Par Catherine Chabrun le 03/09/12 - 10:09
La grande concertation pour une nouvelle loi d’orientation et de programmation est programmée jusqu'au 1er octobre 2012, néanmoins « refonder l’École de la République » comme nous le propose notre nouveau ministre de l’Éducation, ce n’est pas remettre à l’identique ce qu’il y avait avant 2007.
Refonder l’école, c’est compter sur tous les enfants, sur leur intelligence, leur capacité de progresser, d’apporter à la société leurs savoirs, leurs expériences qu’ils nourriront tout au long de leur vie. C’est ambitieux, et cette confiance redonnée permettra de répondre aux défis que pose notre société, qu’ils soient démocratiques, économiques, écologiques, éthiques…
L’ICEM – pédagogie Freinet avec sa longue histoire, ses recherches, son expérience collective, a toute sa place dans cette réflexion sur la refondation de l’école et représente une force de proposition.
En effet, de nombreux enseignants et éducateurs mettent en œuvre la pédagogie Freinet au quotidien.
Pourquoi la pédagogie Freinet ?
– car c’est une pédagogie émancipatrice et coopérative où l’enfant-auteur a toute sa place et qui permet une méthode naturelle d’apprentissage par tâtonnement expérimental dans des espaces éducatifs ouverts vers la vie et à la vie dans lesquels chacun est reconnu, accueilli, respecté…
– car elle se fonde sur une conception ambitieuse de la personne humaine – libre, responsable, autonome et capable de coopérer et de la société – harmonieuse, respectueuse de la dignité et des droits de tous – et sur une éducation populaire et laïque qui prépare les enfants et les adolescents d’aujourd’hui à être capables d’agir sur le monde de demain.
L’école est confrontée à des problématiques : conditions d’appropriation des savoirs, gestion de l’hétérogénéité, sens du travail et motivation des élèves, rapport à l’autorité, violences, stress à l’école… sur lesquelles la pédagogie Freinet montre toute sa pertinence.
Les « Douze propositions pour l’école » de l’ICEM apportent des pistes de changement fondées sur des pratiques au quotidien.
Les dernières années ont été
Les dernières années ont été consacrées à une action d'éradication systématique et concertée de la pédagogie Freinet et de toutes ses influences par le pouvoir en place, via sa hiérarchie, du ministère à l'inspecteur, à l'aide de mesures coercitives et brutales.
Des raisons politiques évidentes, instrumentalisant les neurosciences et le tout numérique comme grands maîtres pour déposséder l'Ecole et ses acteurs essentiels, les enseignants, de toute possibilité de réflexion et de responsabilité sur la réalité et sur leurs pratiques.
La Refondation ne se fera pas sans une remise en cause des méthodes de mise au pas, de la volonté de soumettre comme méthodes de travail.
refondation
Ancien (très ancien!) du Mouvement, j'ai l'an dernier envoyé un texte sur le thème de la refondation à tout mon carnet d'adresses. . Ce texte est publié dans la revue "Cultures et Sociétés" éditée par Téraèdre.
D'autre part, à la suite de l'émission du 8 Janvier sur France Culture (La fabrique de l'Histoire), j'ai écrit plusieurs commentaires qui m'ont fait retrouver Sylvain Dufour.
Je peux vous adresser l'article de Cultures et Sociétés (qui avait déjà publié une interview réalisé par moi auprès de Jacques Lévine).
En fait, j'étaiséducateur et insti dans un IMP du Lot. Dans les années 58-60 co-responsable d'une Commission Classes de Perfectionnement-Maisons d'Enfants avec Pierre Vernet de Decazeville. Nous avons donc été au coeur de la scission à St Etienne d'avec le courant Oury. Nous ne pouvions pas nous passer des apports et des appuis de Jean et Fernand Oury. Freinet m'a gardé sa confiance. Puis j'ai changé d'orientation pour fonder, dans le secteur médico-social, un service d'Action Educative en Milieu Ouvert à Caen 14. Ce qui m'a permis de constater que la question du dispositif frontal combattu par Freinet quand il a supprimé l'estrade se retrouve aussi dans les rapports entre les adultes usagers d'un service social et les travailleurs sociaux. J'ai ensuite fondé et dirigé un Institut de formation d'éducateurs spécialisés sur le modèle de la pédagogie Freinet, coopérative et autogestionnaire. Mon adjoint Pierre Ricco et moi avons commis un livre sur cette expérience: "Former des éducateurs. L'école de la Haute-Folie: une pédagogie citoyenne" paru chez Eres, Toulouse en 1999.
J'ai terminé ma "carrière" dans la psychothérapie analytique d'enfants et d'adultes. Je restais en contact, et très proche de Fernand Oury
et Jean Oury, Catherine Pochet, Le Bohec etc... Et je suis resté actif avec le regretté Jacques Lévine, psychanalyste fondateur des groupes de soutien au soutien ( AGSAS) très proche du courant Freinet. A votre disposition pour apporter ma pierre, c'est le cas de le dire, à vos travaux.
Vous aurez compris que je souhaite un élargissement de la refondation à tout dispositif de transmission, d'enseignement, d'aide et de soin. L'invariant de Freinet N°1 me semble la base éthique et pratique des changements nécessaires. La formation et l'accompagnement des acteurs étant bien sûr primordiaux.
Cordialement![[arobase]](https://www.icem-pedagogie-freinet.org/sites/all/modules/spamspan/arobase.gif)
wanadoo.fr
Bernard Montaclair
Docteur en Psychologie
monta2
Votre article
Bonjour,![[arobase]](https://www.icem-pedagogie-freinet.org/sites/all/modules/spamspan/arobase.gif)
wanadoo.fr
Je suis très intéressée par votre article de Cultures et Sociétés. (en tant que rédactrice en chef de la revue du mouvement Freinet Le Nouvel Éducateur, entre autres).
L'invariant n° 1 que vous citez sera au cœur de notre Congrès qui se déroulera à Caen fin août 2013. Peut-être nous rencontrerons à cette occasion ?
Je connais bien Sylvain Dufour et les Amis de Freinet qui devraient être présents au Congrès, voire proposer des ateliers.
Mon adresse : catherine.chabrun
Cordialement