Des chapeaux pour Carnaval

Carnaval n’est pas une fête comme les autres à Pernes-les-Fontaines. Les enfants, accueillis dans les écoles de la ville, participent activement à cette manifestation traditionnelle.

Chaque année, les enseignantes des grandes sections de la maternelle Jean Moulin cherchent des idées originales pour que Carnaval reste dans la mémoire des enfants comme « leur » fête.

La recherche d’une piste possible commence par le feuilletage de la revue CréAtions. Dans ce numéro consacré à l’exposition Cent œuvres pour un centenaire, les travaux de la classe de Madame Annie Bard attirent l’attention des enfants.

Dans ma classe, nous travaillons sur des livres différents : livres animés, livres à trous… Cléo apporte un jour un morceau de carton de la maison sur lequel elle a collé l’étiquette d’un vêtement, un objet cassé (une montre), une perle… Aussitôt je propose d’utiliser cette technique : coller des objets personnels sur un support qui pourrait être un chapeau.

Rémi, enfant trisomique, adore se déguiser et met toujours un chapeau pour se donner en spectacle.

Quelle forme donner à cet accessoire pour ne pas rester dans les productions classiques du style « cône » ?

Nous créons une forme avec un moule à gâteau. Nous en avons plein dans le coin cuisine. Il est bon d’utiliser les richesses de la classe, environnement proche de l’enfant.

Avec quelques bandes de papier journal, un peu de colle, les enfants obtiennent des formes originales.
Le support est original, certes, mais c’est l’étape suivante, celle de la décoration de l’objet, qui va donner à chacun toute son identité.

Je laisse les enfants donner libre cours à leur propre expression, exprimer leur personnalité afin d’éviter les productions trop identiques des exercices dirigés.

Ateliers avec intervenants

• Fabrication de la forme
A partir de moules à gâteaux ou petits saladiers.
• Technique utilisée
Bandes de papier journal collée par superposition.
Cet atelier est sous la responsabilité de parents intervenant bénévolement dans ma classe.

Ateliers en autonomie

• Mettre de la couleur : utilisation de peinture acrylique couvrante (nécessite une bonne protection).
• Coller des objets personnels rapportés de la maison (utilisation de colle à bois pour obtenir un bon maintien.

Cet atelier est le plus intéressant. Il permet aux enfants d’échanger leurs objets , de partager avec ceux qui oublient d’en apporter, de rechercher dans les possibilités offertes par la classe, et même Jessie qui est une enfant en difficulté sur le plan de la communication, apporte une boîte plein de sujets pour les autres.

Parfois la cohabitation de certains objets est très significative et révèle la personnalité de l’enfant (par exemple : tank, nounours, dînette, etc.)

1 - Préparation du moule

2 - Mise en couleur

3 - Collage des petits objets

Puis en danse, l’objet est détourné de son usage ordinaire : de chapeau il devient panier, de panier il devient nid.
Un nid ! Voilà une idée pour mettre les œufs de Pâques confectionnés par les enfants. Après Carnaval, c’est Pâques qui rythme la vie de l’école.

Je pense qu’en maternelle comme ailleurs, il faut prendre en compte l’imagination des enfants et les laisser « créer » pour éviter les travaux manuels du type coquetier, poule, etc.

Il suffit d’avoir en mémoire le sketch de Charlotte de Turckheim pour avoir un sursaut de fierté et se rappeler que nous sommes des enseignants.

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