chercheurs, mettant en place une articulation entre théorie et pratique.
-Octobre 2009 – Thyde Rosell, Patrick Galland, Florence Saint-Luc et Olivier Francomme
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