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Octobre 2000
 

CréAtions n° 93 - Question d'expression - publié en septembre-octobre 2000

Ecole Maternelle du Colombier, Mouzon (Ardennes) – Enseignante : Marlène Boyer - Artiste : Simone Pheulpin

 

 

Sculptures textiles
 
 
 
 

En 1987, à Mouzon, a été créé le Musée du feutre destiné à assurer la sauvegarde et la mise en valeur des savoirs particuliers liés à la fabrication du feutre et à ses utilisations.
Le musée est un lieu où les rapports entre culture, art et industrie peuvent être pleinement développés.
Chaque année, ce musée invite des artistes à présenter leurs œuvres. Ainsi, différents aspects de l'art textile suisse, allemand, autrichien, hollandais, anglais ou scandinave ont été révélés au public français.

Par ailleurs, les écoles s'intéressent de plus en plus à la visite de ce musée.

Je suis allée au Musée du feutre avec les enfants de ma classe voir les sculptures de Simone Pheulpin. J'ai seulement dit : "C'est une dame qui a fait ces sculptures. Nous allons essayer de trouver en quoi, et comment... et pourquoi ?"
J'ai noté ce que les enfants ont dit à propos de chacune des œuvres exposées. Je ne retiendrai ici que les réflexions autour des sculptures textiles ayant pour titres : Mégalithes, Jardin sec, Petits Pas, Le Nœud et Bouillonnements.


Jardin sec

Jonathan : C'est quand il a neigé. Un peu de neige a fondu, ça a fait des dessins là, juste sous l'arbre. Et aussi juste en dessous du bout de la branche.
Thomas : C'est un grand champ tout plat, il y a un seul arbre.
Julie : C'est un pays où les plantations ne poussent pas. L'arbre est comme mort.
Marine : On ne l'a pas assez arrosé, l'arbre. Tout est sec. C'est aussi en tissu blanc, avec des chemins de tissu bien droits dans le labyrinthe, des chemins bien rangés, dans un sens ici, dans l'autre sens là.

 

Mégalithes

Julie : Les tapis de soleil pour se coucher sont roulés et mis debout, peints en blanc. Elle pensait à des nattes. Ou alors, c'est en pierre.
Margaux : Non, en bois, peint en blanc.
Benjamin : En moquette blanche avec des découpes dedans.
Thomas : Ça s'abîme parce que c'est coupé par endroits !
Jonathan : Je crois que les sculptures sont en laine blanche.
Jordan : Oui, de la laine collée à la Super-glue.
Benjamin : C'est comme une nappe, mais pas mise comme une nappe, enroulée sur un truc debout.
Margaux : On dirait comme des élastiques blancs tout serrés, très serrés, mais c'est pas de l'élastique. Alors ! C'est quoi ? Je me le demande.
Mélissa : Le tissu de la nappe est un peu coupé là. Il doit y avoir un bout de bois dedans, alors le tissu tient bien debout.
Jordan : Il tient parce qu'il est collé.

Margaux : Le tissu tourne et retourne.
Thomas : Il y a un bout sur un autre bout.
Marine : Les bouts sont très serrés. Ça fait ça ! geste
Benjamin : C'est mince, mais après ça grossit en serrant fort le filet.
Thomas : Ça doit être long à faire ça !
Marine : Oui, avec tous ces chemins !

Gautier : Peut-être qu'en dessous c'est des cailloux, des gros cailloux ! Je pense qu'il veut dire de la pierre.
Maxime : Ou de la ferraille !
Benjamin : La ferraille, ça ne se peint pas !
Quentin H. : C'est peut-être du plastique.
Charlie : C'est des bandes enroulées. Peut-être des bandes de carton.
Fabien : De la ferraille et par dessus du papier !
Léa : C'est de la peinture, vous voyez bien que c'est peint !

Gautier : Ou peut-être du bois coupé.
Pol : Je crois qu'il y a du bois et du papier roulé.
Philippe : C'est du verre.
Charlie : Non, ça se voit bien que ce n'est pas du verre. Le verre, ce n'est pas blanc et ça casserait. Là où il y a des creux, ça casserait en morceaux.
Sandra : C'est de la laine, tiens. Touchant du bout du doigt.
Coraline : De la laine pas accrochée. Pas tricotée peut-être.
Benjamin : C'est peut-être cousu, alors.
Maïlys : Moi, je vois bien, je sens du tissu. C'est du tissu blanc.
Quentin H. : Du tissu qui tient debout ! Dis donc ! Moi, je vois comme des vagues.
Quentin P., en touchant : C'est de la pâte à modeler, roulée.
Gautier : Il doit y avoir du ciment pour que ça tienne. Dedans il y a des trous, on pourrait y planter des choses. Et même au fond d'un trou, je crois que je vois un clou.

 

 

Le nœud
 
Romain : Il est beau, celui-là, une coquille de moule, sur un bout de bois.
Thomas : Ou un escargot.
Marine : Non, il y a des lignes, des traces, comme sur les coquilles de moules.
Charlie : Un coquillage, il y avait une bête dedans, peut-être un crabe. Et l'autre l'a mangé et s'est mis à sa place. C'est le bernard-l'ermite !
Gautier : Le sable a fait des traces, ça fait comme des escaliers au bout des vagues. Ca tourne tout autour du milieu (de l'axe).
Amélie : On dirait un manège, ça monte et ça descend.
Léa : Ça ressemble à un nœud.

Petit pas

 
Marine : Il est encore plus difficile le labyrinthe, ça va vraiment dans tous les sens.
Jonathan : Quelqu'un tombe, je pense.
Thomas : Il y a des petits zigzags, et des grands, et en plus ça tourne. Je ne sais pas pourquoi.
Benjamin : Ça ne tourne pas toujours, je vois un morceau de tissu tout plat, là. C'est peut-être un œil.

Bouillonnements

Julie : Dans cette pièce-là aussi, c'est toujours des morceaux de tissu blanc. Elle aime bien le blanc, la dame qui fait tout ça, et elle aime bien faire ça.
Jordan : Elle n'a peut-être pas de tissus d'autres couleurs.
Thomas : Là, elle mélange plus les lignes droites et les lignes dans tous les sens.
Mélanie : Je crois qu'elle a voulu faire des champignons.
Mélanie : Non, je crois que c'est un arbre.
Mélissa : C'est une dame avec des cheveux.
Jonathan : C'est des trucs plus petits, sauf l'autre derrière... Comment ça s'appelle là ?
La maîtresse : Il faut revoir l'étiquette : "Bouillonnements"
Gautier : Oui, c'est ça ! Comme quand le lait bout et qu'il se sauve de la casserole ! Mais pourquoi elle a fait ça ?

 

tissu, pliage
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