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Déclencheur... création

Octobre 1998

 

CréAtions n°83 - Peindre - publié en septembre-octobre 1998 - Editions P.E.M.F

Classe de CP, Ecole de Villelaure (Vaucluse) – Enseignante: Joëlle Février – Intervenante : Odile Fabre, enseignante CPAP en disponibilité.

 

 Déclencheur ...  création

« Il était une fois un loup qui volait sur une pierre*… commence Odile.

- Il était une fois des arbres magiques qui volaient au secours du loup… » poursuivent les enfants.

Dans la classe de Joëlle, l’intervenante Odile Fabre, enseignante CPAP en disponibilité, vient de lire un conte.

Elle propose aux enfants d’imaginer une suite ou un volet à l’histoire. Ils s’installent donc pour peindre les arbres magiques. Les matériaux sont donnés : gouache, craies grasses et des outils de grattage.


 

* Ce conte se trouve dans les Belles histoires de Pomme d’Api.

 

  

 

Le déclencheur a pour rôle dans cet atelier d’aider les enfants à aller plus loin que dans les productions quotidiennes totalement spontanées. Leur imaginaire est sollicité, une dynamique de groupe s’installe et va favoriser les échanges.

Un autre atelier ** en relation avec l’arbre a eu lieu en début d’année. Les enfants, invités à regarder La Forêt de Klimt, ont pu observer, exprimer leurs impressions.

Puis, Odile, une maman d’élève, leur a proposé d’imaginer à leur tour une forêt, leur forêt. Elle a donné le format, les matériaux, mais leur a demandé de veiller à la variété, à la différence quant à la forme, l’aspect, la taille.

Cette étape était très dirigée et pourtant les enfants y avaient un espace de création, celui d’imaginer leur ou leurs arbres et d’organiser ensemble la forêt.

Joëlle et Odile remarquent qu’il n’y a eu aucun blocage pour réaliser les arbres magiques qui, par ailleurs, ont donné lieu à une riche production orale.

Elles constatent également que les ateliers ont dynamisé la classe : les enfants ont appris à se regarder, à s’écouter, à travailler ensemble. Ils y ont acquis la maitrise des techniques, des matériaux, ils osent davantage. Leur regard a été nourri culturellement : ils en sortent plus libres.

Lors de la fête de la bibliothèque, ils ont peint des arbres imaginaires qui ont pris leur place dans La forêt aux contes.
Ce n’était plus un travail d’atelier, la sollicitation a suffi à les motiver et ils n’étaient pas peu fiers d’afficher leurs œuvres dans un cadre ouvert.

** Je n’arrivais pas à trouver le temps, ni l’énergie de mettre en place des ateliers d’arts plastiques. Les enfants de ma classe pouvaient dessiner et peindre librement dans les espaces et les temps aménagés. Je ressentais le besoin de les aider à s’enrichir, à travailler en groupe, à des travaux collectifs, à se regarder, se critiquer, échanger.
C’est Odile qui m’a proposé d’animer deux ateliers par semaine tout au long de l’année. Ce travail d’incitation, dirigé au départ, avait pour projet d’amener l’enfant à prendre possession de sa liberté d’agir et de s’exprimer. 
J. Février

 

                             sommaire Créations n° 83 

   

 craies grasses, grattage, déclencheur, arbre