Raccourci vers le contenu principal de la page

Mi deziras lerni la naturan metodon : je veux apprendre la méthode naturelle

Dans :  Région Grand Ouest › Langues › Principes pédagogiques › 

 

Mi deziras lerni la naturan metodon
atelier animé par Nicolas GO
 
L'idée est de nous faire vivre la méthode naturelle façon Paul Le Bohec.
On est prévenu-e-s : pas la peine de prendre de notes... Mais j'en prends néanmoins pour faire un compte-rendu le plus fidèle possible, puisque c'est mon rôle pour cet atelier...
 
Nous allons écrire un texte libre en espéranto. Oui oui.. Personne dans la salle ne maîtrise cette langue, pas plus que l'animateur. Deux esperantistes présent-e-s sur le salon viendront nous prêter main forte.
L'idée, c'est que c'est en créant qu'on apprend.
 
Phase 1 Une phrase est écrite au tableau, on déchiffre, on traduit toussétoutes, ensemble.
 
Phase 2 On écrit ensuite notre texte libre en espéranto. Les espérantophones les corrigent. Ils ne sont pas censés nous expliquer leurs corrections, et les premiers couacs arrivent : ils le font !
 
On voit déjà deux aspects de la production d'écrit, de texte libre : le respect du sens donné au texte par son auteur - j'ai du, par exemple, batailler ferme pour que ma phrase « je veux apprendre la méthode naturelle » ne devienne pas « je veux apprendre l'espéranto par la méthode naturelle », - ainsi que la difficulté pour celui ou celle qui sait à ne pas faire savoir ...
Autre aspect : l'absence totale de risque, la sécurité qui nous entoure fait qu'on se lance dans l'activité, dans la création sans peur.
 
Phase 3 : Lles phrases sont corrigées, chaque auteur ou groupe d'auteurs recopie deux fois sur sa feuille la phrase corrigée, apprentissage implicite oblige, puis recopie la phrase au tableau.
A nous toussétoutes, nous avons produit sept phrases, alors que nous ne connaissions RIEN en espéranto; un texte libre, limité par les connaissances que nous avions.
 
Mais chaque jour, en répétant la formule, grâce à la multiplicité des textes, à leur diversité, bientôt l'espéranto n'aura plus de secrets pour nous ... (si on le faisait vraiment tous les jours).
 
 
Phase 4 : les auteurs viennent au tableau, alors que le groupe tente de donner un sens aux phrases.
De nouveau, les couacs... les espérantophones ne sont pas des méthodistes naturalistes et proposent des explications grammaticales de nos productions. Nicolas Go intervient; l'impatience se fait palpable dans le groupe : le « correcteur » pratique la réticence didactique : il sait la règle de grammaire, et il se la garde pour lui, il attend que les élèves la découvrent et établissent la règle, se l'appropriant ainsi.
Point de vue élève (que j'ai, pour une fois): c'est très désagréable, alors que certains éléments du système m'apparaissent, de me faire « voler » mes découvertes par un « sachant »...
 
Phase 5 : théoriquement, c'est LÀ que nous serions devenus grammairien-ne-s, explorateurs ou exploratrices de texte. Observons les phrases, que voyons-nous? Qu'avons-nous à en dire?
Là, on doit pouvoir se déplacer, circuler aisément entre notre place d'apprenant-e et le tableau où l'on va indiquer les lettres qui reviennent, les structures qui se répètent, etc...
Lors de cet atelier, c'est sur l'étude grammaticale que nous démarrons l'exploration du texte, mais parce que nous partons de NOS connaissances.
 
Les phrases n'ont pas été lues à l'oral; l'écriture est première, c'est par nécessité que nous en serions venus à la lecture, partant aux questions de prononciation.

 

 

Frustré-e-s par le temps trop court, et la place trop grande des « sachants » , il ne reste que peu de temps pour une discussion.
 
Ce qui pourrait poser problème est que les élèves se disent qu'ils sont censés DEJA savoir ce qu'on leur demande. Ici, on rigole, on accepte de ne pas savoir, on joue le jeu. Mais le rapport à l'erreur est à construire; l'erreur interdite, l'erreur bloquante est à proscrire pour se lancer efficacement dans cette méthode; c'est précisément là que l'erreur est décidément ce qui nous fait avancer, progresser, nous-individu, et nous-groupe.
 
Autre question qui émerge : la difficulté pour l'adulte à se positionner dans un domaine où il est peu à l'aise... Plusieurs pistes : les stages organisés par l'ICEM (!) et puis créer des habitus de création. Démarrer en ... « faites n'importe quoi », relever un geste (pour le langage corporel), un son en création vocale, une trace en arts visuels.. valoriser, inviter le groupe à « faire comme ».. sauter sur les variantes, les variations, les propositions des enfants.
 
 
Et c'est déjà fini.
En guise de bilan très personnel : on a entr'aperçu ce que peut donner la méthode naturelle, et aussi, grâce aux interventions inopportunes, à voir précisément ce qu'est une intervention inopportune en méthode naturelle, et à sentir la frustration que peut ressentir un enfant avide de réfléchir à qui on vole ses découvertes par des apports... programmés .
 
Mélanie
GD 44
 

 

quelle suite concrète ??

Mi estas kontenta pri tio ke mi ^jus legis. Mi ne tre bone scias pri méthodo Freinet;

quelle suite concrète comptez vous donnez pri la esperanta lingvo ??

sabato[arobase]live.fr 02 40 04 46 02