Mettre les enfants en relation avec les signes plastiques présents dans leur environnement proche est une tâche qui revient à l’enseignant, dans l’objectif de leur permettre une appropriation de ces signes liée à un désir d’expression.
Ils feront des connexions inattendues entre les divers signifiants, mettant en valeur des symboliques qu’un adulte n’aurait pas envisagées. Cela leur permettra en même temps d’accéder à la compréhension du monde par des moyens différents de ceux apportés par l’enseignement disciplinaire traditionnel. Ces moyens seront perçus par les spécialistes de l’histoire ou de l’astronomie comme moins sérieux que les leurs, mais les enfants en retireront d’autant plus sur les objets d’expérimentation, qu’ils auront pris les choses à pleines mains, sans complexes et sans le sceau de l’enseignant.
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Le nid qui a été réalisé à partir d’une suggestion thématique de l’inspecteur pédagogique régional de l’académie d’Orléans-Tours en juin 1994 a été un de ces moments privilégiés au cours des quels on comprend qu’il suffit de saisir les objets pour qu’ils vous appartiennent, que tout peut faire sens pourvu qu’on lui trouve la place qui lui revient. En disant cela je pense à Picasso qui était capable de produire des formes à partir de n’importe quelle association d’objets posés négligemment sur la table. Cela sous les regards étonnés et émerveillés des gens qui remarquaient tout à coup que ces objets étaient là aussi à leur place. Ou encore à cette maitresse qui rapportait que son inspecteur lui avait dit, en regardant les œuvres de ses petits de maternelle : « Là vraiment, vous avez trouvé la meilleure utilisation de ces cochonneries-là. »
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