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L'Imprimerie à l'école - circulaire aux adhérents n°7

Janvier 1928
Supplément au Bulletin n°9 (déc. 1927) de L'Imprimerie à l'École, Bar-sur-Loup (A. M.)
Circulaire n°7 [Date probable de la circulaire : début janv. 1928]

Le nombre et l’importance des lettres reçues à la suite de notre dernière circulaire nous montre que nous sommes sur la bonne voie : Paul George me donne des renseignements sur les presses anglo-saxonnes, Bordes s’offre pour faire fabriquer des presses, Déjon fait fabriquer des composteurs, Ballon et Leroux s’occupent des caractères pour lesquels j’ai cherché de mon côté, un nouvel adhérent Rivière me donne des tuyaux intéressants sur le moulage des rouleaux etc.

Tout va donc très bien et nous sommes persuadés d’avoir ainsi des conditions considérablement meilleures. Mais cette bonne volonté pour si précieuse qu’elle soit n’est malheureusement qu’une face du problème. Il nous faut :
1) Organiser légalement notre Coopérative (coût : 700 ou 800 fr.) car nous ne pouvons pas faire ouvertement du commerce sans cette légalisation ;
2) L’organisation dont nous essayons de jeter les bases nécessitera un certain roulement de fonds. Je suis personnellement sans fonds. D’ailleurs la Coopérative suppose la collaboration pécuniaire de tous. À vous tous de voir si vous voulez cette Coopérative. Si vous vous décidez, nous pourrions prévoir pour chaque adhérent un versement d’une action de 50 fr. (dont 25 fr. sont déjà versés) et une obligation de 50 fr. avec intérêts. Cela nous ferait 3000 ou 4000 fr. qui nous permettraient de bonnes affaires.

Nous pouvons dès ce jour organiser convenablement notre Coopérative. L’avantage pécuniaire serait certainement important. Mais, je n’insiste pas. Si la Coopé n’est pas possible, nous continuerons de notre mieux comme par le passé, mais en payant tribut à des commerçants dont nous ne sommes pas même contents.

Comme il est indispensable que nous soyons fixés au plus tôt, je vous prie de me répondre PAR RETOUR DU COURRIER, en m’indiquant la somme que vous consentiriez à verser à la Coopé, ou en donnant les raisons de votre abstention. N’envoyez encore aucun fonds. C’est là une sorte de référendum.

LA GERBE. Il nous faut une collaboration plus régulière. Les camarades irréguliers dans leurs envois sont priés de donner sans faute leurs raisons. LA GERBE n’est pas une affaire commerciale. Il est bon d’avoir un certain nombre d’exemplaires à vendre, mais si le tirage de 125 ex. vous paraît trop long, il n’appartient qu’à nous de le réduire. Pour la 1ère équipe notamment, un tirage de 80 à 90 ex. serait suffisant. Pour les autres équipes, je vous dirai l’opinion moyenne. Je vous prie [également] de vouloir bien me dire : 1) Pourquoi vous ne collaborez pas régulièrement à LA GERBE ? 2) Si LA GERBE vous intéresse et vaut d’être continuée ? 3) À combien voudriez-vous voir fixer le tirage ?

Je compte sur vos réponses à tous. Je ferai, nous ferons, toujours notre possible dans l’intérêt du groupe et de notre travail.

Pensez aux EXTRAITS DE LA GERBE.
CONTRE PLAQUÉ : Pour simplifier les comptes, j’enverrai dorénavant à ceux qui m’en feront la demande un COLIS PAR POSTE de 500 gr . maximum pour 2,50 fr. (1, 05 de port, 0,10 d’emballage, 1,35 pour la Coopé [achat du contre plaqué]). Ce travail me paraît intéressant.

À vous lire et salutations fraternelles,
C. Freinet, Bar-sur-Loup, Alpes Maritimes