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En Chantier n°2, Les Amérindiens des Antilles, 2ème partie

Dans :  Techniques pédagogiques › 

Les Amérindiens des Antilles 2ème partie
Un texte en cours d'écriture, en collaboration avec une classe de troisième

Les Indiens, ou Amérindiens, des Antilles sont les habitants de ce Nouveau Monde que Christophe Colomb découvre en 1492. Les premiers rencontrés par les Espagnols vont être à peu près totalement exterminés en une quinzaine d’années. Tous vont subir les conséquences de l’arrivée des Européens : maladies, esclavage, massacres, et pour leurs survivants, maintien dans un statut juridique inférieur*.
Qui étaient ces « Indiens », comment vivaient-ils ? Beaucoup de questions continuent à se poser à leur sujet.
[les mots suivis d’un * sont explicités en fin d’article]

 

Deuxième partie :   Sur les traces des Amérindiens

- Ce que nous apprennent les voyageurs européens

- Ce que nous apprend l’archéologie


Sur les traces des Amérindiens

L’occupation humaine des Antilles remonte à six millénaires au moins ; les populations qui ont colonisé les îles sont probablement venues de l’actuel Vénézuela par vagues assez régulières, naviguant d’îles en îles à bord de leurs canots (canot est un mot indien).

Jusqu’à une date récente, les archéologues et les historiens pensaient que les Antilles avaient été peuplées par deux populations différentes : les plus anciens, les Arawak, cultivateurs paisibles des grandes îles et les Caraïbes, guerriers anthropophages, envahissant peu à peu, en remontant depuis le sud de l’arc antillais* les îles des premiers. On en est moins sûr à présent et il est même possible que les premiers navigateurs aient cru à des récits réels d’attaques et de cannibalisme alors qu’il ne s’agissait que de légendes. Les Amérindiens sont appelés Caraïbes*, en particulier par les Espagnols, dès qu’ils leur résistent ou que leurs terres les intéressent, car cela leur permet alors de les réduire en esclavage ou de les exterminer. Les Arawaks, eux, réputés paisibles, sont protégés par les souverains espagnols.

Les Caraïbes et leur culture
Colomb a décrit les Arawak-Taïnos. Les descriptions ultérieures concernent plutôt les Caraïbes qui n’ont pas encore disparu. Mais, ces populations, on l’a vu, n’étaient peut-être pas si différentes.

Les précisions du père Labat :
«Dès qu’ils sont levés, c’est-à-dire dès qu’ils sont sortis de leur hamac, ils vont se laver tout le corps à la mer ou dans quelque rivière et, après que le vent ou le soleil les a séchés, ils s’assoient. Leurs femmes viennent peigner leurs cheveux. Après quoi, elles mettent dans une coupe un peu d’huile de carapat* dans laquelle elles font dissoudre du roucou* et elles peignent tout le corps de leur mari avec un pinceau. Je dirai ici que cette teinture leur conserve la peau. Elle empêche le vent ou le soleil de la faire gercer et crevasser et les préserve des piqûres des moustiques, maringouins* ou cousins qui sont en très grande quantité autour de leurs cases et dans la forêt.»

Des agriculteurs et des pêcheurs
Les recherches archéologiques permettent de retrouver les sites des villages et des champs.
Les plus anciennes traces révèlent l’existence d’une agriculture itinérante sur brûlis, sur les terres les plus fertiles et bénéficiant d’une bonne pluviométrie, souvent sur les flancs des volcans. Les Amérindiens bâtissent des carbets, hauts hangars spacieux faits de joncs tressés, de bambous et de palmiers, dont les avant-toits descendent presque jusqu’au sol ; quand ils sont à la chasse, ils se construisent des adjoupas (*), des petites huttes de feuillages.

Ils cultivent un jardin près du village puis déplacent le village quand la terre est épuisée.
Au fil des siècles, l’habitat se rapproche de la mer (site de Dizac au Diamant) et devient permanent. La priorité est donnée à la pêche aux poissons et aux crustacés et au ramassage des coquillages. Les coquilles de lambis servent à faire des haches ou des parures (perles et petites figurines).
Le jardin vivrier est planté de manioc à la base, de patates douces, de piment, de tabac et de beaucoup de plantes médicinales. Le manioc donne le pain ou cassave et la boisson fermentée le ouïcou.tabac
On chasse aussi l’iguane et deux petits mammifères présents dans les îles : le tatou et l’agouti.

(Cette description vient de l’observation de carbets existants et non des données de l’archéologie.)

L’artisanat est principalement celui de la céramique pratiquée selon la technique du colombin : la superposition de boudins d’argile qu’on assemble et qu’on lisse. Les poteries obtenues sont plus ou moins fines et décorées selon les époques. On décore aussi les hamacs, des calebasses.
Les Amérindiens ne connaissent pas la métallurgie et leurs outils ou armes les plus coupants sont en pierre taillée.

Croyances

Les Amérindiens croient à des êtres surnaturels, les zemis, dont ils sculptent la représentation sur bois. Même si tous les chercheurs ne partagent pas cette opinion, on pense généralement que l’anthropophagie était pratiquée par tous les Amérindiens des Antilles, y compris les Arawak ou Taïnos réputés si pacifiques. C’était une anthropophagie rituelle qui n’était pratiquée que dans certaines circonstances. La chair humaine n’était en rien une nourriture ! L’anthropophagie avait, entre autres fonctions, celle de s’approprier la force de l’ennemi.

Une société très organisée par la division entre hommes et femmes.
Les hommes défrichent la terre, les femmes la cultivent. Elles font de la poterie, du tissage, la cuisine.
Les hommes pêchent, chassent, construisent les canots, fabriquent les armes et les outils.
Dans la langue, des mots sont parfois réservés aux hommes, aux femmes et aux initiés.
De grandes fêtes, les caouynages, réunissent toute la population, accompagnées d’absorption de boissons alcoolisées et sont l’occasion de célébrer le culte des ancêtres victimes des ennemis.
La guerre est très importante dans la société caraïbe : à plusieurs centaines de kilomètres de leur île, de Porto-Rico au nord jusqu’en Guyane au sud, les guerriers organisent des raids surprises pour capturer des prisonniers qui seront mangés au cours de rituels anthropophagiques ou pour s’approprier certains biens. Les chefs jouissent d’un grand prestige, ont plus d’épouses que les autres hommes mais doivent partager leurs richesses à l’occasion des cayounages.

Sources documentaires :
Moreau, Jean-Pierre « Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu 1493/1635 » ; Karthala, 1992.
Père Labat en Martinique fin 17ème-début 18ème

Les mots expliqués
De nombreux mots, que nous ne connaissons pas parce qu’ils désignent des végétaux, des animaux, des objets ou des coutumes qui sont propres aux Antilles, sont définis dans le texte même. Une lecture attentive est nécessaire. Mais on pourra aussi extraire ces mots inhabituels, inconnus, en faire une liste et donner leurs définitions en regard.
Voir également les mots définis suite à la première partie de ce texte

Wytukubuli : la Dominique
Hewanorra : Sainte-Lucie
Caraïbes : les Amérindiens des Petites Antilles ne se sont jamais nommés eux-mêmes Caraïbes mais Kalinagos. Le mot Caraïbe est un terme des Indiens des Grandes Antilles qui avait sans doute une valeur mythologique
roucou : fruit du roucouyer

Des questions……, quelles réponses à leur apporter ?
Des élèves de 3eA du Collège Philippe de Commynes à Tours qui ont travaillé sur la première partie de ce texte, ont posé un certain nombre de questions auxquelles il serait intéressant d’apporter des réponses précises.
Les auteurs de ce reportage, en vue de sa rédaction définitive pour la BT, attendent vos propositions :
Qu’est-ce qu’un peuple ?
Qu’est-ce qu’un «peuple disparu» ?
Comment un peuple peut-il disparaître ?
Quelles raisons ou quelles causes à l’origine de la disparition d’un peuple ?
Comment et pourquoi les Amérindiens ont-ils été exterminés ?
Les Amérindiens étaient-ils cannibales ou anthropophages ?
Comment tuaient-ils leurs proies humaines ?
Où vivaient les Amérindiens ? Dans les forêts, dans les montagnes ? Qu’avaient-ils comme type d’habitation?
Comment étaient-ils habillés ?
Pratiquaient-ils des danses ? Avaient-ils des instruments de musique ? Lesquels ? Leurs danses se pratiquent-elles encore de nos jours?
Y a-t-il de nos jours des descendants des Amérindiens de l’époque de Christophe Colomb ?
Y a-t-il aujourd’hui un autre nom, ou d’autres noms, pour les désigner ?
Sont-ils nombreux ?
Que signifie «évangélisation» ? Christianisation ?


Mots du texte qui devraient être expliqués et propositions d’explications faites par la classe de 3ème A
escarmouche : combat localisé, de courte durée entre de petits groupes d’armées ou entre les éléments avancés de deux armées ennemies
flibustier : pirates de la mer des Antilles aux XVIIème et XVIIIème siècles
boucanier : aventurier qui chassait le bœuf sauvage aux antilles, pour boucaner la viande ou faire le commerce des peaux.
boucaner : fumer de la viande ou du poisson
boucan : viande fumée dans les Caraïbes
pacotille : objet de peu de valeur, ou de médiocre valeur
captif : prisonnier de guerre

Documentation trouvée sur la Toile
Il peut être intéressant de donner des adresses web où on trouve des informations sur les Amérindiens des Antilles. Mais plutôt que de donner une longue liste de sites, il serait préférable de n’en donner que deux ou trois et de signaler le type d’informations qu’on y trouve (géographique, historique, des cartes, des photos, …)

Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
Pour nous contacter : bt[arobase]icem-freinet.org
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