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Atelier : Echanges et réflexions autour d’une pédagogie féministe

Dans :  la Société › Principes pédagogiques › 

 

 

 

Atelier échanges et réflexions autour d’une pédagogie féministe
 
1- Introduction :
Continuité de la RIDEF été 2012 sur l’égalité filles-garçons, travail sur le genre au GD93 et dans le GD31
Constat : le mouvement Freinet s’intéresse aux rapports de classe et s’attache à promouvoir une éducation populaire qui combatte la domination sociale. Mais les rapports de domination de genre sont invisibilisés ou minimisés. On a tendance à parler des enfants et des enseignant-es sous un aspect universel, sans prendre en compte les inégalités entre garçons et filles, entre hommes et femmes, en parlant essentiellement au masculin et en valorisant les valeurs et compétences masculines. Or comme pédagogues, il nous apparaît nécessaire de ne pas contribuer à perpétuer cette domination (comme d‘autres d’ailleurs).
On part d’un point de vue féministe ; par féminisme, on entend émancipation des femmes par elles-mêmes et pour elles-mêmes et lutte contre le patriarcat qu’on définit comme, pas seulement une accumulation d’actes sexistes, mais un système d’oppression et de domination de la classe des femmes par la classe des hommes qui passe par l’apprentissages des rôles genrés (« on ne naît pas femme, on le devient… »), une éducation sexiste (différenciée et hiérarchisée), l’exploitation domestique et affective, le continuum des violences.
Il y a d’autres rapports de domination qui viendront sans doute dans la discussion (raciste, d’orientation sexuelle…)
On propose un cadre qu’on souhaite ne pas voir discuté (ou alors après l’atelier)
Comme la parole est un enjeu de pouvoir, voici le cadre qu’on donne à la discussion :
Bienveillance c-à-d écoute, non-jugement, expression à la 1e personne, pas couper la parole, pas parler trop longtemps
Tour de parole avec double liste (les personnes qui n’ont pas encore parlé sont prioritaires)
 
2- Tour de table
3- Ecriture (10 mn)
Est-ce que j’ai vécu une situation sexiste (c-à-d où des femmes subissent qqch du groupe des hommes) dans le cadre de mon travail que je peux raconter et que je voudrais partager ? (entre collègues, dans la classe, avec les parents, avec la hiérarchie, dans les manuels et les programmes…)
De quels outils aurais-je besoin ?
(Questions écrites au tableau)
4- Mise en commun : on inscrit qui veut lire
Chaque personne lit son histoire et donne ensuite des mots-clés qu’on écrit au tableau dans une des colonnes (entre collègues/ dans la classe/ avec les parents/ avec la hiérarchie/ dans les manuels et les programmes…).
Voir photo
 
5- réactions/discussion
 
6- Des outils
Des dispositifs
Montrer l’exemple (l’instit femme vient avec sa scie sauteuse/l’instit homme repasse) pour briser des stéréotypes
Accueillir les enfants dans les réunions (sinon les femmes viennent moins)
Pratiques langagières non sexistes : féminiser (chacun-chacune) ou neutraliser (« la personne…) ; lutter contre les stéréotypes de langage (éviter « l’heure des mamans » !!!)
Enregistrer le temps de parole des filles et des garçons dans un moment de prise de parole (ex : conseil ou quoi de neuf) pour prendre conscience de l’inégal accès à la parole et chercher des moyens d’y remédier
Valoriser aussi les compétences développées davantage dans l’éducation des filles : l’écoute, l’attention, la prise en charge…
Poser les problèmes en conseil (ex : le partage de l’espace dans la cour de récréation, la répartition des rôles)
Se forcer à interroger une fille/un garçon
Elaborer des corpus et des séquences qui fassent la place aux questions de genre et à des travaux faits par des femmes
Avoir la grille de lecture filles/garçons dans l’analyse de nos pratiques (par ex, dans nos GD)
 
En fin d’atelier, a été émise la proposition de créer un secteur pédagogie féministe au sein de l’Icem pour poursuivre la réflexion.
 
Une bibliographie
Pour les enseignant-es
Un numéro à venir de N’autre école
Intervention de Catherine Giard, psychologue scolaire sur les comportements différenciés des enseignant-e-s à l’égard des filles et des garçons
Le site du MCEP, mouvement espagnol qui travaille sur cette question depuis 30 ans (en espagnol !)