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Pédagogie coopérative

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Février 1968

Si l’on racontait la vie de Freinet, elle serait l’illustration d'une personnalité multiple, dans laquelle les autres avaient la meilleure part, au détriment d'une nature d'homme hors série qui ignora toujours les limites d'un envahissement en permanence subit. A mon arrivée à Bar-sur-Loup en 1926, je devais me faire à l'idée d'une vie impersonnelle, ouverte vers une recherche jamais assouvie, œuvrant aux dimensions d’une camaraderie sans cesse élargie, sur le chemin d'une découverte permanente, aux exigences de Moloch : rien ne partait de Freinet qui ne lui revînt agrandi de résonances nouvelles ; rien ne lui parvenait qui ne fût immédiatement enrichi par une précoce maturité humaine à l'incommensurable don d'accueil. Il n'était alors qu'un tout jeune homme de vingt-huit ans, rejeté à la solitude par les meurtrissures de la guerre à peine terminée, et déjà il avait trouvé en lui les ressources d’une résurrection : inscrire dans les mutations de son être moral les élans de la masse, les agrandir et les parfaire depuis les ébauches primitives jusqu’à l'aboutissement d’un équilibre momentané qui devenait ensuite préfiguration d’une réalité d’avenir.

Repensant notre passé commun en ces instants aigus de la définitive séparation, j’ai acquis la conviction que ces biens impalpables et intraduisibles étaient la plus claire lumière du testament de Freinet. Au-delà de ma peine, j’ai voulu en faire ma volonté de vivre pendant la fragile période de survie qui m’est accordée. J’ai pris alors la nette conscience que ce qui naît et grandit, par l’élan de la multitude, doit sans cesse compenser ce qui s’éteint parce qu’il n’est que singulier. Une fécondité accompagne la pensée, devenue force organisatrice par les pouvoirs de la masse. C’est là le seul sentiment que nous puissions avoir d'une éternité assurée par le prolongement et les résonances de la camaraderie la plus haute.

C’est dans ses mécanismes et ses circuits les plus ténus et les plus subtils que la vie fait le miracle de durer. Ainsi en est-il de notre vaste assemblée fraternelle qui s'accomplit et se parfait par le jeu de forces et de courants souvent informulables mais qui n'en gouvernent pas moins la marche et l’unité de l'œuvre commune. Rien de grave ne saurait arriver si nous savons préserver ces biens. Tout avenir peut être envisagé si nous savons les exalter. Il y a là une œuvre de lucidité sensible qui fut comme un label imposé par la nature confiante et généreuse de Freinet et qui explique l'étonnante vitalité d'un mouvement qui, dans un monde d’arrivisme et de compétition, a su conserver son unité organique et sa foi.

La preuve de cette unité organique nous a toujours été donnée par la fusion consubstantielle de notre œuvre pédagogique et de notre organisation commerciale indispensable, Un seul titre en garantissait l'authenticité : Pédagogie coopérative. Il n’est pas de mots que Freinet ait écrits plus souvent ; il n’est pas d'expression qui ait été pour lui aussi riche de contenu humain, de réciprocité bienveillante dans les formes les plus passionnantes de travail, d’affranchissement plus total de désirs personnels, de liberté plus patiemment et courageusement gagnée. Car, enfin, par cette indépendance si méticuleusement promue, n’êtes-vous pas devenus les maîtres de votre destin? Il en sera ainsi tant que l'idéal qui vous anime sera la continuation du passé. Longtemps encore le souvenir de la noble figure de votre guide vous situera à la hauteur de l'homme, toujours surpris de la capacité des hommes à faire leur histoire sous la marque de l'œuvre vive, par les pouvoirs de l’amitié.

Il faudrait écrire un grand livre pour expliquer par quels cheminements les élans d'une sensibilité collective ont fertilisé les cœurs et les cerveaux pour réaliser au long d’un demi-siècle ce que nous appelons aujourd'hui notre Pédagogie Freinet, notre ICEM, notre CEL. Il n’y a dans ces biens si miraculeusement conquis, ni sens abusif de propriété, ni souci d’originalité, ni sentiment grégaire d'une culture. Mais bien plutôt une manière de plateforme d'élan, d'assise sûre permettant de nouveaux départs vers des initiatives sans limites pour des créations généreuses.

Il faut remonter aux origines de notre mouvement pour nous rendre compte que ce don de participation était déjà inclus au départ, à l’heure où le premier disciple Daniel faisait équipe avec Freinet pour commencer la grande aventure collective que devaient légitimer, bien vite, les nouveaux adhérents. Peut-être le mot de coopération est-il empreint de trop de matérialisme pour signifier ce perpétuel enchevêtrement de l’œuvre culturelle et de son aspect commercial ; mais il est en tout cas pour nous ennobli en permanence par la sincérité de nos élans et la valeur de nos actes.

Les premières Circulaires aux adhérents parties de Bar-sur-Loup passent, sans solution de continuité, de l’organisation pédagogique à la mise en place d’une comptabilité coopérative, le tout sécurisé et revalorisé par un titre qui devait devenir un drapeau : l’imprimerie à l’école. Le fonctionnement des échanges interscolaires et des échanges d’idées entre maîtres justifiait de bien modestes appels de fonds que Freinet faisait toujours à contre-cœur et qu'il tâchait de compenser par de petits avantages qui en atténuaient la rigueur, « A mesure que les fonds le permettront, écrivait-il dans une circulaire de 1926, chaque adhérent se verra attribuer une action de 25 F. Les nouveaux acheteurs de la presse bénéficieront de cette même action. » C’était la multiplication des petits pains, qui jamais ne remplissait les tiroirs vides, mais c’était surtout la justification de ce qui s’appelait alors la coopérative d'entraide. Le jeune instituteur qui, en 1928, achetait le matériel d’imprimerie avait à débourser de sa poche 238,50 F (n° 13 de L'imprimerie à l'Ecole) et il gagnait à peine 300 F mensuels. Pas de caisse des écoles, pas de crédits scolaires municipaux, pas de loi Barangé et, en perspective, l’hostilité de l’administration, des parents, de la municipalité !

Mais on chérit d’autant plus son enfant qu’on a souffert pour l’élever et qu’il vous a coûté de réels sacrifices. Les pionniers de la pédagogie Freinet aimaient leur œuvre pour les mêmes raisons. L'esprit d’équipe allait toujours plus loin que la collaboration pédagogique et chacun emboîtait le pas à toutes les initiatives de Freinet : c’était à n'en pas douter la plus parfaite dynamique de groupe.

Il faudrait avoir le temps de décrire toutes les démarches émouvantes qui, en ces premières années de démarrage, ont donné à la coopération sa signification la plus efficiente et la plus noble. Chaque adhérent était au premier chef un travailleur et un militant sans départager ses fonctions éducatives et ses responsabilités dans la création des outils nouveaux de travail. Chaque classe, était en même temps qu’un laboratoire, un atelier de bricolage permanent. Chacun s’alignait à la base, sur la ligne de départ et la prodigalité des efforts communs témoignait d’une bonne volonté sans limites : on mettait en route des modèles divers de presse ; on s'essayait à la fabrication de casses, de porte- composteurs, de rouleaux ; on inventait des procédés d’illustrations typographiques, de cartes géographiques ; on prospectait les alentours pour découvrir des matières premières au plus bas prix : papier à imprimer, encres, cartons divers, caractères, caoutchouc. On recherchait les occasions d’achat : enveloppes, perforateurs, agrafeuses, tous éléments qui allégeaient quelque peu les tarifs en cours et qui donnaient grandeur et noblesse à ces prospections patientes et courageuses d’abeilles au travail.

C'est ainsi que grandit la ruche.

Dans Naissance d'une Pédagogie Populaire, j’ai retracé trop hâtivement le cheminement de l'œuvre pédagogique, inextricablement liée à la mise en place d’un secteur de production du matériel éducatif et d’un organisme financier. La coopération y prenait ses sûres assises et ses marques de noblesse.

Ce n'était pas sans difficultés ! Compensées heureusement par les richesses, les vraies richesses d’une idéale association.

Evoquant ces temps lointains de la jeunesse d’une œuvre collective et de la jeunesse des travailleurs qui l'ont promue, je revois des visages éclairés de bienveillance et d’optimisme et qui s’offraient à nous dans une sincérité si loyale qu’elle se touchait du regard, sans que naisse jamais une arrière-pensée de doute ou d’hésitation. Il faut dire une fois ces choses qui ont été si réelles, pour que l’on sache comment chacun tenait à s'engager dans les responsabilités exigeantes d'une fonction nécessaire, aussi méritoire dans le bricolage du matériel à perfectionner que dans la vaillante propagande, que dans les activités pédagogiques les plus audacieuses, à contre-courant d'un monde d’autoritarisme administratif et de conformisme paralysant. Et il faut dire aussi qu'au long du temps qui coule se sont retrouvées intactes, dans les meilleurs d’entre vous, à la base comme au sommet, ces mêmes vertus de l’entraide inconditionnelle qui ont assuré, assurent et assureront la pérennité de la pédagogie Freinet,

Cependant, l'organisme commercial qui, dans une continuité indéfectible a toujours assuré l'indépendance de notre œuvre et la recherche permanente qui la conditionne, est astreint aux obligations de statuts et de formalités fiscales exigés par la légalité. II est toujours plus difficile de manier des règlements et des fonds que des idées venues en offrande spontanée renforcer sans cesse le tonus d’une collaboration fraternelle, C'est pourquoi l’histoire de la CEL a toujours été signée de difficultés financières inhérentes à la pauvreté et qui ont failli à maintes reprises la faire sombrer. Nous en résumons les plus dramatiques passages, puisqu'aussi bien ce sont là des événements inscrits dans l'histoire,

1932-34 : « L’affaire de St-Paul » (1) qui concrétise de façon dramatique l’attaque de la réaction contre la pédagogie Freinet, sur le plan local puis national, met immanquablement notre trésorerie en difficulté : à un moment d’expansion affirmée des techniques Freinet, il faut des fonds de roulement accrus, des locaux nouveaux, des employés. Jusqu'ici la coopérative, n'étant pas totalement centralisée, ne fonctionnait que par le travail de Freinet à l’administration, mon travail et celui d'aides bénévoles à l’expédition et à l’organisation interne de l’emmagasinage.

Dure épreuve, subie en des temps où la lutte était sur tous les fronts, pédagogique, culturel, social, financier. On triomphe de l’adversité par la lutte militante, dans la classe, dans des meetings, par des interventions au parlement, par la presse et, surtout, par la souscription permanente auprès des camarades devenus combattants d’une noble cause, à leur poste de travail.

Et la partie est momentanément gagnée.

1939 : la guerre anéantit en quelques mois une œuvre magnifique, symbole de tant de travaux, de tant de sacrifices, de tant d'espoirs. Freinet est interné dans un camp de concentration, nos camarades sont appelés à l’armée, devenus prisonniers, et plus tard pour quelques-uns ce sera les camps de la mort d'où ils ne reviendront plus.

La CEL logée dans nos locaux de l’Ecole est perquisitionnée, dispersée, plus rien ne restera de tangible de tout ce qui fut une œuvre réaliste portée à si grande hauteur humaine.

1945 : Mais la bonne semence ne perd jamais ses virtualités de vie : en juin 1945, Freinet sonne le rappel de ses camarades de combat. Un stage de juin réunit à Gap plus de cent participants. C’était un défi à la démoralisation de l’après-guerre, à la destruction massive du territoire, à l’inexistence des moyens de communication : la pédagogie Freinet reprend le départ, mais la CEL est au point zéro : pas de local, pas de matériel, pas d’employés, pas de clientèle, pas de « bons-matières » pour faire démarrer la production. Comme local, on découvre, après maintes recherches, les murs mis d'un garage à Cannes.

Se lancer dans l'aventure de reconstruction est une folie. On s'y lance quand même, tant est totale la conviction de tous, que l'œuvre promue par Freinet est gage de réussite. Tant et si bien que, non seulement les activités pédagogiques démarrent dans des locaux improvisés avec des employés hélas ! non spécialisés, et ainsi va s'organisant la mise en place des fabrications d'outils majeurs : la CEL passe au stade de la production. La petite CEL d'avant-guerre qui ne pouvait assurer que la vente d'une production limitée et façonnée à l'extérieur, installe ses propres ateliers d'usinage : presses, composteurs, caractères, limographes.

Une fois de plus, triomphe la coopération.

1951-52: Aux quatre murs du garage succèdent des installations viables : salles et machines, bureaux d'administration, personnel formé et spécialisé, vente et clientèle assurée dans les limites d'une entreprise qui, comme toujours, n'a pas de fonds de roulement, mais qui sera sûre de s’en tirer en faisant appel aux prêts à long terme de ses adhérents. Si bien que dans un élan d'initiative qui fut toujours le moteur de toute création durable, Freinet songe à installer la CEL dans ses murs, à lui donner une assise foncière qui la rendra moins fluctuante et vulnérable. Malgré d’incroyables difficultés financières puisqu'il faut assurer les traites de la construction tout en poursuivant les stocks de matériel on fait face à un circuit commercial grandissant...

Un nouveau bond en avant est fait avec l'installation des ateliers d'édition. Dès cet instant les biens CEL (immeuble, terrain, machines, ateliers, clientèle) garantissent une dette flottante inévitablement accrue.

Mais plus encore, une autre garantie est donnée : la caution morale d'une personnalité connue et respectée dans le monde pédagogique international : Freinet.

Cette garantie d'honneur sauvera la CEL dans l'affaire Rossignol.

1956 : Pour donner à la CEL un plus grand secteur de diffusion et alléger les tâches écrasantes de Freinet, le C.A. décide de faire entrer certains circuits de vente CEL dans les circuits de la Maison Rossignol (Rossignol étant un ancien adhérent CEL).

1958 : Faillite de la Maison Rossignol qui dépose son bilan. Pertes de la CEL : près de 40 millions d'A.F.

Les biens CEL (bâtiments, terrains, machines) garantissent encore le passif, mais pas de fonds de roulement pour la production et l'administration, pas la moindre chance d'emprunt extérieur. Dans d'innombrables voyages à Paris où se liquide l’affaire Rossignol, Freinet seul, sans avocat, se trouve confronté avec des créanciers rompus à ces sortes de joutes. Il y eut une séance mémorable où, inévitablement, Freinet fut sacrifié aux autres requérants. C'était la fin de la CEL.

Au moment du retour, en gare de Lyon, Freinet se ravisa, prit un taxi pour se rendre chez le Directeur de la Caisse de Crédit Coopératif. Il proposa l'hypothèque de son école. Un prêt de vingt millions d'anciens francs fut consenti eu même temps qu'un découvert bancaire permanent était autorisé.

C'était le redémarrage de nos circuits commerciaux. Les camarades firent le reste : par des versements importants et échelonnés, ceux que l'on avait appelés avec raison des « coopérateurs d'élite » sauvèrent la CEL.

1960 : Ou sait, hélas ! ce qu’il advint de la gestion abusivement personnelle de Pons, heureusement de courte durée, mais qui, une fois de plus, mit en péril l’entreprise,

C'est dans cette période trouble où la mauvaise conscience de quelques-uns tenta de prendre pied sur l'altruisme fondamental de la grande masse, que le congrès de Perpignan dut procéder aux trois exclusions de Faligand, Bonbonnelle et Gilbert, condamnation exceptionnelle pour un acte exceptionnel d'infâme malveillance, le seul au long d'un demi-siècle de militantisme unitaire, sans défaillance. À nouveau, dans ces heures graves, toutes les énergies se soudèrent pour protéger et renforcer l'œuvre commune,

1968 ; Tant de fois guéries de leurs blessures et sauvées toujours par le même et inlassable dévouement de leurs militants, la Pédagogie Freinet et son double, la CEL, affrontent l'avenir. Plus que jamais, à l'échelle mondiale, le nom de Freinet revalorise la mission de l'éducateur.

Peu importe qu'une Education Nationale, ignorant ses propres problèmes et ses responsabilités, mette plus d'empressement à faire durer dans l'incohérence, une scolastique que dans un sursaut de légitime défense, la vie saura démanteler.

Peu importe que nos militants soient encore souvent tenus à l'écart du recyclage des maîtres où, en toute expérience, ils pourraient apporter un maximum d'efficience.

Peu importe que les subventions nous soient refusées pour des stages spécifiquement réalisés dans l'esprit des instructions officielles.

Dans cette rénovation de l'enseignement qui se fera eu égard à la vie et non selon les caprices d'administrateurs transitoires, nous aurons apporté la pierre d'angle qui donnera solidité au monument de l'avenir. Il en sera ainsi car, plus que jamais, le destin de notre pédagogie communautaire, unique au monde par son ampleur, par le don de soi-même, par un ordre majeur d'entente, est garanti par le fier drapeau de la coopération.

Notre CEL appelée une fois de plus à élargir ses murs, à moderniser ses pratiques administratives et commerciales doit continuer à œuvrer dans la ligne de son histoire. Elle doit rester « votre maison » jusque dans les moindres détails de l'entreprise moderne qui déjà se concrétise sur les plans établis par vos responsables. Aujourd'hui comme hier, vous ne sauriez accepter que la maison commune soit régie par les procédés de la finance capitaliste. Maintenant comme jadis, c'est par le nombre grandissant des petites actions souscrites dans les difficultés de la vie quotidienne que vous resterez maîtres des biens qu'un passé si méritoire vous a confiés. Une action CEL de 1968 n’est pas à l’échelle de la revalorisation d'une action de 1927 et votre idéal est aussi vaste et aussi généreux que celui de nos premiers adhérents. Témoin autorisé de la grande aventure qui s'est construite avant vous, tout entière dominée par le souvenir de Freinet, je puis vous dire : l'homme ne peut se sentir grand qu'au milieu des hommes. C’est à ce niveau que se prennent les dimensions de la vie la plus généreuse, la plus haute. Sûre d’être entendue, je puis vous poser la question toute simple que posait Freinet à ses camarades en des jours difficiles, et à laquelle vous répondrez comme il fut répondu alors, par un engagement : « Sommes-nous toujours tous d'accord pour travailler en totale camaraderie en intégrant toujours coopérativement notre activité individuelle ou collective à l'ensemble complexe de notre mouvement ? »

(1) Voir Naissance d’une Pédagogie Populaire.

ELISE FREINET

Dans le prochain numéro, R. Poitrenaud tracera les grandes lignes de la nouvelle organisation de la CEL et donnera le départ d’une grande campagne d'adhésions.

 

APPEL pour la rénovation de renseignement

Dans mon travail de récolement de documents pour l'ouvrage sur la Rénovation de l'enseignement, je me trouve dans l’impossibilité d'user comme, il conviendrait des articles et divers écrits de Freinet et de nos camarades, par suite des difficultés de manœuvre. En effet, ces documents sont intégrés à des albums comprenant toutes les séries de l'Educateur parues depuis le début de l'expérience coopérative de Bar-sur-Loup. Je suis donc dans l’impossibilité de donner à ces documents la mobilité nécessaire à mon travail et d’autre part je ne puis songer à les faire dactylographier sans une perte de temps et des frais incompatibles avec mon projet.

Je fais donc un appel pressant à tous nos camarades qui disposeraient de collections de la revue qui, sous les présentations diverses : l'Imprimerie à l'Ecole, l'Educateur Prolétarien, l'Educateur sont parues depuis 1935. Des éditions complémentaires éditées dans nos circuits intérieurs pour l’organisation et l'exploitation de travaux communs seraient aussi les bienvenues.

En 1963 l’incendie de la CEL a détruit toutes les réserves de nos éditions, il m'est donc impossible de me documenter sans avoir recours à votre aide.

Je demande aux camarades de me préciser, avant toute expédition, la contribution qu'ils pourraient m'apporter en indiquant l'année et les numéros des revues disponibles.

Je vous remercie d'avance de ce geste que laisse espérer notre pédagogie coopérative et qui aidera à sa continuité dans l'avenir.

E.F.