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Musique sans matériel... ou presque

Dans :  

Compte-rendu de l'atelier du jeudi dans le hall du rez-de-chaussée

 

Le propos de cet atelier était de montrer une façon de pratiquer la musique en groupe et de faire progresser ce groupe dans sa pratique lorsqu'on ne dispose pas d'instruments, ou si on en dispose, de les oublier afin de s'émanciper au maximum des contraintes de la musique musicale acceptée des musiciens musiquants. Cet atelier développe différentes activités dirigées destinées à nourrir l'imaginaire sonore en vue de création libre libre.

Le schéma général est celui des méthodes naturelles d'apprentissage.

Exploration/découverte

Échanges

Essais

Échanges

Développements/Productions/présentations

Échanges

Développements/Productions/présentations

Échanges

et si possible comparaison des productions des enfants avec les œuvres d'artistes.

 

Les premières activités sont proposées à un petit groupe (6 à 15 participants). En classe, on peut utiliser un temps d'atelier, les autres ateliers se pratiquant en autonomie.

L'ensemble du cycle de ces activités se mène sur plusieurs séances.

Tous les moments d'écoute se font évidemment dans le silence complet.

Pour plus d'efficacité, on peut enregistrer les productions pour les réécouter après un premier échange pour vérifier ce qu'on a dit. On trouve aujourd'hui des dictaphones numériques à des prix compris entre 50 et 100 € avec des petits hauts-parleurs pour l'écoute, si on n'a pas les moyens d'acquérir un enregistreur numérique pour 180 à 300 €.

 

Il existe bien sûr de nombreux autres jeux permettant d'arriver au même résultat. Ce cycle est un exemple que j'utilise personnellement. Le but n'est pas d'utiliser tous les jeux possibles, mais d'arriver à des créations libres et autonomes en suscitant parallèlement la création d'instruments.

 

Utilisation des objets du lieu.

On s'installe en rond dans la salle pour les écoutes et les échanges.

 

Consigne : Chacun va explorer le lieu par les sons qu'il peut produire. On peut utiliser tous les objets ou éléments présents dans la salle à condition de ne pas le détériorer (pas le droit de briser une vitre pour entendre le son produit !).

 

On laisse le temps aux participants d'explorer un maximum de sons ; 5 à 10 minutes.

Dans une classe, on peut utiliser les chaises, les tables, le tableau, les murs, les cahiers, les règles... à condition de ne pas les abîmer.

 

Consigne : Maintenant, chacun choisit UN son à faire écouter aux autres. On peut le choisir parce qu'on le trouve beau, surprenant, dérangeant,..

 

On laisse 1 à 2 minutes pour le choix. On passe à l'écoute de tous les sons : chacun leur tour, les participants font écouter leur son dans le silence. À la fin, on échange sur les impressions. Si l'objet n'est pas déplaçable, on peut néanmoins le faire écouter.

 

Consigne : On repart à la recherche d'un son à faire à l'aide d'un objet déplaçable pour le faire écouter.

 

On laisse 2 mn pour le choix, puis on se regroupe avec les objets pour faire écouter.

On échange sur cette écoute.

 

Consigne : On garde son objet et on essaye de trouver le maximum de sons différents qu'il peut produire.

 

On laisse expérimenter puis on se regroupe pour l'écoute. Après chaque écoute, les autres peuvent proposer d'autres façons de produire des sons avec le même objet.

En fin d'écoute, on demande de verbaliser : quelles sont les différentes façons de produire des sons avec les objets ? On recentre sur les verbes d'action : taper, frotter, gratter, secouer, souffler. On peut comparer avec des instruments connus.

 

Premier jeu. Jeu à 2 en relais.

Consigne : Nous allons jouer avec nos instruments. Quelqu'un commencera seul. Du regard il appellera une autre personne pour jouer ensemble. Après avoir joué un moment, le premier s'arrête et le second joue un peu seul. Du regard il appellera une autre personne qui n'a pas encore joué pour jouer ensemble. Après avoir joué un moment, il s'arrête... et ainsi de suite jusqu'à ce que tout le monde soit passé.

Jouer ensemble signifie : jouer avec l'autre en essayant que "ça aille bien ensemble".

 

On échange sur ce qui s'est passé en insistant sur l'écoute : les joueurs ont-ils joué ensemble réagissant à ce que fait l'autre, ou ont-ils seulement joué en même temps ? Quelqu'un a-t-il dominé ou chacun a pu proposer à l'autre ?

On peut recommencer ce jeu.

 

Utilisation avec des objets.

 

Maintenant, on peut également introduire une "malle à sons" contenant divers objets sonores : boites de conserve, morceaux de bois, de carton, de PVC, bouteilles vides…, en bref tous objets permettant de produire des sons.

 

Jeu à tous.

On va jouer, tout le groupe ensemble, en cherchant des règles de jeu (début, fin, développement).

Première règle minimale proposée :

Consigne : Nous allons jouer tous ensemble. On commence par du silence, on finit par du silence.

 

On échange sur ce qui s'est passé en insistant sur l'écoute : a-t-on bien entendu tous les instruments ?

On recommence plusieurs fois le jeu en cherchant d'autres règles, en changeant éventuellement d'instrument. L'important est de se rendre compte qu'on ne joue pas tout le temps : on doit aussi se taire pour écouter avant d'intervenir à nouveau.

On demande maintenant de choisir deux objets pour qu'ils produisent des sons ensemble.

On peut ensuite passer à un jeu à toute la classe avec la même exigence d'écoute.

La première règle est minimale afin de ne pas trop influer sur les propositions ultérieures de règles.

 

 

 

Je pense qu'après ce cycle, des petits groupes d'élèves peuvent se constituer pour préparer une présentation au groupe avec comme consigne : préparer une production en prévoyant un début, un développement et une fin. Le développement peut être "improvisation".

En attendant des présentations de productions libres-libres.

Philippe Wain