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Avril 1999
  CréAtions 86 - Naturellement créateur  - publié en mars-avril 1999

Classes de Maud Léchopier à Méry-sur-Oise, Agnès Joyeux à Cormeilles-en-Vexin, ainsi que Mesdames Ustase et Lucas à Franconville et Catherine Tallec à Ermont pendant l’année scolaire 1997-1998.

 

Un mètre carré de tissu

 

Projet de circonscription imaginé par Brigitte Chappuy et développé notamment dans les classes citées ci-dessus.

L’idée est d’offrir aux maitres un ensemble d’éléments (accompagnement pédagogique, dynamique d’un projet de circonscription, finalisation matériel), pour les aider à mettre en place en classe des projets originaux à dominante artistique, en particulier photographique, dans le cadre d’une proposition commune.

 

Un espace de liberté

Il fallait donc trouver une idée qui incite les collègues à entrer dans un projet artistique, mais qui offre également les possibilités à chaque enseignant de mettre l’accent sur l’objectif qu’il souhaite développer, en fonction de son projet de classe, d’école. Le temps consacré au projet doit être modulable selon les vœux de l’enseignant.

Le projet doit permettre de lier les capacités des enfants dans différents champs disciplinaires, afin d’inviter à une pédagogie de projet.

 

 

Des moyens d’expression variés

Cependant, il faut mettre en place un dispositif matériel qui garantisse, si l’on peut dire, un investissement personnel de chaque élève : ici chaque enfant dispose de son matériel, la réalisation est individuelle. La proposition peut devenir rapidement le projet de chaque enfant.

 

Mais il faut également qu’il y ait de réels échanges, entre les enfants, et entre les collègues. Cette communication peut se faire le biais d’expositions, mais surtout par un retour vers chaque enfant du travail réalisé par d’autres.

C’est ainsi qu’est proposé : Un mètre carré pour une photo.

Des boites (une pour chaque élève) circulent de classe en classe.
Elles contiennent du matériel :
• un mètre carré de tissu ;
• un appareil photo jetable ;
• une feuille d e "beau papier" pour chaque enfant (futur "carnet de bord") ;
• et une règle du jeu : chacun prend une photo (et une seule avec ce matériel), sur laquelle le mètre carré de tissu soit être visible.
Sur sa feuille de « beau papier », chaque enfant raconte sa photo.
Puis les boites partent dans une autre classe.

A la fin de la chaine, les feuilles de "beau papier" sont associées avec les photos correspondantes, puis rassemblées en "carnet de bord". Ceux-ci voyageront de nouveau dans les classes participantes afin que chaque enfant découvre sa photo, mais aussi celles réalisées par d’autres enfants, avec le même mètre carré de tissu que lui.

 

Les enfants imaginent, apprennent :

Ils découvrent le contenu de la boite, et explorent les qualités plastiques du tissu (couleur, matière, forme, transparence…). Ils prennent en compte les impressions ressenties et cherchent comment les communiquer à d’autres par l’intermédiaire de la photographie.

Pour cela, ils imaginent une mise en scène du tissu – le froisser, l’étirer, envelopper, dissimuler, l’associer, le bouger, bouger avec lui, l’installer, le confondre dans un lieu, avec un objet… - qu’ils photographient.

Ils mettent la photographie au service de leur idée, ils apprennent à donner un sens à leur message visuel, à traduire une émotion, une relation, pour les communiquer, en abordant les notions de cadrage, de point de vue, de lumière…

Ils échangent leurs idées avec d’autres enfants, apprennent à respecter d’autres idées.

 

Une sensibilisation pluridisciplinaire

 Pour sensibiliser les enfants au projet, certains enseignants ont choisi de mettre en place des activités qui leur permettront par la suite d’entrer de plain-pied dans le vif de l’événement.

- Quelques unes ont proposé à leurs élèves d’évoluer avec des tissus ;
- Agnès Joyeux a familiarisé ses élèves de petite section au tissu grâce à un travail plastique à partir de compresses - cf Créations n° 84.
- Maud Léchopier a initié ses élèves de CE1 à la prise de vue et au cadrage. Elle a également permis une approche sensible avec le matériau textile :
« Des tissus apportés par les enfants ou en stock dans nos réserves sont déballés sur la table. Les enfants les regardent, les touchent et nous listons les mots désignant leur aspect, leur couleur, leur tenue, la sensation qu’ils provoquent.

Ensuite, les enfants sont invités à laisser voguer leur imagination en disant ce qu’évoquent pour eux les tissus. Puis chacun va choisir son tissu, en découper un morceau, le coller sur un carton et matérialiser son évocation à l’aide de peinture. Une mise en commun et des échanges permettent d’enrichir le premier jet.

Un titre poétique est alors attribué à chaque production.

Chaque enfant, pour réaliser lui-même son encadrement, choisit des échantillons de tissu mural qu’il disposera en bande ou en carrés. »

 


 

Campagne vue d’en haut – Laura

Fête éclairée
Ginaba.
Des points blancs ont été ajoutés sur le tissu après des échanges et sur suggestion des autres enfants.

 

 

 
Ciel d’orage
Alexandre

 

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