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L'organisation du milieu en texte libre

Dans :  Principes pédagogiques › Techniques pédagogiques › 

Un exemple d'organisation en tout début d'année :
Jour 1 : écriture de textes. Le maître ramasse et « corrige » le soir même.
Jour 2 : copie au propre par les enfants sur leur cahier d'écrivain (individuel).
Jour 3 : le maitre  a choisi un texte et propose à la classe de travailler dessus (avec l'accord de l'élève) : dictée coopérative.
Jour 4 : Etude de la langue sur un texte.

Le texte libre :
A faire au moins une fois par semaine, deux si possible.
Lors des premières mises en place de l'activité, pour lancer les élèves :
On explique qu'ils peuvent écrire n'importe quelle sorte de texte, et on donne des exemples (un texte qui raconte une histoire, qui joue avec les mots, qui explique quelque chose, un texte d'une histoire vraie qui nous est arrivée ou qu'on a entendue, une histoire inventée...)
On s'assure que tout le monde a une idée pour écrire. On demande des exemples d'idées (l'idée d'un élève peut être reprise par un autre). En début d'année, on interroge bien tous les élèves, pour ne pas en laisser de côté).
Pour aider au début : on les laisse démarrer, et on les interrompt très vite (quelques dizaines de secondes), pour voir qui a vraiment commencé à écrire. On fait lire les quelques mots, on fait proposer des idées pour continuer. Ils recommencent à écrire, on peut les interrompre une deuxième fois si on voit qu'il y en a qui ne se sont pas encore lancés. On ne laisse pas une classe « débutante » dans le silence de la page blanche.....
Quand un élève ne sait pas écrire un mot, il met la première lettre suivie d'un trait. En passant dans les rangs, le maitre écrira lui même le mot manquant. Ceci évite de bloquer les élèves pour des problèmes d'orthographe.
On annonce la fin du temps d'écriture un peu à l'avance pour que les enfants écrivent une vraie fin. On « choisit » quelques élèves pour qu'ils viennent lire leur texte (on leur demande avant), pour éviter que tout le monde ne réclame, et pour éviter de mettre un élève en danger face à la classe à cause de la qualité ou de la nature de son texte.
Pour un élève faible ou timide, le maitre est en posture protectrice près de lui, face au reste de la classe.
Après cette lecture, la classe apprécie et commente le texte. On peut établir un grille de vigilance (comme pour toutes les autres activités), au fur et à mesure de l'année, qui sensibilisera les élèves à certains critères et leur apprendra à mieux apprécier, mieux regarder, mieux parler de ce qu'ils sont en train d'entendre, voir etc. Ils auront ainsi plus de clefs pour comprendre.
Le maitre est très attentif à l'ambiance de classe (pas de moqueries...).
Plus tard dans l'année, si les textes deviennent trop longs et que leur qualité diminue (début à rallonge et fin en queue de poisson), on peut revenir à une séance collective comme ces premières séances, ou on ne laisse pas aux élèves le temps de trop s'étendre sur le début, et ou on avertit à l'avance de la fin pour qu'il prenne le temps de l'écrire vraiment.

Au fur et à mesure de l'année, quand on sent qu'il en est capable, on incite l'élève à se corriger lui même en signalant simplement l'erreur.

La dictée coopérative :
le maitre dicte la dictée, phrase par phrase, tous les élèves écrivent sur leur cahier, et un au tableau.
Pour chaque phrase, on se met d'accord sur l'orthographe.
A chaque fois qu'il y a une erreur, le maitre la numérote dans la marge (numéros croissants tout au long de l'année, même si l'erreur a déjà été rencontrée dans l'année).

Etude de la langue :
Sur la page de droite, pour chaque erreur repérée dans la marge, un petit rappel (leçon succincte, aide mémoire) est noté.
De temps en temps dans l'année, pour des erreurs rencontrées trop souvent, le maitre fait une « pause structurante » (leçon).
Après les remarques, l'élève auteur peut corriger son texte, et le taper pour qu'il soit inclus dans le recueil de textes de la classe (édité régulièrement à raison d'un exemplaire par élève, éventuellement vendu....).

Nous avons également parlé :
  dujournal de la classe : Il peut être écrit par le maitre, chaque soir.
  du cahier de vie : on confie à un élève l'appareil photo pour la journée (6-8 photos maxi). On les imprime le soir et on les colle dans le cahier de vie. Le lendemain, l'élève commente les photos, corrige ses commentaires et les met au propre en face des photos.
Le responsable de l'heure : l'emploi du temps de la journée est écrit au tableau dès le matin. Un élève surveille l'horloge et annonce la fin de la séance un peu à l'avance.
  du responsable des sabliers : (il faut deux sabliers pour éviter d'avoir à attendre que le premier soit fini pour commencer une autre activité). L'unité de temps de la classe est le sablier (un sablier pour un entretien du matin, trois sabliers pour un exposé etc.). On l'arrête en le couchant si l'activité est interrompue (« intrusion » dans la classe...).
La différence entre exposé et conférence : lors d'un exposé, on expose les informations que l'on a recueillies, lors d'une conférence, on répond à une problématique.


Un exemple de texte libre réalisé lors de la séance (1er jet) :
Je les attendais avec impatience sans avoir vraiment envie de me remettre au travail. Pourtant, je suis ravie de ce changement. Un peu inquiète, mais ravie.
Il y a un mois, j'ai fait un cauchemar. C'était le jour de la rentrée, et je ne pouvais pas entrer dans l'école. Je n'avais pas les bonnes clefs. J'en fis le tour, j’essayai tous les portails, rien à faire. J'ai fini par réussir à escalader une grille à l'heure de la récré, pour trouver tous mes élèves en rang devant ma classe, dans le couloir, mais assis par terre. Ils m'attendaient, plus ou moins sagement, comme n'importe quelle classe. Les élèves des la classe d'à côté, les CM1 de Roland, étaient également assis en rang devant leur classe, tout ce petit monde surveillé par le maitre. Toutes les autres classes étaient rentrés, avec leurs maitres respectifs.
Quand j'ai raconté ce cauchemar à Aurélien, il a rit et a dit : « Drôle de cauchemar ! Moi, mon cauchemar, ce serai plutôt de ne pas arriver à SORTIR de l'école ! »
Je les attendais donc avec impatience, ces clefs, et je les ai trouvées dans ma boite aux lettres en rentrant de nos vacances en famille.
Je suis donc allée à l'école mardi matin, pour voir ce qu'il y a dans ma classe, matériel et manuels.
En arrivant, les grilles étaient fermées. A clefs. Sur mon trousseau, deux clefs, dont l'une de la même marque que la serrure. J'essaie, rien. Ca ne rentre pas. J'essaie la petite porte à côté, rien non plus. J'essaie l'autre clef, non plus. Bon. Je vais devoir faire le tour par le collège. Je remonte en voiture et j'essaie les trois grilles de l'autre côté. Une vraie prison cette école. Et je ne peux même pas passer par dessus. Trop haut. Quand je pense à mon ancienne école, dont les portails n'avaient même pas de serrure....
Barbara