Raccourci vers le contenu principal de la page

La gitane, œuvre de groupe

 

 


La gitane, œuvre de groupe

 

Peindre ensemble

Lors du stage de formation proposé par le secteur Créations en juillet 2012, un atelier de peinture collective est proposé, invitant les stagiaires à s'exprimer individuellement sur une très grande feuille de papier puis à prendre possession de toute la surface proposée de façon à obtenir une composition fluide qui ne laisse pas deviner au spectateur qu'elle a été réalisée à plusieurs.

Deux peintures collectives sont ainsi réalisées selon la même «règle du jeu». Des variantes existent. Trois d'entre nous décident d'en expérimenter une.

Une nouvelle règle du jeu

Cette fois, nous partons d'un papier de format carré d'environ 1 m. de côté. Il est partagé en quatre zones triangulaires. Au centre est collé un tout petit détail de la reproduction d'une œuvre d'art.
Chacune d'entre nous va peindre dans SA zone, en partant du centre du carré et dans la continuité du détail collé (choix des couleurs, des graphismes, etc.).
Malgré ce départ commun, les zones peintes sont très différentes, l'une ayant privilégié la couleur, les autres les lignes. Nous décidons rapidement ensemble d'une quatrième manière de peindre pour la quatrième zone restée blanche puisque nous ne sommes que trois.

Dans cette première phase de réalisation, peu d'échanges (sauf pour la dernière zone) ; toute la surface est rapidement investie. Aucune anticipation sur l'étape suivante que pourtant nous connaissons toutes les trois. Au contraire, nous créons des zones très tranchées aux frontières nettes, comme pour faire de la suite une gageure.

 

Un défi coloré

Il nous faut maintenant faire disparaître les frontières et les zones que nous venons de créer ! Nous nous y appliquons longuement et avec grand plaisir. De multiples échanges ont lieu surtout en fin de réalisation. Nous prenons souvent du recul pour mieux regarder et ensuite nous rapprocher afin d'intervenir sur telle ou telle surface, non sans en avoir au préalable parlé entre nous. Il nous faudra toute la matinée pour être satisfaites du résultat.

Des hasards heureux ?
 

Suite à une maladresse, l'une d'entre nous utilise de l'essuie-tout pour réparer un trop plein de peinture. Le papier laisse une trace séduisante. Une autre, en écho, choisit alors de coller de l'essuie-tout sur une surface voisine...

Une forme s'impose à l'œil : d'une couleur sombre sur un fond clair, elle semble le fruit du hasard. L'une d'entre nous la reproduit à peine moins foncée un peu plus loin. Ces deux tâches conjuguées auront un rôle clé dans la lecture de la production par les autres stagiaires mais nous ne le savons pas encore !

Après l'expression, la communication

Il nous semble avoir fini. Cependant, pour parfaire l'unité chèrement acquise de cette peinture, nous décidons de la découper pour la transformer en cercle. Aussitôt dit, aussitôt fait : chacune d'entre nous gardera un « coin » découpé. Le mien sera intégré à ma production finale de stage. Le quatrième sera collé dans le journal de bord collectif.

 

 

Pas de méthode naturelle sans présentation au groupe: c'est ce que nous ferons le jour même. Maintenant qu'elle est ronde, notre production n'a pas forcément de sens de lecture et dans le groupe, chacun l'observe de son point de vue. Notre production est appréciée et l'un d'entre nous partage sa lecture avec tous: il y voit une gitane. Son interprétation s'impose alors (comment avions-nous pu ne pas LA voir ?). Notre peinture à trois voix s'intitule désormais La Gitane.

 

Cette matinée m'a laissé un vif souvenir de plaisir partagé, de concentration, de coopération, le sentiment d'une « réussite » coopérative qui marque mon cheminement personnel. Merci Jacqueline ! Merci Pascale !

Agnès

 
tous les témoignages sommaire des fils rouges