Janvier 1999, Ugo (3 ans) apporte Les Terribles Boulougoulous*, album qui a tout de suite un écho très favorable auprès des petits de ma classe. Outre son côté manipulation intéressant (il faut déplier chaque page pourra voir la réponse à des questions, fort angoissantes), l’histoire est très stéréotypée… c’est peut-être ce qui fait son succès. Je la raconte quasiment en boucle… les enfants jubilent !
Priscilla, atteinte de cécité complète, entre dans cet univers comme ça ne lui est jamais encore arrivé. D’habitude, c’est la seule enfant à me tourner le dos lorsque je montre des images, mais là, elle se tient tout près de moi, et ne manque pas un mot. A la fin du regroupement, elle reprend le livre et passe sa main sur les pages sans relief en racontant l’histoire (« là, Benjamin, il tombe dans la mer », etc.).
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Je propose alors à toute la classe de fabriquer un album que Priscilla pourra lire toute seule, lire aux autres : lire avec les doigts puisque ses « yeux sont en panne ».
C’est ainsi qu’est né cet album réalisé avec tous les enfants de la classe… y compris avec Priscilla.
(Nous avons aussi réalisé une cassette-audio, avec musiques et bruitages qui nous ont permis de danser, jouer l’histoire et la partager avec nos correspondants…)
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