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Des traces… une machine qui rebondit

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Juin 1999
 

CréAtions n° 87 - Traces - publié en mai-juin 1999

Ecole maternelle La Mareschale, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) – Enseignant : Alain Bard

 

Des traces… une machine qui rebondit

 

Parmi les tout premiers outils mis à la disposition des enfants qui entrent chez « les moyens et les grands », il y a « le calepin individuel » de dessins libres. C’est un bloc sténo de cent pages : très utilisé par les enfants, solide, peu encombrant et agréable à feuilleter (ils ne s’en privent pas !). On y retrouve facilement les dessins pour observer l’évolution de l’enfant, ses redondances… et il y a toujours place pour cette forme d’expression dans le planning des activités. Les enfants ont libre accès aux différents outils : craies, crayons… et dessinent « ce qu’ils veulent ». Parfois, ils mettent deux calepins côte à côte pour « une histoire à deux ». Le travail terminé, ils doivent me montrer leur production et raconter l’histoire dessinée. On en discute et je note parfois ce qu’ils me disent.

Un matin, Baptiste arrive avec sa « machine à arroser les gens ».

Parce que c’est du jamais vu, je lui propose de présenter son dessin aux copains. Celui-ci suscite des questions : « A quoi ça sert ce tuyau ? Et celui-là ? Et celui-là ? Comment t’as eu l’idée ? » Je les sens admiratifs, un peu envieux. Je propose alors aux enfants intéressés de créer aussi « leur machine ». L’activité est inscrite au plan de travail : dessins de machines.

Ils vont en créer de nouvelles sur deux jours. Je les présente à la classe sous forme de photocopies agrandies et les enfants observent, comparent, remarquent ce qui est « pareil » : « Les tuyaux… c’est compliqué ! »

On ne comprend pas toujours. Par exemple, pourquoi faut-il de l’huile chez Clara ? Que fait vraiment le bonhomme chez Ilan ?

Ils se posent ainsi quelques questions. Les réponses ne sont pas toujours claires, mais chaque enfant a recherché une logique à son invention et a cherché à en faire comprendre le fonctionnement. Ils ont tenu à dire en quoi elles étaient différentes en insistant sur leur finalité : l’une sert à arroser, l’autre à tuer les insectes, une autre à recycler, etc. Il en est ressorti qu’une machine « ça doit servir à quelque chose », et « c’est compliqué » dit Quentin, surtout si ça marche tout seul.

 

 

J'avais choisi de mettre en valeur cette production parce que c’était quelque chose d’inédit, mais d’assez élaboré pour mettre des enfants en situation d’expliquer une démarche, une logique. Je ne fais pas cela systématiquement, parce que je ne voudrais pas qu’ils recherchent la nouveauté à tout prix. Ils ont tellement besoin de faire puis de répéter encore et encore le même dessin.

Je n’ai pas non plus « pédagogisé » là-dessus, je n’ai pas lancé un projet, un atelier de montage de machines, même pas apporté un livre sur… j’aurais pu … mais …
   

 

 

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