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Faire quelque chose qui ne sert à rien

 

 

 

 
Se rendre dans une bibliothèque pour faire quelque chose qui ne sert à rien, Geneviève Patte avance et défend cette idée avec beaucoup de délice. Et si c’était le préalable à tout apprentissage.
   L’école, en règle générale, n’est là que pour compter les points, c’est sa fonction première. Les bons “ élèves” sont performants quel que soit l’enseignant, les enfants en difficulté qui n’arrivent pas à apprendre à lire n’ont pas besoin d’un enseignant pour ne pas apprendre à lire, pour les autres qui constituent le ventre mou du championnat, à savoir les “élèves” moyens, il convient de garder toute modestie quant à l’action pédagogique que l’on exerce sur eux.
 
 Comment se fait-il que les bons “élèves” entrent dans les apprentissages avec facilité, et ce quelle que soient les circonstances, renvoyant par là même les chrono biologistes à la culture des topinambours.
    Ne serait-ce pas parce que ceux-ci ont eu la possibilité de faire quelque chose qui ne sert à rien dans un environnement riche et donc structurant ?
 
    Ne serait-ce pas faire quelque chose qui ne sert à rien qui permet à l’enfant de se construire intellectuellement ?
 
    Rêver, on peut considérer que ça ne sert à rien, quitte à se fâcher avec Freud, mais rêvons quand même d’une école où l’on ne ferait que des choses qui ne servent à rien, où l’enfant développerait son estime de soi et son intellect en toute liberté et sans à priori par rapport à l’activité qu’il mène.
    Faire quelque chose qui ne sert à rien ne serait-ce pas alors le chemin le plus court menant à l’émancipation intellectuelle.
    Et si faire de la Pédagogie Freinet, ça ne servait à rien ?
    Peut-être, mais c’est pour Caen.
Jean-Claude Mura