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Macabre découverte

Février 2002
 

CréAtions n° 100  "Narrations"

publié en janvier-février 2002
Classe de CE2, Ecole du Mayollet, Roanne (Loire) – Enseignant : Christian Bizieau

 

 Macabre découverte, roman-photo

 

Pourquoi une telle production ?

Un thème fédérateur annuel a été choisi pour la ZEP font l’école fait partie : le policier, pour faire découvrir le plaisir de lire.
Je suis convaincu depuis longtemps de la nécessité de travailler avec les enfants sur l’image, j’opte pour un roman-photo.
Mais comment démarrer un travail de ce genre ? Les enfants ignorent à peu près tout et de l’image et du genre policier. Les séries télévisées, toutes ou presque base de violence qu’ils consomment sans réflexion, sans esprit critique, sans clés de lecture sont leur référent. Créer un roman photo policier, au départ projet du maitre, est très vite devenu celui des enfants.
Ici, nous relatons une seule partie du travail liée à l’image et à sa mise en page.
Il n’est pas fait état du travail mené pour passer d’un écrit narratif, support à cette création, à de l’écrit très court, complément de la photo. 

Démarche pédagogique du projet

- Phase de sensibilisation

Bain de lecture, observation de l’objet livre de genre policier, présentations, échanges de remarques.

- Réflexion sur la structure : recherche d’invariants

A partir des connaissances des enfants (surtout les séries télé), de leurs lectures et d’une nouvelle policière présentée en classe, nous avons fait une analyse de ce qui pouvait être commun aux divers scénarios (images ou écrits). Nous avons établi un listing d’éléments entrant dans la construction d’une histoire de type policier. Liste évidemment non exhaustive (voir encadré).

 

Le scénario
 
De l’histoire collective au découpage scénographique
 
Construction collective et découpage de l’histoire
 
Avec le listing des possibles, nous avons fait des choix et construit l’histoire : les faits ? Où ? Quand ? Quoi ? Qui ? Comment ?
L’enquête. Les indices. Les suspects. Les pistes.
Ne révéler le coupable (avec les faits exacts, le mobile) qu’à la fin pour ménager le suspens.

 

Pour construire une histoire policière : recherche des possibles

  Où ?
Chez quelqu’un
Dans un magasin (lequel ?)
Dans la rue
Dans une cave
Dans une forêt
Dans une grotte
Dans une voiture
Sur une terrasse
Dans un bâtiment public-poste, école, banque)

Qu’est-ce qui s’est passé ?
Un attentat
Un crime
Un viol
Un vol
Un enlèvement
Un racket

Quand ?
Le soir
Le matin
Une nuit
Une nuit de pleine lune
A une heure précise

Qui s’en aperçoit ?
La victime
Un voisin
Quelqu’un de la famille
Un ami
Ceux qui étaient avec la victime
Un témoin
Un passant
Le propriétaire

Qui fait l’enquête ?
Un détective privé

La police
Un journaliste
La victime
N’importe qui

Les témoins
pas de témoin
N’importe qui
(passait par là)
Un voisin
Quelqu’un de la famille

Les suspects
La famille
Des amis
Celui qui trouve
Les témoins
Ceux qui ont laissé des traces
(indices)

Les indices
Une caméra de surveillance
Des traces (de pas, de sang, d’huile)
Un chewing-gum, un mégot
Des outils
L’arme
La balle
Une lettre
Une photo
Une odeur…

La preuve
Le coupable
qui ?
Pourquoi (le mobile) ?
Quelle preuve ?

 

 

Des photos pour passer du mot à l’image
Nous avons imaginé l’histoire en images en dressant une liste des photos qui racontent d’elles-mêmes les idées jusqu’alors écrites. Il a donc fallu extraire du texte la succession d’idées, afin d’envisager la fabrication d’images signifiantes pour chacune d’elles.

• Premiers tâtonnements photographiques

Avec un appareil numérique, nous avons photographié plusieurs des scènes-tableaux prévues de notre histoire, chacune sous des angles différents, avec des « acteurs » différents, qui proposent des attitudes, des « tableaux différents. L’intérêt de cet outil est qu’il permet une lecture critique presque immédiate (sur écran d’ordinateur). Les enfants peuvent constater ce qui est « mieux », ce qui correspond plus ou moins aux intentions. L’intérêt de cet outil est qu’il permet une lecture critique presque immédiate (sur écran d’ordinateur). Les enfants peuvent constater ce qui est « mieux », ce qui correspond plus ou moins aux intentions.



Mais nous n’avons qu’un seul appareil photo numérique. Pour que tous puissent participer plus rapidement, nous décidons (lors d’un conseil) d’utiliser des appareils jetables qui permettront à tous de pratiquer plus d’expériences tâtonnées. Le but est de faire prendre conscience que chaque photo définitive devra être pensée, organisée, mise en scène, votre répétée avant d’être prise , pour bien correspondre aux intentions, pour bien « raconter » l’histoire.
Ce sont des séances d’approche, expérimentation, analyse et appropriation des techniques de prises de vues en fonction de ce qu’on souhaite réaliser.

 

La photo, une image qui parle ou comment s’exprimer par l’image au lieu du mot

Première sensibilisation à la photographie
En parallèle à la création de l’histoire « polar », nous menons une activité décrochée : un travail sur la prise de vue avec des appareils jetables. Les enfants photographient ce qu’ils veulent dans l’enceinte de l’école. Les objectifs sont les suivants :
- Démystifier la photo : elle ne sert pas qu’à fixer des personnages (moi, ma famille, mes copains). Elle peut fixer autre chose, raconter une histoire.
- Apprendre à utiliser l’objet appareil photo : sélectionner, se placer, cadrer, ne pas bouger, etc.
- Prendre la même photo sous plusieurs angles, de plusieurs manières, pour constater les effets produits selon les choix.
- Aborder les notions de composition, de cadrage, de plan (général, moyen rapproché, gros plan), plongée, contre-plongée…
Un travail d’observation, d’analyse critique a été mené à partir des photos prises. Un vocabulaire technique a été introduit.

 

photo, écriture
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