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Le thème de notre congrès de Perpignan : les examens

Dans :  Techniques pédagogiques › 
Novembre 1965

Le problème n'est pas nouveau. Il a suscité une très abondante littérature. L'Institut de l’Unesco pour l’Education de Hambourg avait pris l’initiative de deux rencontres d’experts, l’une en mars 57, l’autre en mars 58. Entre temps une documentation avait été rassemblée sur le régime en vigueur dans une vingtaine de pays. F. Hotyat en a résumé l'essentiel dans un livre paru chez Bourrelier :
Les Examens (Les moyens d'évaluation dans l’enseignement).

Nous ne nous contenterons pas de faire la synthèse de ces divers travaux. Nous voudrions en tirer des directives pour une réforme possible des examens. C'est donc cet aspect constructif du problème qui va plus particulièrement nous préoccuper.

Nous pourrions examiner les points suivants ;

Quelles sont les pratiques actuelles qui sont à condamner ?

a) Les examens tels qu'ils existent encore étaient valables au début du siècle, alors que le but de l’Ecole était presque exclusivement l'acquisition des connaissances. La mesure de ces acquisitions est effectivement possible par interrogations et par tests. Or, le but de l'Ecole a changé — ou du moins est en train de changer. La somme des connaissances n’est plus aujourd’hui à la mesure de l’homme, et encore moins de l’enfant.

Il faut désormais se préoccuper davantage de former en l'enfant l’homme qui aura le maximum de possibilités de compréhension, de création et de culture, l’homme qui sera riche d'un sens historique, scientifique, littéraire, mathématique. Le système de mesure traditionnel n'est absolument plus valable pour ces acquisitions. Il nous faudra trouver autre chose.

b) Le système des notes a montré toute sa vanité : nous pourrions apporter de nombreux témoignages montrant que l’attribution de ces notes varie considérablement selon les correcteurs. Les notes utilisées pour les examens sont comme des mesures qu’on effectuerait avec un mètre faux ou mal standardisé.

c) La correction des épreuves; possible lorsque; il y a cinquante ans, le nombre des candidats était peu élevé, est aujourd'hui techniquement impossible. Si on établissait — et ce serait facile — le temps moyen qu'un professeur devrait consacrer à une honnête correction d'une copie de baccalauréat, on pourrait calculer du même coup l’effectif des commissions d’examens. Il n'y aurait jamais assez d'examinateurs.

d) L'emploi préconisé des machines électroniques ne fait qu’officialiser ces fausses mesures. Ce n’est pas la machine qui pourra noter les candidats. La machine exploitera la liste de ces notes pour en tirer les conclusions. Mais si ces notes sont fausses, les données des machines n’en seront que plus erronées.

e) L’importance croissante des notes nécessite un bachotage abêtissant que tout le inonde condamne mais que tout le monde pratique.

Dans la pratique, en France, les examens ne sont nullement la mesure des acquisitions conformément aux programmes, Ce sont les examens qui remplacent les programmes, tout l'enseignement aux divers degrés étant conçu exclusivement en fonction de l’examen.

Il en résulte non seulement le bachotage mais le doping dont nous aurons à dire les méfaits.

Que pourraient être les examens ?

Nous pouvons noter d’avance ici un certain nombre d’impératifs :

— Dans la pratique intensive actuelle des examens, il faut procéder rapidement, ce qui exclut l'emploi des tests divers trop longs à analyser et à exploiter.

— Il faut compter que les examens de masse ne doivent pas durer plus d’un jour.

— La correction doit en être rapide.

— Elle doit mesurer plus que les acquisitions les possibilités de recherche, d’étude et de travail.

C’est dans ce cadre étroit qu'il nous faudra essayer de construire.

De l’étude de quelques techniques d’examens :

— De l'emploi possible des dossiers scolaires.

— Peut-on améliorer le système de notation?

— Doit-il y avoir des épreuves éliminatoires?

— Que penser de l'épreuve d’orthographe ?

— L’oral doit-il avoir lieu ?

Quelques propositions constructives

Les brevets et chefs-d'œuvre dont nous allons commencer l’étude dans notre prochain Educateur Technologique. Epreuves nouvelles avec l'utilisation de livres et de dictionnaires.

Tests d'acquisition pour les techniques indispensables.

Utilisation éventuelle des techniques audiovisuelles.

Dès notre prochain numéro, nous étudierons les points divers de ce programme. -

Pour notre partie constructive nous aurions aimé recevoir le maximum de renseignements sur les examens dans les divers pays du monde, afin que, à notre Congrès, nous puissions faire des propositions concrètes et possibles pour les divers examens.

A vous lire donc.

C. F.