Nous avons vu qu’il n’y avait pas de ligne sur une montagne, que l’une cachait une partie de l’autre, qu’elle n’avait ni début ni fin, que la lumière définissait la place de chaque relief, que l’ombre n’était que son contraire, un creux pour un plein, un haut pour un bas.
Nous avons pris des feuilles, des crayons gris, du fusain, de la sanguine et nous avons tracé. Nos avons représenté la montagne avec le trait pour seul outil. Pas de couleur pour illusionner. Rien que du noir, du gris, du blanc. Un cadre de papier, comme fenêtre, nous aidait à cerner le sujet, à ne pas nous éparpiller.
En dessinant, nous avons compris le cours des ruisseaux, leur trace dans le paysage, nous les devinions presque à force de percevoir les changements de lumière. La montagne se livrait à nous, nous en percevions l’histoire, la genèse. Nous comprenions la force de l’eau et ses effets sur le paysage.
Par la suite, lorsque nous avons regardé une carte d’état-major, notre regard a pu lire plus facilement les vallées, les courbes, les niveaux.
|
Jérôme – LES AIGUILLES D’ARVES
Arthur
|