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Octobre 2000

 

CréAtions n° 93 - Question d'expression - publié en septembre-octobre 2000

Ecole maternelle de Lantin, Belgique – Enseignante : Françoise Dor – Intervenants : Myriam Sarlet, Nicolas Quaglia, Hannie Hella

 

La flûte enchantée

Chaque année depuis plus de dix ans, je réalise avec ma classe (2ème et 3ème maternelles) un projet théâtre. Pour mener à bien ce travail, je demande l’aide d’un animateur-théâtre. Et nous présentons le résultat final aux parents lors de la fête de l’école. 

Cette année, nous avons vécu un projet tout à fait passionnant. Tout a commencé en janvier où nous avons eu le plaisir de vivre une animation autour de l’opéra de Mozart La Flûte enchantée.
 



 

Myriam Sarlet, l’animatrice qui a conçu et animé cette activité, nous a réellement introduits dans le monde de l’opéra et nous a fait découvrir et vivre l’histoire de La Flûte enchantée d’une manière active : avec un support vidéo, elle a rendu l’histoire, puis la musique plus accessibles.

Mais chaque enfant a vécu l’animation selon sa sensibilité : certains étant plus sensibles aux détails visuels, d’autres à l’univers sonore proposé (instruments)à, d’autres encore à l’expression physique des sentiments (joie, colère, etc.).

De la sorte, nous évitons un apprentissage théorique ou simplifié qui dévalorise les capacités de l’enfant à être réceptif. Les enfants y ont découvert un univers fascinant et ont pris un réel plaisir à écouter les chanteurs, à reconnaitre leur voix, à situer chaque personnage dans l’histoire…

Commence alors un véritable travail : comment l’orienter ? Quelles pistes d’exploration mettre en place ?

Il ne s’agit pas de raconter l’histoire mais plutôt de partir de ce qui a frappé le plus les enfants : leur propre vision de l’opéra.

 

La musique n’est pas seulement pour l’enfant une source de détente, un plaisir, une relaxation, ce qui s’apparente à un modèle de consommation : l’école ne peut se permettre de véhiculer ce modèle. Elle devrait le contrer en proposant l’image puissante d’un adulte aux facultés constructives, émotionnelles et créatrices. Cet adulte tendrait à accroître l’acuité de la sensation émotive chez ses élèves qui s’exprimeront de manière d’autant plus frappante qu’ils seront réceptifs. Mais n’est-ce pas ici toute une éducation à et par l’émotion qu’il faut envisager ?

Nous constatons que le niveau de la formation musicale est lié au milieu familial. Il est donc un devoir de l’école de compenser et de démocratiser ces apprentissages. Il est une étape de l’enfance où il n’y a pas encore de frontière entre la sensation, l’émotion et la pensée ; l’enseignant travaille dans ce sens, privilégie l’approche sensorielle et globale au travers de toutes les matières artistiques. Si, à l’adolescence, les élèves sont réfractaires aux propositions musicales des enseignants, ils satisferont leurs instincts artistiques en consommant sans discernement ce que proposent les médias. Leurs appétits assouvis par la facilité, la carence dans l’analyse, la frustration à un langage qui leur parait inaccessible pourraient être évitées si une continuité dans le respect de la personne et son unité intérieure existait. Au cours de ses découvertes musicales, l’enfant réagira simultanément à l’approche sensorielle et à l’apport des connaissances, l’un ouvrant la porte de l’autre. L’enfant sera naturellement intéressé par le « comment c’est fait, comment ça marche ? » s’il a l’occasion d’en vivre l’expérience.

C’était dur quand le prince ne pouvait pas parler à sa princesse.

 

J’aimais bien quand Papageno parlait quand même quand c’était l’épreuve du silence et qu’il mangeait. Youna

 

Papageno et Papagena, ils se sont enfin trouvés et puis, ils ont fait plein de petits enfants ensemble. Quentin

 

opéra, dessin, marionnettes
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