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Investir l’espace avec une artiste
et mise en commun des trouvailles
J’apporte alors divers livres sur des artistes travaillant avec la terre, comme :
- "Pratiquer le landart au fil des saisons" de Marc Pouyet,
- "Le temps", "Pierre" et "Bois" d'Andy Goldsworthy,
- "Le livre des cabanes" de Louis Espinassous
Les élèves apprécient notamment beaucoup le travail d'Andy Goldsworthy. Les nombreux livres demeurent en consultation libre dans la classe jusqu'à la fin de l'année.
Au début du mois de mars, Jane Norbury vient présenter son travail d’artiste aux élèves qui sont impressionnés par la taille du mur qu'elle a construit ainsi que par les empreintes de végétaux sur la terre.
| Elle les emmène également sur le terrain communal où les sculptures seront réalisées. Elle leur donne pour consigne : « Promène-toi, cherche un endroit où tu aimerais que ta sculpture soit réalisée. Sur la feuille de papier, dessine la sculpture à laquelle tu penses ». |
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Les élèves investissent l'espace, peuvent travailler seul ou à plusieurs.
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Ils passent beaucoup de temps à courir dans tous les sens, à passer entre les troncs d'arbres. S’il leur est très difficile d'imaginer le lieu où ils pourraient installer leur sculpture, le dessin en lui-même ne pose pas trop de difficultés.
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Très vite et spontanément, ils ajoutent des décorations avec ce qu'ils trouvent à proximité (des herbes, des bouts de bois, de la terre qu'ils écrasent, etc.). |
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De retour en classe, ils discutent de leurs dessins et de leurs envies. Ceux qui ont eu du mal à concrétiser leur idée sur une feuille, expliquent, à ma demande, ce qu'ils ont voulu représenter. Voir ce que les autres ont fait, échanger, consulter de nouveau la documentation mise à leur disposition permettent ainsi à chacun d’enrichir ses recherches ou même de trouver de nouvelles pistes.
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Deux semaines plus tard, Jane revient. Afin d'aider les élèves à s'approprier l'espace où seront installées les sculptures, elle leur demande de réaliser des maquettes sur le terrain communal : «Avec l'argile et le carton que je te donne, tu t'installes à un endroit et tu réalises une maquette de ta future sculpture. Tu peux te servir ou non du dessin que tu as fait la fois passée. Pense également à décorer ton travail avec des impressions, des incisions....».
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Toutes deux, très vite, nous remarquons que les élèves investissent mieux l'espace : certains se regroupent pour échanger sur leur maquette, ils se servent spontanément de ce que la nature met à leur disposition (petites fleurs, brins d'herbe, branches, etc.). Et ces éléments récoltés aident grandement à la décoration de leur maquette. Certains se heurtent à la configuration du terrain.
Un groupe de deux garçons veut implanter sa sculpture sur la pente du terrain mais ils se rendent compte, en élaborant leur construction, que cela n'est pas réalisable : impossible de faire tenir la terre même si on la place sur le carton mis à leur disposition.
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De retour à l'école, nous mettons les maquettes à sécher. Je demande aux élèves de leur donner un titre. Quelques jours plus tard, quand elles sont bien sèches, après observation notamment de celles qui n'ont pas tenu, les élèves discutent des causes de ces craquelures, effondrements, etc., et proposent des solutions pour les améliorer.
Nous avons une quinzaine de maquettes et nous ne pourrons en construire que trois ! Il faut donc choisir. Afin de ne pas froisser les susceptibilités, je précise que les idées des uns et des autres seront reprises dans les sculptures finales, et que par ailleurs, il faudra sans doute modifier les maquettes en raison des contraintes techniques. Le vote a lieu : le nom de chacune des sculptures est écrit au tableau, chaque enfant reçoit un papier et vote pour trois sculptures, les votes sont comptabilisés. Ils élisent: «Labyrinthe», «Abri en terre» et «Regardez-moi».
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