Raccourci vers le contenu principal de la page

Le fil rouge de Francine

 

 


 

 

Le fil rouge de Francine
"Le fil rouge est arrivé jusqu’à moi, tout doucement sans faire de bruit…"

 

 

Le fil rouge du stage création m’est apparu d’abord comme un travail à accomplir pour entrer dans le projet conçu par les organisateurs. C’était quoi exactement un fil rouge ?

Sensible aux conditions nécessaires à ma bonne santé, aussi bien intellectuelle qu’affective, j’ai décidé dès le départ, de mettre cette question de côté, et de me laisser porter par la vie. Pas question de me prendre la tête. Pas question de me laisser rattraper par la vieille angoisse du devoir à rendre.  L’urgence me suis-je dit « c’est de vivre ».  Les lieux et le groupe s’y prêtaient : joyeuse ambiance, chaleureux accueil des organisateurs, de notre hôte Thomas, bon air, environnement exceptionnel, nourriture variée, succulente, détente, sable chaud…. Bref des vacances dans le plein sens du terme.

Si fil rouge il devait y avoir, c’était à moi seule d’en décider, restant ouverte à l’accueil de la vie qui ne manque  jamais de faire des propositions, pour peu que l’on y soit attentif.

Je me suis donc laissé guider à la fois par mon intuition et les évènements. Cela m’a conduit assez rapidement sur les chemins environnants en compagnie d’un groupe de copines. J’avais emmenée avec moi ma petite caméra dont j’avais fait l’achat quelques mois plus tôt pour suivre mon amie Monique Quertier dans ses animations mathématiques.

Au cours de cette première promenade, les copines m’ont fait remarquer un tout petit insecte volant, de couleur bleue, volant dans les carex à proximité des lagunes. C’est une « demoiselle » m’ont-elles dit. J’ai eu l’occasion d’apprendre par la suite, grâce à la lecture de la « Hulotte », que dans la famille des libellules, zygoptères et anisoptères présentaient de notables différences. J’ai donc lu avec avidité toutes ces informations nouvelles pour moi.

 

 
Les libellules m’ont attirée tout de suite. Leurs couleurs variées, leur grâce naturelle, leur façon de se s’accoupler, de pondre leurs œufs… Bref, tout un ensemble. Mais pourquoi cette attirance ? Je crois en fait que cet insecte m’a toujours fascinée, mais les limites de la perception que j’avais pu en avoir jusqu’alors m’avaient tenue éloignée d’elles. Grâce à ma petite caméra fullHD, je pouvais les filmer de près, télécharger ces images sur mon ordinateur et enfin les voir, entrant même sans vergogne dans leur intimité. Décomposant les images une à une, j’ai même pu fixer le déploiement des ailes d’un bleu intense des mâles, au maximum de leur développement… Bref que du bonheur ! Il me semblait approcher un monde jusqu’alors interdit. Et puis, quelle jouissance enfin de voir !

 
 
Je ne pouvais pas m’empêcher de partager ces images avec mes copines qui ont fini par me dire comme étant une évidence, « mais c’est ça ton fil rouge » !  « Vous croyez ? ».  A ce stade, je ne voulais toujours pas m’encombrer de ce que je ressentais encore comme une attente des organisateurs. Ce jour là, j’ai croisé Marcel qui m’a demandé : « T’as ton fil rouge ? » « Non, s’il vient c’est bien, s’il ne vient pas ce n’est pas grave ». Même si je savais que par souci d’harmonie, toute personne éprouve un besoin d’imitation, de résonance avec son entourage, je n’étais pas prête à lui sacrifier ma liberté, sauf à sentir la chose juste à la fois pour moi-même et les autres.

 

 

 
Les jours suivants, je suis sortie encore en groupe et puis toute seule, toujours la caméra au poing à l’affût de la vie se cachant dans les buissons environnants, dans la forêt et au bord de l’eau. Au fur et à mesure de mes balades, j’ai compris que je ne devais pas partir avec l’idée de filmer tel ou tel insecte, mais d’accueillir l’insecte présent au moment où moi aussi j’étais présente. C’est de cette façon que j’ai varié sur le thème et que j’ai « découvert des mondes » aurait dit Paul.


 

 
De retour au « camp de base », je téléchargeais mes petits films, découpais des images et les numérotais. L’idée d’en faire un diaporama s’est peu à peu imposée à moi, aidée en ce sens par le groupe qui m’en fit la suggestion. Et puis, ma copine Pascale s’était lancée elle aussi dans un diaporama. Pourquoi pas moi après tout ? Et je me suis lancée à mon tour. S’agissant de le présenter au groupe, Hervé, jamais loin,  m’a expliqué et guidée dans l’utilisation du logiciel nécessaire.


 

 

C’est ainsi que le fil rouge est arrivé jusqu’à moi, tout doucement sans faire de bruit…
Depuis, je n’arrête pas. Ou que j’aille, dès qu’il y a du soleil, des buissons, de l’eau, je sors la caméra au poing et je m’en vais traquer ce monde invisible à l’œil nu et qui est si vivant, si fascinant.
Je tiens à remercier les personnes du stage création qui m’ont aidée à trouver ce chemin, mais aussi la vie qui est quand même très centrale dans toute cette affaire !

 Francine TETU
Rostrenen le 25 août 2012
 
 
 
Pour visionner le diaporama:
 

 


PS : Sur le plan pédagogique : il aurait été peut-être utile, en début de stage, de faire s’exprimer le groupe sur ses représentations à propos du projet de fil rouge, afin de lever les incompréhensions et parfois même des angoisses qui ont pu s’installer autour de cela. Je pense en particulier aux jeunes et à leur accueil au sein du mouvement qui est une grande question actuellement. Ils viennent toujours très nombreux en stage, mais peu reviennent.
Un autre souhait : j’aurais aimé que l’on travaille plus sur l’aspect théorique, didactique de la méthode naturelle. Nous avions la chance d’avoir Danielle et Marcel du laboratoire de recherche avec nous.
Ce sont des suggestions pour une prochaine fois

 

 

 
tous les témoignages sommaire des fils rouges