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Evaluer les apprentissages en Education artistique ? Pourquoi ? Comment ? édito

 

   

Revue CréAtions en ligne n°189 "IMAGES SEQUENTIELLES"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°189 - Publication : septembre/octobre 2008

Edito

 

 

Evaluer les apprentissages en Education artistique ?

Pourquoi ? Comment ?

Le secteur Arts et Créations de l’ICEM, lors du stage organisé cet été, a tenté de poursuivre sa réflexion sur la question de l’évaluation dans le domaine de l’expression et de la création artistique à l’école.

D’aucuns pensent que si les autres contenus d’enseignements sont évaluables, alors l’éducation artistique doit l’être aussi. D’autres pensent que l’expression ne s’évalue pas car c’est l’endroit dans les apprentissages qu’il ne faut pas toucher, dernier refuge de la liberté de création… et que la capacité à exprimer n’est pas quantifiable.

Tous semblent tomber cependant d’accord pour dire qu’elle ne peut avoir lieu sans une validation par le groupe (élèves et enseignant), sur la base de ce que les élèves entendent avoir appris.

Il est un fait que l’éducation artistique est insuffisamment reconnue comme source de développement des savoir spécifiques et la séquence (2 heures réglementaires) est dans beaucoup d’établissements, ressentie comme un sas, une respiration.

Car l’art est plutôt un état d’esprit face au monde et il est inconcevable de mesurer un état d’esprit. Mais l’éducation artistique, pour prendre l’exemple des arts visuels, est aussi une éducation à la plastique en général, celle qui permet d’être acteur dans l’appréhension des formes de plus en plus complexes (pas forcément visuelles) qui nous fondent en tant qu’individus et êtres sociaux, formes culturelles de plus en plus éloignées de la nature naturelle. La mode, la consommation, l’usage des médias sont directement intéressés par une critique de la forme qui est au centre des pratiques artistiques du monde contemporain, il convient dès lors d’évaluer de façon pointue les apprentissages qui mettent en relation l’enfant ou l’adolescent avec la déformation, l’association de formes, l’illusion du réel qui va jusqu’à la reproduction.

Si l’importance des enjeux de l’éducation artistique en matière d’épanouissement de la pensée sensible et de la pensée rationnelle fait consensus au sein du secteur, les questions demeurent : les objectifs pédagogiques du maître (liés aux programmes officiels) doivent-ils nécessairement se confondre avec ceux que l’élève est capable de formuler ? Est-ce toujours possible ? Quand est-ce que l’enfant qui fait des paysages dans l’atelier de libre peinture doit-il être mis en contact avec l’histoire de l’art du paysage ? Est-ce que le maître doit être touché par la grâce pour faire des activités artistiques alors qu’il ne se pose même pas la question dans d’autres disciplines ?

La réflexion se poursuit sur le site de l’ICEM, dans l’espace du « secteur Arts et créations », où vous pourrez découvrir les traces de ces échanges mais aussi quelques outils conçus par le secteur (grille d’analyse d’une image, liste des opérations plastiques élaborées par Daniel Lagoutte, etc.) ou par certaines personnes dans le cadre de la préparation de leur classe pour la rentrée (grille d’évaluation au cycle 2, au collège, etc.).

Vous trouverez également des pistes dans d’autres domaines que les arts visuels : danse, musique, théâtre, etc.
Si la discussion a mis en évidence des divergences de points de vue, c’est le signe que la question est complexe. Nous ne prétendons pas épuiser ce sujet dans le cadre de cette publication, loin de là, mais juste, comme nous le faisons dans CréAtions depuis « Art enfantin », donner la parole aux pratiques, en espérant susciter des échanges fructueux.
Dans les articles qui suivent, la pratique s’ancre du côté des images séquentielles, mais toutes ces questions sous-tendent les comptes-rendus pédagogiques que nous vous proposons.


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