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Organisation collective de la classe- réflexion en cycle 2

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Stage démarrer en pédagogie Freinet

Le quoi de neuf en cycle 2

Le groupe s'est interrogé sur les objectifs du quoi de neuf, préalable avant de se lancer dans l'utilisation de cet outil : travailler le langage, « ramener de la vie en classe », parler d'un vécu ont été évoqués. Il semble bien y avoir 2 buts finaux à garder en tête pour tout « Quoi de neuf »
    • faire le lien entre ce qui se vit en dehors et à l'intérieur de la classe, celle-ci ne reste pas un sanctuaire; l'enfant se construit, grandit partout.
    • Chaque enfant élabore sa pensée à travers le langage pour entrer en communication avec l'autre, les autres.
 
Il en ressort que le « Quoi de neuf » est un moment structurant pour chaque enfant et le groupe classe : un élève a un existence concrète face aux autres. Une trace écrite dans le journal du « Quoi de neuf » permet de souligner l'importance de l'écrit dans la mémoire collective, de constituer ainsi la culture de la classe. En GS ou CP, l'enseignant joue le secrétaire avec un élève à ses côtés. Le secrétaire peut traduire ce qui a été dit par un dessin, puis un ou plusieurs mots-phrase. Il est important de faire synthétiser à chaque fois chaque intervention par une phrase qui devient alors légende, d'abord écrite par l'enseignant puis les élèves. C'est à partir de cette phrase synthèse que la mémoire collective pourra se garder.
Il est rappelé qu'il faut éviter toute logique d'utilitarisme : les enfants se construisent dans le temps. Aussi, est-il fréquent de pouvoir ressentir parfois que l'outil tourne en rond : l'enjeu est de se rappeler les objectifs fixés.
L'activité peut se dérouler sur inscription (avantageux quand un enfant ne maîtrise pas le langage, on peut aller le voir avant pour évoquer avec lui ce qu'il aurait à raconter et que l'enseignant fera remonter aux oreilles des autres), spontanément, avec 2 ou 3 enfants. L'enjeu reste qu'il faut savoir arrêter le « quoi de neuf ». On peut cadrer chaque intervention d'un enfant. Par exemple, en 10 minutes, un enfant peut s'exprimer et on peut inviter à 2 autres prises de paroles en lien avec le sujet de l'intervenant avant de passer à une nouvelle intervention.
Le conseil
Le conseil permet de réguler la vie de la classe et est un moment où les enfants sont de véritables acteurs force de proposition. Il se fait un ou deux fois par semaine. Les élèves disposent de papier qu'il peuvent mettre dans la boîte avant chaque conseil : sur ces papiers, il est marqué « Je félicite », « Je propose », « Je critique »( on pourrait préférer « Je déplore » pour garder le sens polysémique de « critique »). Les élèves sont invités à relire leur papier juste avant le conseil et déterminer si le papier est toujours pertinent. Un ordre du jour commence par rappeler ce qui a été fait au précédent conseil. Plusieurs responsable agissent : le secrétaire, le maître du temps, le donneur de parole, le président (préférer « garant du conseil ? »).
L'enjeu du conseil est d'apprendre à participer à la démocratie participative, à être acteur. On s'est interrogé sur les modalités de prise de décision. Le vote à majorité est resté au stade de l'interrogation en tant que mode à privilégier : et si un seul était contre une décision et qu'il avait raison ?
L'enseignant garde un rôle éducatif fort : c'est lui qui est garant des règles de fonctionnement, les rappeler pour les mettre en perspective avec les débats, les décisions.
 
Les résolutions de conflit.
L'éducateur est là pour éduquer les élèves au sujet des réparations. Les conflits sont souvent évoqués en conseil. Lors de ces conseils, c'est la victime qui choisit la réparation débattue par ce même conseil.
Nous avons beaucoup échangé sur la notion de message clair. Nous avons pu assisté à une expérience grandeur nature, un participant munie d'une queue de cheval donnant une gifle à une jeune demoiselle. Un certain protocole a été utilisé par l'éducateur :
    • L'éducateur sollicité par la victime lui demande si elle veut aller faire un message clair auprès de l'agresseur.
    • La victime doit parler à l'agresseur et non à l'éducateur.
    • L'éducateur peut recadrer et parler à l'agresseur et lui signifier que la victime veut faire un message clair.
    • Dire à la victime : « Peux-tu lui dire ce qu'il s'est passé? »; « qu'est-ce-que ça t'a fait ?. Quand la victime a terminé, elle finit généralement par « est-ce-que tu as compris ?», signifiant à l'agresseur potentiel qu'il peut parler.
    • Demander à l'agresseur « Que proposes-tu de faire pour réparer ton action? »
 
L'objectif à terme est que les élèves régulent leur message clair seul, sans l'éducateur. Il faut encore une fois se prémunir de tout utilitarisme et penser que tout va se faire rapidement. Cela prend du temps. Certains enseignants éduquent au message clair en aide personnalisée.
Les problèmes récurrents sont traités en conseil.