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Octobre 1964

La RÉVOLUTION SCOLAIRE EST DANS L'AIR

Vous avez sans doute lu l'important article de MATCH du 3 septembre : « IL FALLAIT UNE REVOLUTION : CE N’EST QU'UNE REFORME DE PLUS » qui pose, d'une façon hardie les divers problèmes actuels, pour lesquels nous présentons des solutions. Nous en reparlerons dans notre Educateur Magazine. Mais nous souhaiterions en attendant que nos camarades CEG et Second degré se persuadent qu'il leur faudra bon gré mal gré s'engager dam la voie de la modernisation de leur enseignement. La routine ni la scolastique ne paient plus. Il vous faut chercher d'autres techniques mieux à la mesure des temps que nous vivons.

Chercher d'autres techniques, cela n’est pas modifier la forme de vos leçons, de votre discipline, ou des explications que vous dispensez. Ce sont les processus d'apprentissage qui sont à changer puisque tes officiels eux-mêmes :

— interdisent les leçons ex cathedra ;

— dénoncent l'abus des manuels scolaires ;

— disent l'inutilité du par-cœur ;

— préconisent des fondements nouveaux de culture.

Ces changements supposent des outils nouveaux, et des techniques résultant de ces outils : texte libre, expression libre, travail effectif, Bibliothèque de Travail, fichiers et livrets autocorrectifs, comptes rendus et conférences, journal scolaire, bandes enseignantes.

Encore faut-il savoir manœuvrer ces outils. Nos stages cherchent à vous l'apprendre. Pour ceux qui n'ont pas pu y participer nous préparons un cours spécial par correspondance.

Si un jour prochain vous étiez nombreux à employer ces outils et à pratiquer ces techniques, il y aurait quelque chose de changé dans votre pédagogie.

Nous croyons qu’il n’est pas inutile de vous rappeler cette primauté des outils et des techniques de travail. Ne croyez pas que vous pouvez et que vous pourrez vous dispenser d'y avoir recours. Pour marcher au rythme du monde actuel, il vous faut autos ou avions. Vous ne moderniserez pas vos classes avec les vieux outils de la scolastique.

Mais je crois qu’il est urgent aussi d’insister sur ce qui pourrait être à mon avis une revendication majeure au CEG et au Second degré : le travail d'équipe. Vous ne pourrez pas faire un journal si vous ne parvenez à un accord de travail avec les professeurs des autres disciplines ; les travaux personnels des élèves ne peuvent plus se limiter à une spécialité. Il devient courant aujourd’hui de remarquer que, avec les progrès récents des sciences et de intercommunication sur le monde, tous les problèmes sont complexes : ils sont tout à la fois littéraires, scientifiques, historiques, géographiques, artistiques. La télévision accentue cette résonance.

Le travail par spécialités devient un non-sens pédagogique. Le travail par équipes est désormais une nécessité.

Cette nécessité sera certainement imposée sous peu par les Instructions Ministérielles. C’est ce que vous pouvez expliquer à vos collègues pour que partout s’amorcent les équipes de travail entre professeurs spécialisés.

Il vous suffirait alors de préparer des plans de travail pour l’équipe où seraient prévus les divers travaux de la semaine. La collection Bibliothèque de Travail, qui est tout à la fois historique, géographique, scientifique, littéraire, artistique, serait dans une salle commune à la disposition des divers professeurs. Certaines conférences pourraient être faites par les élèves devant plusieurs cours réunis. Et le journal scolaire serait le reflet de ce travail d’équipe. La correspondance elle-même se ferait entre équipes.

Nous avons, à notre premier degré, débordé partout les anciennes limites de nos classes. Le travail individualisé par fichiers ou bandes enseignantes s'accommode mal d’un formalisme scolastique. Il vous faut rompre hardiment les vieilles structures et aller vers la vie pour préparer vos élèves à la vie.